Super (jeune) Maman

Qui pose donc sur la photo, tenant fièrement un tout petit bébé d’un mois, une grande sœur aimante, une nièce ?

 

Non, il s’agit bien de la maman ! Elle a 14 ans.
Lorsque je me suis rendue au Panama par les Iles San Blas (en venant de Colombie donc), j’ai passé plus de 17h sur un bateau.
Et dans ce bateau se trouvait une jolie famille : papa, maman, deux adolescents, une fille et un garçon ainsi qu’un minuscule nourrisson.
Ils avaient l’air de tous très bien s’entendre, le bébé était très calme et passait de bras en bras.

Il y avait pourtant quelque chose d’indéfinissable, de pas très clair… je n’arrivais pas à être sûre de qui était l’œuvre de ce bout’chou

 

Lorsque, le temps d’une escale sur une île, je me rapproche un peu de la (grand) maman, celle-ci m’explique qu’effectivement, c’est bien le bébé de sa fille, qu’elle a elle-même eu fort jeune (la maman a l’air d’avoir autour des 30 ans, mais je n’ai pas demandé). Le jeune garçon n’est pas son fils mais le papa du bébé, il a 15 ans.
Ils se connaissent depuis qu’ils sont tout petits et sont ensembles depuis presque 4 ans.
Pourquoi je vous raconte tout ça ?
Parce que j’ai trouvé cette famille magnifique.
J’ai vu une grand-mère aimante, patiente, accompagnant sa fille dans ces gestes délicats qui entourent un nouveau-né. Et tant de sourires !

Le grand-père est sans complexe, ouvert, souriant à la venue de ce petit bébé

 

Oui, la jeune maman semblait parfois bien maladroite mais qu’importe, elle était bien entourée et ce magnifique tout-petit semblait vraiment bien accueilli.
Elle était souriante, riante, fière.
Il m’a semblé qu’elle n’avait pas entendu les malédictions autour de son ventre rond, que les choses s’étaient passées simplement et que personne n’était venu la maudire.
Pourquoi donc je vous raconte tout ça ?

Eh bien, je pense à toutes ces tragédies autour de ces femmes enceintes répudiées, je pense à la honte des filles-mères, je pense à tous ces romans, ces drames.
Parfois, concevoir un enfant, même dans un pays pauvre est bien plus facile ailleurs qu’ici

 

Et je me dis que quand même, la vie, c’est vraiment beau et tellement plus simple qu’on ne se l’imagine.
Accueillir les enfants à naître, entourer la maman, aider les parents, les accompagner avec bienveillance et rester sourd à la religion, à la société et son opprobre, rester sincère et sourire en retour aux petits qui s’éveillent…
Voir un enfant venir et le voir comme une bénédiction et non une catastrophe, voilà ce que pourrait nous enseigner cette histoire, et c’est tout !

D’où qu’ils viennent, riches ou pauvres, les enfants sont universels. Sans parler un traître mot de leur langage, ce qu’ils expriment est compréhensible : tous les enfants du monde sont les mêmes…

En voyage, il y a tant de belles rencontres à faire !

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