L’armée de terre-cuite de Xi An, Chine

La Chine renferme des trésors d’histoire. L’armée des guerriers de terre-cuite, tombeau du vénérable empereur Qin en est un des fleurons

 

C’était il y a 246 ans avant JC, donc fort longtemps, en Chine. Les femmes avaient sans doute des petits pieds, les hommes de longues épées et les seigneurs portaient de grandes robes et d’improbables coiffes ornées de perles virevoltantes. A cette époque, la mort, la vie dans l’au-delà étaient, comme aujourd’hui, un sujet propice à toutes les croyances et à toutes les craintes. L’empereur Qin, tout puissant sur terre mais néanmoins mortel,  s’angoissait beaucoup sur ce qu’il adviendrait de lui après la mort. En Chine, on ne lésine pas sur les moyens, ce chef suprême s’est tout simplement fait construire une armée en terre cuite pour s’assurer protection et honneurs au royaume des morts. Il a fallu plus de 40 ans et 720 000 ouvriers pour achever le mausolée. Mais, la tombe en elle-même située dans un tombeau pyramidal garde encore tous ses secrets et les guerriers exposés ne représente qu’une infime partie de ce qui a été placé dans le tombeau. C’est donc un site historique qui n’a pas encore livré tous ses secrets et méritera certainement d’y revenir dans quelques années..

Le tombeau de Qin et ses guerriers est un site historique exceptionnel qui vaut tous les efforts

 

Une visite aussi émouvante, ce n’est pas si fréquent. Les guerriers de terre cuite possèdent un pouvoir certain, celui d’envouter le visiteur

 

Quel tableau ! La beauté des statues est saisissante. Quelle finesse, quelle précision ! Aucun d’entre eux n’est semblable. Ils possèdent tous des visages différents, aussi purs et délicats les uns que les autres.
C’est un spectacle impressionnant. Il faut imaginer que ce qu’il est possible de voir ici ne représente qu’une infime partie de l’armée censée veiller sur l’empereur Qin dans l’au-delà. Ils attendent ici depuis plus de 2000 ans. Fantassins, archers, officiers, conducteurs de chars et chevaux sont là, impassibles et magnifiques. Ils semblent attendre un sortilège qui les animera, comme dans les films fantastiques. Ils sont prêts à se mettre en marche, à bander leur arc, forts et fidèles, répondant à l’appel du grand empereur, le tout premier, celui qui unifia la Chine il y a plus ou moins 2495 ans.
Voilà un spectacle qui impose le silence. Etrangement, on ne se lasse pas de scruter les visages, les détails, la pose, l’armure mais surtout, les yeux des soldats, impassibles mais si vivants. 

 

Nul besoin d’être un passionné d’histoire pour tomber sous le charme de cette œuvre millénaire. Braver le perpétuel défilé de touristes suivant leur guide au pas de charge, le bruit et la bousculade : tout cela en vaut la peine.

Les guerriers de terre cuites sont comme toute attractions touristiques, victimes de leur succès

 

Je me suis rendue sur ce site archéologique avec une grande appréhension. Les comptes-rendus des voyageurs glanés au fil des rencontres n’étaient pas très engageants, la plupart des visiteurs étaient déçus. Les guerriers de terre-cuite sont considérés comme le plus grand site archéologique du monde, rien que ça. Mais j’ai assez visité d’endroits « exceptionnels » pour savoir que certaines attractions ne sont largement pas à la hauteur de leur réputation. 

Alors, qu’en est-il advenu ? Je me présente de bonne heure et de bonne humeur pour attraper le premier bus en partance pour le mausolée au départ de la gare de XiAn. Impossible de les louper, ils sont décorés de guerriers de terre cuite. 

Un peu de lutte s’impose pour parvenir jusqu’aux fosses où se tiennent les guerriers de terre cuite

 

Bien que je me trouve dans le lot des premiers visiteurs, une foule compacte se presse déjà à l’entrée. 
Le site se compose de 3 fosses (les pit) dans lesquelles sont alignés les guerriers. Le grand spectacle a lieu dans la fosse n°1 : 2000 guerriers en armure, grandeur nature y attendent le visiteur.

Quelques minutes suffisent pour comprendre la déception de certains visiteurs. La foule s’agglutine autour des vitrines, des couloirs, dense comme de la poix. Il faut une grande patience, infinie je dirais, pour enfin pouvoir se pencher et les admirer. Il faut se frayer un chemin parmi la forêt de bras tendus armés de smartphones, attendre la fin de la séance de selfies dans la cohue et la bousculade. Il n’est pas évident de prendre son temps pour la visite, la pression est constante. La Chine a une relation avec la politesse très particulière. Que les choses soient claires, les chinois ne se montrent ni prévenants, ni respectueux des autres au beau milieu de la foule.

Il faudra aussi persévérer pour admirer les soldats de terre cuite. On les admire d’en haut, le parcours que doit suivre le visiteur surplombe la fosse de 210 m de long sur 62 m de large : un hangar à avion, plus grand qu’un terrain de foot…
Le site est protégé par un toit immense, la lumière est donc passable et protection oblige, ils sont bien loin ! 

Que de merveilles historiques et architecturales à découvrir en voyage !

Immense, rempli d’histoire et de vestiges, abandonné pendant des siècles, dévoré par la jungle et enfin retrouvé, l’ensemble archéologique d’Angkor vaut tous les détours.

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

error

Vous aimez cet article ? Partagez-le ou réagissez !

error: Content is protected !!