Philippines

Des créatures extraterrestres dans les arbres, des requins baleines, des plages désertes, des cercueils volants : vous êtes bien arrivé aux Philippines !

 

28 jours en pleine période de mousson, trois typhons, des tempêtes et des villes inondées… Voilà un tableau qui ne donne guère envie et pourtant, les Philippines sont éblouissantes, quel voyage incroyable !
Une fois échappée de la capitale, Manille, en n’y ayant survécu que le temps d’une nuit et deux jours, je me suis enfuie de cette ville surpeuplée, asphyxiante et assourdissante. Taxi, suivez cet avion !  J’ai sauté dans le premier avion partant, au hasard. Au temps de la mousson, les autres moyens de transport n’étaient pas disponibles. En route pour la grande aventure des Philippines !

Ayo Filipino, ang pangalan ko ay Christine, Pranses ako, maligaya na makilala ka! Bonjour Philippines !

 

Accueillants, souriants et drôles : les filipinos à la folie !

Les philippins sont incroyablement attachants. Je n’ai cessé de m’étonner de leur bonne humeur, toujours prêts à blaguer, à singer et à rire.
Les filipinos sont d’une incroyable gentillesse. Perdu dans la jungle des bus se frayant un chemin dans 2 mètres d’eau, attendant patiemment que le jour se lève dans une station essence, ils offrent ce qu’ils ont : un café chaud, un bout de banc à l’abri de la pluie, un morceau de gâteau…
Ils racontent des histoires drôles, s’amusent de tout malgré la misère qui les entourent parfois. On dirait qu’ils sont résolus à l’optimisme plus qu’au défaitisme.

Des flingues à tous les coins de rue : même pas peur !

S’il convient de fuir, ou d’au moins tenir ses distances, les groupes d’hommes paillards et fins saouls, je n’ai jamais été confrontée à des attitudes agressives ou menaçantes.
Ce pays est sans doute à la hauteur de sa réputation dans les grandes villes où chaque banque, station essence, magasin est gardé par des hommes armés jusqu’aux dents.
Cet étalage de fusils mitrailleurs et gilets pare-balle portés par des gamins de 20 ans surprend beaucoup au début mais on s’y habitue rapidement. C’est aussi ça les Philippines : des habitations tristes faites d’un mélange de carton, de briques et de tôles ondulée transies sous les ondées, des enfants perdus, des mendiants tremblants… et des fusils mitrailleurs.

Les Philippines, c’est comment ? C’est multiple

 
La jungle et ses tarsiers endormis, la mer et ses pacifiques requins-baleine, les routes serpentant au milieu des Chocolate Hills, des fanfares et des églises… On ne s’ennuie pas une seconde.

Ici, la musique est partout et sous toutes les formes. Le karaoké est roi. Fenêtre et portes ouvertes, père de famille, enfants ou ados chantent au micro sur des airs des années 80.
Tout le monde joue de quelque chose et souvent, vraiment bien. La musique live est dans tous les bars et l’ambiance est entraînante, gaie, facile.
Partout, on m’invite à danser ou à chanter et les soirées s’étirent jusque tard dans la nuit.

Aux Philippines, les filipinos parlent anglais mieux que les français

 

Pas de mystère c’est la langue officielle avec le philippin que l’on doit appeler par son nom : le tagalog. Les Philippines ont une centaine de dialectes différents, c’est l’une des raisons pour laquelle l’anglais est aussi pratiqué, tous les habitants peuvent se comprendre.

Des îles de carte postale quasi désertes : les Philippines c’est encore mieux que les Seychelles

 

Les îles sont paradisiaques : sable blanc immaculé, noix de coco avec une paille, étoiles de mers XXXL et palmiers dansant sous la brise. Pour s’y rendre il faut monter dans un taxi-pirogue à balancier et se laisser porter jusqu’à la grève. Ça fait carte postale ? Ben oui, mais là, c’est réel. On respire plus librement tout à coup, sans savoir vraiment pourquoi. Les pas sont moins rapides, les gestes plus lents. Il faut juste s’asseoir et laisser courir ses pensées sans rien attendre. Le piroguier viendra vous prévenir qu’il est temps de rentrer maintenant, que le ciel rougeoie et qu’il va bientôt faire nuit.

Entre Fastfood et cuisine typiquement internationale

 

Aux Philippines, les fast-foods ont envahi les villes et villages et rendent la population obèse. Pourtant gastronomie locale est peu chère et goûteuse. Le poulet adobo, les empanadas, un lapu-lapu grillé dans un papier journal, tout est vraiment bon et sain.

Les transports aux Philippines, c’est l’aventure
On me pousse dans un bus tellement débordant que les voyageurs rentrent par les fenêtres, mon sac disparaît quelque part sans avoir eu le temps de dire un mot. Je jette un regard atterré au préposé aux voyageurs-ticket-bagages qui éclate de rire : « no problem ! ».
Il m’installe sur la marche de la portière arrière, attrape les deux poignées extérieures et c’est parti ! Faisant office de ceinture de sécurité, il me retient de tomber sur la route, arc-bouté à l’extérieur.
Et non, il ne profite pas de la situation pour avoir les mains baladeuses. Le véhicule se comporte comme un bateau en pleine tempête mais tout le monde a le sourire. A chaque fois qu’il croise un autre bus, le chauffeur salue à coup de klaxon, de gestes ou de cris.
Les arrêts sont annoncés avec le tintement d’une pièce de monnaie sur les tubes de métal auxquels s’accrochent les passagers… Alors que les kilomètres défilent, le bus se vide un peu et je finis par trouver une place assise. Mon sac va réapparaître comme par magie et je descendrai du bus au son des « bye bye, take care ! » joyeux.

Les plus belles rizières du monde sont célestes et divines et elles se trouvent aux Philippines

 

Interdiction de se plaindre dans la montée, les filipinos, petits et grands font ça tous les jours

 

Il faut se perdre, s’essouffler dans les escaliers célestes de Banaue où se cachent les plus belles rizières en terrasse du monde. Il ne faut surtout pas se presser et saisir chaque occasion de faire une halte sur un banc. C’est comme ça que l’on fera connaissance avec des mères de famille ou des paysans ployant sous le poids des sacs de riz qu’ils vont vendre « à la ville ». Chaque jour, ils gravissent 5 kilomètres d’escaliers inégaux, chargés comme des mules. Du plus jeune au plus âgé, tout le monde porte quelque-chose. Les enfants posent sur leur tête une poule dans sa cage de bambou, les hommes des sacs de ciments, les femmes les sacs de nourriture.

Des familles nombreuses ? Non, aux Philippines elles sont innombrables !

Ces conditions de vie difficiles poussent la plupart des jeunes vers Manille mais les familles que j’ai eu la joie de rencontrer m’ont semblé très épanouies.
Ici, avoir 12 enfants est monnaie courante. Alors que j’hésite à dire que je n’en ai que trois, une jeune femme de 30 ans assise près de moi secoue tristement la tête. Pour le moment elle en est seulement à six. Sa voisine qui en compte treize, la console : « bientôt, bientôt ».
Dans ce pays, la richesse c’est la famille. Ce sont les descendants qui prendront soin de leurs aînés, pas l’état.

Une culture à multiples facettes : une foi chrétienne profonde mais le chaman et les vieilles traditions ne sont jamais très loin

 

Ici, Dieu est partout. Les jeepneys sont décorés à outrance de visages aux yeux inquisiteurs affirmant que « God is watching you ! ». Pieux à l’extrême, dévoués au catholicisme, les habitants continuent cependant à honorer les vieilles traditions qui perdurent.
Les sites sacrés abritent des cercueils volants, des cimetières incroyables où subsistent animisme et rites païens. Ces sites sont difficiles d’accès car protégés du tourisme de masse, il faut payer un guide. Aux Philippines, quand c’est sacré, c’est sacré.

Les Philippines c’est décoiffant, passionnant et déroutant à la fois

 

Je parle de ce pays avec affection car j’ai promis, toute la vérité, rien que la vérité sera écrite ici. J’ai esquivé les zones instables encore en guerre, Manille et sa légendaire insécurité, les arrondissements d’une misère noire. Mon constat est tout personnel, empreint de joie au contact de ces familles débordantes d’énergie et d’enfants joueurs. Car je ne peux que rendre compte de cela : vivre 4 semaines sous des pluies diluviennes, bloquée sur une île impossible à quitter à cause des intempéries, arpentant chaque jour les rues inondées, tongs à la main et encore trouver ce pays extraordinaire, enrichissant et passionnant… Quel pays peut en faire autant ?

Salamat sa Pilipinas, paalam, makita ka sa lalong madaling panahon!

 

Prochain voyage : et si on explorait Bali ?

Bali est touristique parce qu’elle est belle. Mais elle a aussi sa personnalité et ses traditions. Bali se découvre pour autre chose que ses plages : sa culture et ses habitants sont passionnants !

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