Faire un trek au Népal : du rêve à la réalité

Quel voyageur ne rêve pas de partir faire un trek dans les fabuleuses montagnes du Népal ?

 

Quand on parle du Népal et de ces merveilleuses montagnes, il y a souvent des étoiles dans les yeux de l’auditoire. Pourtant, ceux qui aimeraient bien se disent souvent qu’ils ne peuvent point. Voyons donc s’il faut vraiment être taillé comme Mike Horn pour aller prendre l’air dans la chaîne des Himalayas et réaliser un des plus beaux treks de sa vie.

Un trek au Népal ne demande pas un entraînement de GI. Si vous avez déjà l’habitude de marcher et que vous êtes en bonne condition physique, la randonnée devrait se faire sans problème. Mais…

 

Cela ne veut pas dire que ce périple ne demande pas d’efforts. Ce n’est ni facile, ni difficile, ça monte et ça descend beaucoup. Il vaut mieux partir en ayant du temps devant soi, 3 à 4 semaines au minimum. Si vous êtes pressé par le temps, la marche va certainement se transformer en chemin de croix et ce serait vraiment dommage de se trouver si loin de chez soi, au milieu des plus belles montagne du monde et de ne pas les apprécier.

Un trek dans ces montagnes-là impose du temps. Vous devez pouvoir vous arrêter quand vous le voulez, ou quand vous le devez

 

Se fixer par exemple une moyenne quotidienne de kilomètres à faire est franchement déconseillé. 10 kilomètres ici ne veulent rien dire. Il est tout à fait possible que dans ces 10 km vous deviez affronter plusieurs dénivelés de suite, car une fois franchis, il faut les redescendre. Alors que sur un autre parcours à distance égale, l’ascension se fera de façon régulière.
Ensuite, toutes les portions ne demandent pas le même effort. Il arrive que quelques kilomètres demandent un effort soutenu. Le chemin peut être plus difficile, inconfortable.

Au Népal comme sur toutes les autres montagnes du monde, la météo joue un rôle important, elle n’est pas à prendre à la légère

 

l peut faire très chaud ou au contraire, très froid. Un vent de face, ça freine beaucoup, une bise glaciale aussi. il est impératif de partir bien équipé : bonne chaussures, bon anorak et tous les accessoires importants.

L’altitude au Népal modifie beaucoup le rythme de marche

 

Si vous avez l’habitude de marcher en moyenne altitude, vous allez vous rendre compte rapidement que 4000 ou 5000 mètres d’altitude ne demandent pas le même effort que 1500. De plus lorsque le dénivelé augmente fortement (+ 1000), il faut marcher lentement pour que le corps s’habitue… et parfois prendre une journée de repos pour s’acclimater.

Combien de temps prévoir pour un trek au Népal ? Il n’y a pas d’équation universelle, le temps de marche varie selon chacun

 

Alors que l’on progresse à un bon rythme pendant quelques jours, la fatigue peut se faire sentir sans crier gare. Il faudra alors faire relâche dans un lodge, reposer son dos, ses genoux et récupérer.

Il faut compter aussi avec la fréquentation des treks. Beaucoup de randonneurs sur le même chemin, c’est comme sur le périphérique parisien, ça créé des embouteillages

 

Au Népal, deux saisons sont très courues : l’automne et le printemps. A ce moment-là, les chemins sont pris d’assaut par des groupes entiers, des  centaines de yaks bâtés comme des camions s’engagent à la queue-le-leu sur les ponts de singe. Il faut alors attendre, parfois longtemps, de pouvoir s’y engager, une seule personne à la fois.

Marcher sur les chemins du Népal demande plus de mental et de temps que de condition physique

 

J’ai vu sur ces sentiers des marcheurs de tous les âges, de toutes les corpulences. Du sportif surentraîné au septuagénaire tranquille, il y en a pour tous les goûts.
Quand on marche dans ce type d’environnement c’est surtout l’état d’esprit qui compte. Si vous marchez avec l’idée que vous avez tout le temps devant vous pour accomplir ce voyage, sans impératif, sans souci de performance, vous y arriverez.
Si vous suivez votre rythme, sans violence, et prenez le temps de vous émerveiller de ces fantastiques reliefs, de ce ciel immense et des hommes et des femmes qui vivent ici, le corps suivra.

Les commandos de la frime me désolent. Pourquoi aller si loin, dans un pays si touchant de beauté, fort d’une incroyable culture pour ne regarder que ces chaussures ?

 

C’est presque scandaleux. Ils sont si nombreux à n’avoir que la performance en tête que je fini par croire que je viens d’une autre planète. Le soir, ils déroulent les cartes ou consultent les monstres de technologies pour « faire leur moyenne du jour ».
Jamais ils ne prennent le temps de rencontrer un paysan, des enfants et de se montrer curieux à leur égard.
Il y a dans cette attitude une sorte d’arrogance, un égocentrisme blessant pour les népalais qui sont superbement ignorés par ces troupeaux de bourrins à deux pattes habillés par Décathlon.
Faites preuve de civisme, de respect.
Si vous n’avez pas de grande expérience de la randonnée, renseignez-vous avant sur les règles de base.
Soyez respectueux des porteurs, des guides et de toutes ces personnes qui vivent de ce tourisme-là. Soyez non seulement polis, mais cela devrait aller de soi, mais témoignez-leur de l’attention, ne serait-ce que par un sourire.

Soyez flexible. Exiger des bières, des pizzas ou des barres chocolatées à 5000 m d’altitude, c’est franchement stupide. Toute cette marchandise est montée à dos d’homme pour satisfaire des touristes capricieux. De surcroît, ces denrées beurk et industrielles produisent des déchets qui ne seront jamais recyclés.
Si pour ces quelques semaines de votre vie, vous preniez le pli des locaux en savourant matin, midi et soir des chapatis au beurre de yak, du dal-bhat et des omelettes ? Du thé qui hydrate et réchauffe, du fromage de yak fabriqué par les paysans, des légumes produits dans les champs népalais. C’est ça aussi l’aventure.

Devez-vous prendre un guide et un porteur pour faire ce périple ?

 

En général, les trekkeurs prennent les deux : un guide et un porteur. Mais vous pouvez ne prendre qu’un guide ou qu’un porteur.
Cela dépend de vous. Avoir un guide, c’est confortable. Il vous amène là où vous devez aller et vous donnera aussi des renseignements sur son pays, ses traditions et sa culture. Avec un guide, on ne laisse rien au hasard.

S’il vous arrivait quelque-chose, une cheville tordue ou un coup de froid, un guide est là pour vous soutenir et vous sortir de ce mauvais pas.
Avoir un  guide, c’est aussi se soumettre à un itinéraire, à une autorité et à un rythme. De plus si vous ne vous entendez pas avec lui, vous devrez le supporter tout le long du circuit. Aucune chance de le laisser en route.
Ce guide et ce porteur vous seront fournis par une agence de voyage-trek, généralement de Katmandou ou Pokhara.
Ces personnes vous diront que partir sans guide est suicidaire. Que vous ne pourrez jamais porter sur vos petites épaules tout ce dont vous aurez impérativement besoin là-haut. C’est normal, c’est leur job, leur gagne-pain quotidien. Mais, je ne suis pas d’accord avec eux.

Attention aux arnaques au trek

 

Ce qui est fréquent, c’est la surestimation du nombre de jours qu’il vous faut pour boucler la boucle.
L’agent de voyage en rajoutera toujours. C’est à la fois prudent et agréable, mais parfois c’est juste pour gagner de l’argent sur votre dos et celui du porteur. 
En effet, le nombre de journées étant calculé plus que large, en cours de route, le guide vous dira que vous êtes une force de la nature et que vous êtes tellement rapide que l’on peut accélérer le pas. 
Moralité vous rentrerez à Katmandou avec 3 jours d’avance… que vous ne vous ferez pas rembourser évidement. 12 jours facturés 15, c’est très rentable. 
Selon les cas, le trek est calculé raisonnablement mais pour gagner sur la nourriture et le salaire des hommes, le guide vous demandera d’accélérer le pas pour des tas de raisons mensongère : il n’y a plus d’avion depuis Lukla, les conditions météo vont se dégrader, plus de place dans les lodges… 
Votre porteur, qui est le dernier échelon avant la lie de l’humanité pour ces exploiteurs, devra parfois marcher plus vite et ne touchera pas un sou sur le bénéfice dégagé.

Un porteur, c’est la sécurité. Si vous estimez déjà que le trek vous pèsera sur les jambes sans bagage, n’hésitez pas, engagez-en un

 

Vous pourrez ainsi profiter de votre randonnée en économisant votre effort. Tous les marcheurs sont différents. J’en ai entendu de jeunes et fringants m’assurer qu’ils n’auraient jamais réussi le périple en portant leurs propres sacs…

Le Népal est un pays extrêmement pauvre, 40% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté

 

L’économie du Népal est l’une des plus fragiles du monde. Le tourisme est le premier pourvoyeur de devises étrangères (donc fortes) du pays. Hélas cette ressources part à 80% dans les poches d’investisseurs étrangers. Les produits destinés aux trekkeurs (barres vitaminées, alcools, vêtements sportifs, etc.) sont importés et les acteurs principaux, sherpas, guides, hôteliers, etc. sont rémunérés au plus bas. Pour eux c’est une économie de subsistance. Je ne peux donc décemment pas vous dire qu’il est inutile de faire appel à cette main-d’oeuvre. Mais si vous le faites, vérifiez bien qu’ils gagnent dignement leurs vies.

Vous pouvez randonner seul, c’est possible, la décision dépend de chacun

 

Je n’ai pris ni guide, ni porteur pour partir explorer le Népal : 17 kg sur le dos sur  presque 800 km pendant environ 6 semaines de marche. Je n’avais même pas de carte.
Je l’ai fait car je souhaitait être indépendante, solitaire, libre de mes choix. 
Je ne peux donc pas vous dire qu’il est impossible de le faire seul. 

Si vous voulez vous passer des services des locaux, vous pourrez apporter votre contribution en rapportant des souvenirs issus de l’artisanat local. Le Népal en est riche : couvre-chef en laine bouillie colorée, tee-shirt brodés, sacs, écharpes, bibelots sculptés, le choix est grand ! Assurez-vous qu’ils proviennent bien du pays, cela va sans dire.

En résumé, cette expérience est réalisable si vous n’avez pas de problème physique important et que vous êtes en bonne forme. Il faut progresser doucement, ne pas se presser et tout se passera bien !

 
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Land Slide, vers tilicho, Nepal
Chevaux, Népal
POnt singe, yak Népal Bandeau
Népal
Porteur, trek Everest, Nepal
Lever de soleil, Kalapathar, Nepal
ANAPURNA, SHYAMCHE BAGARSHAAP, NEPAL (45)
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Les chaussures sont un des accessoires les plus importants du bagage. Sans pieds, on ne peut aller nulle-part. Voici quelques conseils à suivre pour qu’elles vous accompagnent loin et longtemps !

L'aventure vous attend en voyage !

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