Balade en scooter, hors des sentiers battus, en Asie

Prêt pour une petite escapade en scooter hors des sentiers battus ?

 

Partir à la découverte du monde, c’est vraiment super mais ça demande parfois un peu d’entraînement.

Cambodge, Kompong Cham. Cette petite ville de province est la troisième ville du pays. C’est le Cambodge profond. La population est paysanne, des cultivateurs de riz pour la plupart.
Il faut louer un scooter pour explorer les environs, les rives du Mékong, quelques îles, des plantations d’hévéas qui produisent du caoutchouc, des temples, des rizières…
Ce sont en général des scooters à vitesse. Le mien cale à l’arrêt, le compteur de vitesse et le compteur kilométrique sont HS mais sinon, il marche bien.
On me conseille vivement de passer par les rives du Mékong pour aller visiter un temple assez particulier. C’est le dernier temple en bois du Cambodge ! 
Il est difficile à trouver, quelque-part dans la campagne.
Je pars confiante, munie d’un plan dessiné à la main que me remet gracieusement le chef de la guesthouse. 

Louer un scooter et conduire en Asie

En Asie, la location de scooter est monnaie courante. On en trouve partout et à des prix très abordables.
Attention : la conduite et le code de la route au Cambodge ou au Vietnam n’a rien à voir avec la France. Il faut un temps d’adaptation et bien observer le trafic avant de se lancer. Tempêter, pester ou insulter ne donnera rien de bon. Le pays fonctionne comme ça, à vous de vous y adapter.

Conduire un scooter, ce n’est pas difficile mais si votre dernière expérience date de votre adolescence, il est recommandé de s’exercer tranquillement sur un chemin ou une route peu fréquentée pour retrouver tous ses réflexes.

Pour le réservoir, pas de quoi s’angoisser. La route est jalonnée de stations essences à la cambodgienne. Ce sont des étals rudimentaire exposant des bouteilles de soda remplies d’essence.

Première étape : traverser un pont de bambous

 

Assez près du niveau de l’eau, ce pont pittoresque est composé uniquement de bambous : les plus gros plantés en aiguilles à tricoter supportent tout un tapis de bambous taillés en deux sur lesquels on circule.
Le chemin qui y mène est raviné par la pluie et la pente est raide.
Le pont paraît en bon état, de loin. De près, il tremble, claque, grince et joue les montagnes russes.
Il vaut mieux s’accrocher au guidon et bien rester au milieu, tomber dans le Mékong avec la bécane n’est pas inclu dans l’excursion.

Une boussole, un plan, une carte… et quelques accessoires au cas où, mais surtout, le sourire !

 

Un peu d’argent, un rouleau de papier toilette, des rangers aux pieds et tout ira bien. 
Le plus important, est de ne pas se stresser, être impatient ou exaspéré. Rester zen quand les locaux se moquent, pliés de rire à vous entendre parler leur langue, perdus que vous êtes, en pleine cambrousse à treize mille kilomètres de chez vous !

En vérité, ils sont à des années lumière de comprendre ce que le voyageur fait là, sur son vélo ou son scooter, en short, à visiter une île, un temple et prendre des photos de leurs champs et de leurs vaches. Quelle idée ! 

De plus, ils ne comprennent juste pas que vous soyez perdu. Beaucoup d’entre eux n’ont jamais voyagé en dehors de leurs frontières ou de leur ville.

Conseils pour demander son chemin au Cambodge

Hors des sentiers battus, aucune pancarte, aucun panneau pour s’orienter, il faut demander.
Demander son chemin aux paysans cambodgiens n’est pas aussi simple qu’il y parait. Il faut respecter quelques règles de bases.

  • Ne jamais montrer la direction du doigt ou du bras, ils vous diront toujours que c’est la bonne… en souriant.
    Garder les mains jointes et une attitude décontractée. S’ils sentent votre impatience ou votre désarroi ils peuvent répondre n’importe quoi seulement pour vous réconforter. N’oubliez pas de remercier pour l’info.

  • Avoir avec soi le nom de l’endroit où se rendre écrit en khmer et se renseigner sur la prononciation. Si vous demandez « Kompong Cham », ils ne sauront pas de quoi vous parlez, même si c’est la capitale de la province et qu’ils habitent ici depuis 12 générations.
    Il faut respecter la prononciation. Dire « «Kompong Chaaaaaam », sans montrer la direction du doigt, en souriant, toujours.

  • Partez équipés : un GPS peut être très utile au cas où vous ne rencontriez personne. Pensez à bien charger la batterie. 

  • Un lexique de base pour communiquer, en alphabet khmer, car ils ne savent souvent pas lire l’alphabet latin.

  • Adresse et le numéro de téléphone de l’hôtel avec quelqu’un à joindre pour vous remettre dans le droit chemin.

Une attitude positive, un sourire sincère ouvre tous les coeurs

 

Dans les villages, les enfants saluent les étrangers de « Hello ! » tonitruants.
Pas de route goudronnée, une piste défoncée par les pluies, avec ça et là, des crevasses de boue bien molle et bien profondes.
Au bout de quinze kilomètres, toujours pas de temple en vue. Je demande cinq ou six fois mon chemin et à chaque fois c’est la même réponse : ce n’est pas très loin. A chaque fois la destination se trouve dans une direction opposée à la précédente. A chaque fois, ils sont morts de rire.

La route devient déserte et sauvage. Je croise une charrette à cheval à qui je cède très poliment le passage, ayant égard pour la pauvre bête décharnée qui s’éreinte sous la charge. Le poids du scooter à l’arrêt le fait glisser dans l’ornière boueuse, je pose pied à terre pour ne pas basculer, enfonçant ainsi profondément ma Pataugas dans la gadoue.
Du coup, le scooter s’affale lentement dans le trou. Il faut descendre et pousser. J’ai maintenant les deux pieds dans la boue, ça glisse et ça patine joyeusement dans la terre molle.

Trouver ce temple c’est comme chercher le Graal, l’important, c’est le chemin

 

Une fois sortie de là, je ressemble à un pâté en croûte et le scooter est prêt à passer au four.
Le soleil descend sur le fleuve, il va faire nuit très vite maintenant. Je me trouve à au moins vingt cinq kilomètres de la ville.
La balade a été plus longue que prévue. Le temple sera fermé lorsque j’y arriverai, la campagne déserte, est plongée dans l’obscurité. Il vaut mieux repartir en vadrouille demain.

Sur le chemin du retour, j’avise un jeune homme en train de laver son scooter. Très gentiment et contre un dollar il passe au Karcher, les jambes, les baskets, le short et la bécane. 
Trempée, dégoulinante, mais ravie, les villageois, curieux comme des fouines, s’approchent en souriant. Puis les enfants arrivent comme des volées de moineaux sur un morceau de pain. Suivent les femmes et les tout-petits. Elles disent plein de choses que je ne comprends pas en riant, les bébés dans leurs bras me jettent des regards étonnés et craintifs. 
C’est la fête ! Il faut boire un thé, manger quelque-chose ensemble. Une « barang ou farang » (français ou blanc) qui s’arrête ici, c’est plutôt rare.

Explorer le Cambodge n’est pas très difficile, les gens sont gentils et la boue moelleuse. 

Prévoir un peu son itinéraire et ne pas se trouver démuni, c’est bien. Mais la plus belle partie de la balade sera l’inattendu. Il se trouvera toujours des personnes pour guider le voyageur perdu ou l’inviter à boire un thé. Les hommes et les femmes du monde sont bienveillants pour la plupart. C’est en voyageant qu’on l’apprend le mieux. 

En voyage, chaque jour est une leçon

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

error

Vous aimez cet article ? Partagez-le ou réagissez !

error: Content is protected !!