Nepal

Parler du Népal peut se faire en un seul mot : extraordinaire ! On peut aussi ajouter d’autres adjectifs en if tels qu’addictif, méditatif et sportif

 

Ma découverte de ce pays est particulière. Elle ne trouve de comparatif dans aucun autre voyage. En arrivant à Katmandou, chaussée de jolies sandales et vêtue de robes estivales, je me disais que j’allais explorer quelques-unes des plus belles montagnes du monde. Une petite balade de 4 ou 5 jours, pour voir…  

नमस्कार नेपाल, मेरो नाम क्रिस्टीन हो, म फ्रेन्च हुँ, तपाईंलाई भेटेर खुसी लाग्यो! Bonjour Népal !

Namaskāra nēpāla, mērō nāma krisṭīna hō, ma phrēnca hum̐, tapā’īnlā’ī bhēṭēra khusī lāgyō!

Si on m’avait dit « viens donc marcher 800 km entre 2000 et 4500 mètres d’altitude, j’aurai refusé tout net. Mais voilà, 2 mois et demi plus tard, le visage halé, les mollets en béton et l’âme légère, j’étais toujours là !

Le Népal est un pays où il faut se perdre pour se trouver

 

C’est un pays où, plus que partout ailleurs, il faut se perdre. Il faut partir sans planning, sans timing, un minimum de briefing, au feeling… et un peu au forcing.
Qu’y a-t-il de plus beau que d’arpenter ces chemins inégaux où vous surprennent chaque jour, sans qu’il soit possible de s’y habituer vraiment, ces paysages grandioses, indescriptibles !
Mon exploration du Népal est tellement remplie d’aventures que je ne sais jamais quoi répondre à la question « le Népal, c’était comment ? ».
Il me faut trop de temps pour le détailler, l’expliquer. Il me faut toujours illustrer ce périple d’histoires, d’anecdotes si nombreuses que personne ne peut prendre le temps d’y prêter une oreille attentive. Alors je réponds « super ! » et je glisse sur autre chose.
Le Népal, c’est mon trésor, mon jardin secret. Et quand la porte s’ouvre je lutte pour endiguer le flot des mots qui se déverse et contrôler mon enthousiasme, l’émotion toujours aussi vive après toutes ces années.

Viens prendre ta claque au Népal, dans les Himalayas et ailleurs

 
C’est dans les Himalayas que j’ai compris, à ce moment de ma vie que j’avais fait le plus dur : élever mes enfants, trouver des moyens pour leur permettre de s’accomplir, gagner la terre ferme après les naufrages, accepter les échecs et découvrir des victoires. 
M’apercevoir que j’avais le cœur libéré d’angoisses. Qu’il était temps maintenant de ne rien faire d’autre que de mettre un pas devant l’autre. Que chaque jour, il ne fallait que s’imprégner à cœur du spectacle. Respirer, laisser les pensées virevolter comme des papillons dans le ciel pur, ne s’inquiéter de rien. 
Arriver quelque part, jeter le sac au sol, se déchausser, boire un thé, faire un dessin, laisser venir la nuit. Voir s’allumer les étoiles comme des rivières de diamants, sans crainte du lendemain.

 

Trop chargée, trop vieille, pas entraînée… Au Népal on vous dira que c’est difficile mais ce n’est pas vrai

 

J’en ai entendu des vertes et des pas mûres : tu n’y arriveras jamais !

 

J’ai croisé beaucoup de randonneurs gonflés à bloc, harnachés comme des chevaux de course, prêts à en découdre avec cette satanée montagne. Lorsque surgissaient les questions bizarres « tu t’es préparée combien de temps pour ce trek ? » ou « tu as l’habitude, ça se voit ! » je ne savais pas quoi répondre.  Comment leur dire que j’avais loué tout « l’équipement » à Katmandou, dans la première fripe venue ?
Des montagnes, heu… Il faut que je cherche un peu. Le mont Canigou avec les scouts quand j’avais 13 ans, 2785 m, pas de quoi pavoiser. Des randonnées par ci par là, en converses. Des promenades dans la montagne ardéchoise, des petites aventures de touriste. Des rizières aux Philippines, le parc des Ecrins, la jungle du Cambodge. Mais rien de comparable à « ça » !
Ils se détournaient alors, hum hum, mi méprisants, mi dégoûtés et peut-être un peu scandalisés. C’était parfois à couper au couteau ce « on laisse vraiment n’importe qui s’aventurer ici ».
Je voyais s’inscrire sur leur front au néon « inconsciente, débile ». Et aussi un « tu ne viendras pas te plaindre quand il faudra te rapatrier en hélico » lourd de menaces.
Mes nombreux compagnons de trek n’étaient pas tous comme ça. Heureusement. Les vaticinateurs restent des exceptions.

C’est vraiment comme ça le Népal ? 

 
Ben oui.

Cette liberté de temps ! Marcher et s’arrêter quand je veux, où je veux. 
Arriver ici ou là n’avait aucune importance. 
A quelle altitude se trouve-t-on ? Combien de kilomètres parcourus aujourd’hui ? Combien à faire demain ? Aucune idée. Rien à fiche. Même pas une carte en poche.
Au bout de quelques jours à peine, le rythme ralentit, le souffle s’allonge, les enjambées deviennent plus souples.
Je me retournai parfois, contemplant la distance parcourue, étonnée de l’avoir avalée si tranquillement.
Pour marcher au Népal, il faut juste un bon équipement basique, des chaussures adéquates et du temps. C’est le plus important.

Mesdames, messieurs ! Ne laissez personne vous dissuader d’aller vous perdre au Népal !

 
Vous trouverez toujours le moyen de marcher. Il n’est ni question d’âge ni de condition physique. Vous avez déjà mis tant de pied l’un devant l’autre dans votre vie ! Soyez confiants, allez doucement, respirez profondément et suivez votre instinct. Ne faites rien de stupide !

Partez bien équipés mais ne versez pas dans l’excès. 
Lorsque vous serez fatigués, vous vous arrêterez. Si l’aventure vous semble trop longue vous ferez demi-tour ! Si vous cheminez lentement, vous ne souffrirez ni de courbatures ni de mal d’altitude.

Tout était tellement facile, il suffisait de marcher, mettre un pied devant l’autre et respirer

 

Soyons clair, je n’arrive pas à la cheville d’une Alexandra David Néel. Après tout, je n’ai fait que marcher dans un pays désormais ouvert aux cargaisons de trekkeurs qui se déversent sur les chemins ascendants, raides et abrupts.
Aucune gloire ne vient couronner ces ascensions. Chargée d’un sac de 17 kg, seule dans mes pas, cette randonnée n’a rien eu de difficile. Au contraire.

8 semaines de marche. Des lacs de jade, des glaciers aveuglants, des cols venteux, des forêts de rhododendrons poudrées d’or, des yaks têtus, des porteurs vaillants… Et moi, et moi et moi, bâtée d’un sac me dépassant d’une tête, recouvert de sa capote bleue, appareil-photo en bandoulière.

Marcher au Népal, c’est un voyage, une expérience intérieure

 

Le Népal se marche, il ne se visite pas 

 

Arrêtez-vous pour vous intéresser aux paysans, à ce qui pousse dans leur champ. Parlez aux enfants aux porteurs, aux âniers qui arpentent ces montagnes depuis des générations.

Quand on est au Népal, on est nulle part ailleurs. Une Lapalissade ? Non, lorsqu’on est ici, rien n’est comparable à ce que l’on connait. Il y a quelque chose de différent. On se dit « je suis là…« , au milieu de cette lumière. Entourée d’une majesté minérale rare. Si je croyais en un Dieu quelconque, je me sentirais bénie, consacrée de respirer cet air-là. Entendre les drapeaux de prière claquer au vent sur les stupas, voir le soleil percer entre les arbres, la poussière de mica dorée danser dans l’air.

Et les népalais alors, ils sont beaux ?

 
Très drôle. Les népalais sont très religieux et attachés à leurs traditions. C’est un fait qu’il vaut mieux ne pas oublier car ils sont aussi volontiers fêtards !
Du respect, de la distance et du silence lors des visites des temples et des cérémonies religieuses. Souvent taiseux dans les zones de montagnes, les népalais que l’on rencontre à Katmandou ou Pokhara sont bien rompus aux codes occidentaux et savent se montrer prolixes lorsqu’il s’agit de vendre quelque chose. 
Ils sont généralement accueillants et gentils mais le tourisme de masse dont fait l’objet l’Everest et les Himalaya a changé la nature ancestrale de ces montagnards. 
Ces habitants manquent souvent de tout. Non pas qu’ils désirent une télévision ou un portable pardessus tout, non. L’école de certains villages n’est ni plus ni moins qu’une bâche tendue au-dessus du sol sur lequel s’assoient les enfants. 
L’éducation est minimaliste, l’accès aux soins aussi. Très jeunes, les enfants travaillent sur les treks et se déforment le front, les jambes, les pieds à porter les bardas des trekkeurs pour permettre aux familles de manger jusqu’au printemps. Il ne faut donc pas s’étonner que ces derniers préfèrent recevoir que donner. 
C’est un peuple unique. Les rapports ne sont pas empreints de superficialité. S’ils vous adoptent, ils se montreront très chaleureux mais cela risque de demander un peu de temps. C’est compréhensible, ils voient défiler depuis si longtemps les marcheurs qui ne font que passer, sans même prendre le temps de les saluer !
 

En dehors des montagnes, que découvrir au Népal ?

 

Katmandou, ville emblématique du Népal mérite une visite approfondie

 

Une visite vite fait à Thamel ne suffit pas pour faire connaissance. Il fut y retourner encore et encore, marcher, marcher, marcher dans ses rues poussiéreuses pour l’apprivoiser et découvrir tous ces détails, cette architecture secrète, les habitants hauts en couleurs.
Katmandou offre un artisanat magnifique auquel il est difficile de résister : laine bouillie, tee-shirt brodés, laine de yak (qui gratte), bols chanteurs, bijoux précieux…
Et bien sûr, bien sûr, Patchupatinath, Swayambunath, Bodnat et ses yeux, Durbar Square et ses mystères… Mais tout ça, vous pouvez le lire dans un guide touristique.

La vallée de Katmandou : de beaux villages et des treks tout en douceur

 

Autour de Khatmandou se trouvent des villages attachants comme Panauti, Nagarkot, Shangu Naraya. Le mieux à faire est de partir au gré du chemin, de ville en ville et de poser son sac là où on se sent le mieux.
Mention spéciale pour Bhaktapur, une pépite parmi les perles. Cette ville possède une âme rare. On y trouve une douceur de vivre inattendue qui vous empêche de la quitter cavalièrement.

अलविदा धन्यवाद, तपाईंलाई भेट्ने छ

Dhan’yavāda, alavidā, tapā’īnlā’ī bhētnē cha!

Et si on visitait l'Inde du Nord ?

L’Inde est un film, un roman, une superproduction cinématographique. Ceux qui la connaissent depuis longtemps le répètent : on ne s’habitue jamais à l’Inde. Elle ne s’arrêtera jamais de surprendre le voyageur ! 

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