Liban

Le Liban est un pays où s'entassent pèle-mêle les trésors de multiples civilisations. Véritable grenier à trésors, le Liban est un voyage dans le temps et dans l'humanité

Le Liban n’est pas grand par la taille (10400 km²) mais question diversité, il se pose là. L’impression qui domine, c’est celle d’une grande réunion internationale dans une salle de conférence trop petite. Sur un territoire moins étendu que l’Île de France se côtoient l’Orient et l’Occident d’aujourd’hui, les vestiges grecs, ottomans, égyptiens, européens… la liste est longue ! Ajoutez à cela un mélange incroyable de religions, un patrimoine architectural malmené par les guerres qui n’a de cesse de se reconstruire : franchement, le Liban ça dépayse.

Sabah el kher Liban ! Esmi Christine, ana men fransa, saeid limuqabalatik !

 

Le Liban, c’est surprenant, passionnant et attachant, préparez-vous au choc, ça va secouer !

 

Explorer ce petit pays n’est pas difficile. Tout se trouve plus ou moins à quelques heures de route, on peut facilement revenir tous les soirs à Beyrouth après avoir fait le plein de visites à Tyr, Bekka, Baalbek ou Byblos (pas tous dans la même journée, n’exagérons rien). Et tout ça en vaut vraiment la peine : celle de naviguer de microbus en taxi, de « service’ (les taxis partagés) en bus et quelques kilomètres à pied en sus… Oui, ça vaut tous les efforts.

Le Liban, c’est pas du tout cuit

 

Dès l’arrivée, on prend sa petite claque. Le pays est incroyablement construit et ça ne s’arrête pas. Des immeubles partout, des quartiers, des villages, des ensembles, des building, et des grues, des grues, des grues. Il doit y avoir un nid quelque part. Beyrouth est un chantier permanent. Beyrouth est polluée à mort, la ville est assourdissante, le trafic automobile est délirant, la ville est pleine comme un oeuf. Le tableau n’est pas flatteur ? Oui, c’est vrai mais le Liban n’est pas une destination plage-cocotier, ce pays s’explore à l’intérieur et il vaut bien plus qu’une semaine tout inclus à Punta Cana.

Première claque : la pollution est étouffante

 

Je croyais en avoir déjà pris pour mon grade à Bombay, Pékin ou Johannesburg. Non, en matière de pollution, on peut apparement toujours faire mieux. En arrivant à Beyrouth j’ai pris une baffe : 5 jours de maux de tête – sinusite qui ont bien failli me faire déguerpir chez les voisins. Les responsables sont la pollution « générale » mais aussi et surtout les groupes électrogènes qui ronronnent jour et nuit pour palier aux coupures d’électricité. Autant dire qu’ils ne fonctionnent pas au solaire et qu’ils recrachent leurs doses de monoxyde de carbone, dioxyde d’azote et autres délices tels que les hydrocarbures fortement parfumés. Un début difficile donc.

Deuxième déconvenue : Beyrouth ne se visite pas vraiment à pied

 

Déjà parce qu’elle est étendue mais surtout parce qu’y marcher est tout sauf agréable. Les trottoirs sont chaotiques : hauts, bas, tordus, défoncés, encombrés de voitures ou tout simplement inexistants. Le trafic est énorme, agressif, il vaut mieux prendre des taxis. Il existe bien la « downtown », une minuscule partie piétonne tout mignonne, restaurée à coup de dollars saoudiens, mais quasi déserte et on en a vite fait le tour. Il existe aussi un souk à Beyrouth mais il est aux antipodes des souks auxquels on pourrait s’attendre. Il s’agit plus d’une zone commerciale flambant neuve pour les riches touristes. D’ailleurs c’est toute la zone qui est inabordable. Le marché du samedi est vraiment charmant mais les produits vendus sont très chers.

Troisième déception : le Liban, c’est cher !

 

Les auberges de jeunesse et hostels bon marché ne sont pas légion, au contraire. Et quand on en trouve un, il peut se révéler très décevant : sale (vraiment beurk), froid en hiver, brûlant en été, encombrés, pas nettoyés (soupir)… et tout ça pour 15/20$ la nuit.
Il faut bien comprendre que pour les libanais la vie n’est pas facile. Le pouvoir d’achat est en berne, les jeunes n’ont pas les moyens d’être indépendants et restent longtemps à la demeure familiale faute de pouvoir louer quelque chose.
Les prix de l’immobilier sont délirants. Pas étonnant donc que les auberges affectionnées par le voyageur au long cours soient rares. Hélas aussi, hostel low-cost rime avec « c’est moche mais c’est pas cher« .
La partie de la ville la plus coquette, la mal nommée downtown (ville basse) est vide de chez vide. C’est un spectacle effrayant. Seul 1% des libanais peut se permettre d’habiter là ou même d’y prendre un café. Les terrasse au chic français sont aussi vides que les rues.

En dehors de la street-food, la gastronomie libanaise aussi est chère

 

La gastronomie tant vantée à travers le monde va aussi crever le budget. La nourriture de rue est bonne, pas chère mais assez répétitive. Ca fait locomotive : sandwich-falafel-sandwich-falafel-sandwich-falafel-Shichtawooooooouk !
Je voulais partir à la découverte des agapes libanaise type cuisine familiale mijotée, la vraie, l’originale. On s’aperçoit vite qu’à Beyrouth il faudra délier sa bourse et le résultat peut être sérieusement décevant. L’addition dans un resto typique pour libanais, pas pour touriste dans un quartier populaire est salée. 15$ pour une cuisse de poulet à la libanaise (nul), humus et riz facturé en sus et un thé à 2.50$, ça coupe l’appétit d’en savoir plus sur la gastronomie locale.
Les villes balnéaires sont hors de prix et franchement sales, crados, beurk. D’ailleurs les libanais les boudent et préfèrent aller se dorer la pilule chez les voisins.

Heureusement, je me suis entêtée : au Liban je suis, au Liban, je reste !

 

C’est une leçon de plus, pour découvrir certains pays, il vaut y mettre le temps nécessaire. Le Liban fait partie de ceux-là

Une fois que l’on a compris les us et coutumes, une fois que l’on connait les prix, les bons endroits, franchement le Liban c’est tout sauf décevant.

Les libanais sont formidables, surprenants de gentillesse et de bienveillance

Comme le sport quotidien est de sauter de microbus en microbus branlant conduit par un chauffeur exclusivement arabophone, il faut souvent s’en remettre au hasard. C’est là que l’on se rend compte de l’immense affabilité des libanais. Il refuseront parfois de vous laisser descendre à l’arrêt que vous avez demandé parce que « il est tard, il fait nuit, c’est très loin de ton hostel, je vais te déposer ailleurs là où tu trouveras un bon taxi ». Et comme c’est le Liban, tout le monde s’y met, les autres voyageurs, les piétons qui passent, de voiture à voiture dans le trafic en mouvement ça s’apostrophe « j’ai une française là qui va à Geitawi ! Tu vas par là ?« . Ouaiiiii.
Il vous saluent, vous envoient des « welcome! » et même des « i love you » non pas parce qu’ils veulent vos faveurs mais parce qu’ils sont contents de vous voir et qu’ils ne connaissent rien d’autre pour vous le faire savoir.
Le top au Liban, c’est de rester un peu dans un quartier populaire, le traverser chaque jour et en connaitre les habitants, les commerçants, les familles. Il devient alors presque impossible de ne pas se faire inviter pour le thé, un mezze, un peu de papote quand on rentre au bercail.

Le Liban est un pays riche et franchement complexe

 
Le Liban, c’est chouette mais est-ce que c’est dangereux ?

Non, le Liban n’est pas dangereux, toutefois si l’on ne fait rien de stupide. Il y a des zones dont l’accès est très réglementé et ce n’est pas pour des prunes car ces zones-là ne sont pas sûres. Donc, il vaut mieux strictement respecter les mises en garde et éviter ces endroits. A part ces lieux de tensions, le Liban n’est pas un coupe-gorge.

Une petite leçon d’histoire libanaise s’impose

 

L’histoire du Liban, c’est compliqué. Pour en comprendre un bout, il est recommandé de se documenter au préalable sur l’histoire du pays. Il est aussi déconseillé d’aborder des sujets sensibles comme Israël, la religion en général, les conflits passés… et présents.

A la découverte des trésors du Liban

 

Le pays a beaucoup à offrir : des montagnes aux cimes enneigées où il fait bon skier, des vallées vertes, des routes splendides et des ruines grecques époustouflantes. Des souks de Tripoli aux cafés de Saïda en passant par la vallée de Qadisha et une visite aux montagnes recouvertes de cèdres, voilà qui va occuper le voyageur pour quelques temps. Au Liban on trouve aussi des musées passionnants, des bâtiments qui racontent plein d’histoires et des villages hospitaliers.  

Quelle langue parle t’on au Liban ? 

 

La langue officielle ici, c’est l’arabe. Plus de 90% de la population est arabophone. Mais il est très courant d’entendre les libanais parler aussi bien français qu’arabe, et ils le parlent presque sans accent. Il faut l’entendre pour le croire, à chaque fois j’ai demandé s’ils étaient français !

Shukran, ila el likaa, ‘arak qrybaan!

Et si on visitait la Jordanie ?

C’est cliché de dire ça mais c’est vrai : la Jordanie c’est un très beau pays. Le touriste y fera moisson de belles photos mais le voyageur, hors des circuits en rapportera d’inoubliables émotions…

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