A la rencontre des enfants du monde

Nul besoin d’être papa ou maman pour tomber sous le charme des enfants du monde. Ils sont partout, nous tendent mains et sourires et se blottissent dans les bras de l’étranger sans crainte. Un raz-de -marée de tendresse !

 

Les routes sont toujours encombrées de scooters chargés comme des voitures, de voiture chargées comme des camions, de camions chargés comme des trains.
Au plus chaud de l’été, les femmes portent des bonnets de laine, des gants, des vestes sur leurs tee-shirts, des pantalons serrés, la tête dissimulée sous un immense foulard savamment noué.
Les petites maisons en bois toute simples sur pilotis, côtoient des pagodes dorées lourdement décorées. Et les cambodgiens, toujours dehors…

Dans certains pays, contrairement à l’occident, les enfants sont présents partout

 

Souvent nus, sans culottes, sans chaussures mais toujours magnifiques.
Ils sont dans les bras de leur mère, de leur père, de leur frère ou sœur.
Ils sont endormis sous une chaise, un bureau sur un amas de sac de linge. Somnolant ou jouant dans un coin tranquille, sous un ventilateur, protégé par un drap tendu comme une tente.
Ils sont bercés par leur grand-mère, dans un hamac minuscule, juste à l’arrière de l’étal de fruits ou de poisson.
On peut voir les mamans les laver à grande eau sur le trottoir, en pleine ville, en pleine après-midi.
Ils sont luisants comme des petits poissons, gracieux et délicats, joyeux.

Les enfants ouvrent sur le monde animé et bruyant qui les entourent des yeux brillants pleins de curiosité

 

Ils sont assis sur le porte-bagages d’un vélo, minuscules, menus, fragiles, agrippant très sérieusement le pull de leur mère qui pédale.
Ils jouent dans la boue, se roulent dedans, partent se rincer en courant puis reviennent au triple galop s’embourber à nouveau et ainsi de suite, toute une après-midi.
Ils jouent dans l’eau, au bord du lac, improvisant des embarcations dans des bassines pour se rendre d’une maison flottante à l’autre.

Ils saluent les étrangers en riant, jouent au football avec tout ce qui leur tombe sous la main, ils osent, ils appellent, ils entreprennent

 

Tout jeune, ils se chargent de leurs frères et sœurs. Le plus âgé, ramenant les petits de l’école, à trois ou quatre sur un vélo trop grand pour eux, à trois ou quatre kilomètres de la maison.
Ils sont vraiment attachants, étrangement sages.
Quelque soit leur situation, ils ont l’air heureux, et c’est peut-être le cas car ils ne sont jamais seuls. Ils ne manquent pas d’amour ni d’attention.
Les parents ne crient pas ni ne menacent pour se faire obéir, ils promènent leurs progénitures fatiguées, les bercent, les éventent en chantonnant, attendent que ça passe.

Les enfants sont aussi là où il ne faudrait pas les voir, dans les rues sombres

 

Tard dans la nuit, dans les rues sales, les enfant sont dehors et mendient.
Les petites filles de cinq ou six ans, portent un minuscule bébé de quelques mois dans un drap crasseux. On aperçoit la toute petite tête secouée, presque chauve, les petits pieds qui dépassent à peine du linge… Elles courent vivement après les touristes, les attrapent par la manche, mendiant une boite de lait pour le petit… qu’elles revendront juste après pour ramener de l’argent à la famille.
Surtout des filles.
Elles sont nombreuses, trop nombreuses, comme des moineaux, des petites souris autour d’un sac de grain, grappillant ce qu’elles peuvent.
Elles vous retournent le cœur d’un seul regard.

Tenez-vous prêts. Il faut être fort pour résister à l’envie de les prendre dans vos bras, les laver, les habiller, les nourrir et les laisser dormir toute la nuit

 

Ce sont elles qui vous consoleront de votre cuisant aveu d’impuissance.
Il faut résister pour ne pas vider son portefeuille de toute sa monnaie, car si vous faites ça vous entretiendrez leur misère. Jamais les parents ne l’enverront à l’école, la mendicité est tellement plus lucrative.
Elles parcourent les sites touristiques, une petite corbeille en plastique autour du cou, vendent des livres, des éventails, des flûtes, des cartes postales.

Les enfants courent après les étrangers en criant fort de leur petite voix aigue « ladies, five dollars only for one book ! Two for eight dollars ! Very cheap ! » en anglais, en français, en allemand, dans toutes les langues du monde

 

Ces petites filles comptent jusqu’à dix dans toutes les langues en chantant… encore et encore toute la journée dans la chaleur écrasante.
J’entendrai longtemps les échos de leur chant dans les rues…  « ladies, ladies, one dollar please… I need food…»
Les enfants du monde vous harponnent de leur regard brillant, implorant ou rieur. 
Qu’allez-vous faire demain, qu’allez-vous devenir ?
Que vous donneront vos parents pour construire l’avenir ?
Ce pays est une gigantesque cour de récréation.
Ce n’est ni l’enfer ni le paradis, c’est la vie qui revient après la guerre, les massacres, tant bien que mal.
Je les vois, oui, je les vois et même si mon regard d’étranger reste superficiel, ne perce pas l’écorce, je les vois.
Et je les admire profondément, petits et grands, car ils vous sourient, toujours ils sourient.
Magnifiques.

Nous pensons que l’égalité des sexes est le chemin qui mène au bonheur. C’est vrai pour les pays occidentaux, j’en suis convaincue. Mais qu’en est-il des autres cultures ? 

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