Désert de Taar, entre Inde et Pakistan

Le désert de Taar mérite de s'y attarder un peu plus longtemps que pour quelques selfies. Les paysages apaisent l'âme et le ciel s'ouvre chaque soir sur un spectacle hypnotique : des étoiles par milliards...

On l’appelle le grand désert indien ou le Mârusthali. Il commence au Rajasthan et s’étire vers le Pakistan, c’est donc beaucoup de sable qui attend le visiteur sur 200 000 km², mais pas seulement. Le désert de Taar est changeant, c’est parfois une plaine de buissons ou de végétation rase qui compose le paysage.
Ce désert est comme tous les déserts : d’une beauté minérale enivrante.

Ici-bas vivent des hommes, les bédouins, des tribus nomades que l’on appelle les gipsys du désert et des animaux sauvages ou domestiques

C’est pour cette beauté-là que l’expédition mérite tous les efforts. Le ciel est passionnant à toutes les heures du jour et de la nuit, les paysages se suivent mais ne se ressemblent pas.

Au départ de Jaiselmer, il est facile de trouver une agence locale qui emmène le voyageur en vadrouille pour quelques jours. Le chamelier est souvent un indien coutumier du désert, au mieux, il vient d’une famille de bédouin.
L’aventure se vit en mode local, pas touristique. Il faut bâter et débâter les « vaisseaux du désert », les dromadaires, chaque jour et l’explorateur passe beaucoup de temps sur son animal.
Tout le monde met la main à la pâte : allumer le feu, cuire les chapatis, faire griller le repas, préparer le tchaï (le thé), organiser son lit à même le sable et qui sait, parfois courir après une chèvre égarée pour lui tirer un peu de lait !

Le désert de Taar est une aventure bien encadrée. La frontière indo-pakistanaise est toujours sous tension et reste très surveillée. Il n’est pas question de s’amuser à aller défier le voisin !

 

Les agences les plus commerciales emmènent les étrangers dans de minuscules villages où les enfants ont appris à demander de l’argent aux visiteurs avant de savoir marcher. En revanche passer du temps dans une communauté de gipsy (encore nomades mais de moins en moins) est une belle visite à faire à la rencontre de ce peuple du désert.

L’important est de bien choisir son guide et son équipée. Avec un peu de chance, le guide est connu par les habitants du désert, il est connu et respecté alors l’accueil réservé à l’étranger qui l’accompagne sera très bon.
Pour ma part, le guide qui nous a fait découvrir le désert était issu d’une famille très estimée et ses amis, apprenant qu’il était dans les parages se sont empressés de venir le voir au beau milieu des dunes à la nuit tombée. Nous avons donc pu profiter de véritables soirées bédouines à la chaleur du feu avec des autochtones.

Le désert de Taar se mérite : il y fait chaud la journée et froid la nuit, pas de lit ni de tente, pas de douche, pas de toilettes et des repas 100% indiens (chapatis à la vache qui rit, oeufs durs, très peu de légumes, des bananes…)
Mais une chose est sûre, il n’est nul besoin de confort pour être émerveillé, cette exploration-là vaut tous les sacrifices !

Arrivée dans le village, désert de Taar, Jaiselmer, Inde
Bébé gyspsy dans un village nomade, désert de Taar, Jaiselmer, Inde
Chamelier et dromadaire, désert de Taar, Jaiselmer, Inde
Chef de tribu bedouine, désert de Taar, Jaiselmer, Inde
Constructions en terre, village, désert de Taar, Jaiselmer, Inde
Désert de Taar, Jaiselmer, Inde-19
Désert de Taar, Jaiselmer, Inde-25
Dromadaire au repos, désert de Taar, Jaiselmer, Inde
Dromadaire dans le désert, désert de Taar, Jaiselmer, Inde
Feu de camp, chamelier, indien, désert de Taar, Jaiselmer, Inde
Repos, sieste de l’après midi, désert de Taar, Jaiselmer, Inde
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Les femmes seules dans le désert

Au beau milieu du périple, nous rencontrons une américaine en vadrouille avec son chamelier. Cette jeune femme est passée par une agence que nous appellerons Coconut Agency.
C’est le moment de faire une pause, nous buvons un thé ensemble. La jeune femme nous demande alors si nous accepterions qu’elle rejoigne notre équipage. 
Je m’en vais donc de ce pas, demander à Danou, notre guide, s’il est d’accord. Sans se départir de son sourire, il lève un sourcil et demande pourquoi. Bonne question que je ne me suis pas posée… Je retourne voir miss America et j’apprends que son chamelier, après quelques heures de balade en chameau, s’arrête et explique la marche à suivre : « nous allons débâter les chameaux, installer le camp, faire à manger et (je cite) après un peu de sexe ? (en anglais : after, maybe sex ?)
Elle panique, se rendant compte qu’elle est toute seule au milieu du désert avec un grand malade. Elle refuse énergiquement et passe une nuit affreuse sur le qui-vive, terrorisée à l’idée que le chamelier ne passe à l’acte (ce qu’il n’a pas fait, heureusement). Nous acceptons sans hésitation qu’elle finisse son trek entourée de gens bienveillants et respectueux. Danou, notre guide a gardé son sourire mais n’en a pas moins pensé. Il a veillé à la sécurité et aux respect de toutes ces dames durant le reste du voyage et tout s’est parfaitement déroulé.

Moralités…

  • Tous les guides ne se valent pas, il ne faut pas hésiter à rencontrer la personne avec laquelle le touriste va voyager avant de signer. 
  • Il vaut mieux se tourner vers une agence connue et reconnue. 
  • Il ne faut pas généraliser, tous les indiens ne sont pas des imbéciles obsédés. Lorsque nous avons reporté l’histoire de la jeune femme à notre agence, le responsable est rentré dans une colère noire. Il est passé à la Coconut Agency pour en découdre avec le guide pour que celui-ci ne soit plus jamais engagé.  

Il y a tant d'aventures à vivre en voyage !

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