Azerbaïdjan

L’Azerbaïdjan, c’est tout petit, mais c’est d’une grande diversité : des villages antiques et de l’architecture futuriste, il y en a pour tous les voyageurs

 

Il faut le voir pour le croire, ce pays est extrêmement riche dû à son exploitation pétrolière et plus particulièrement ses forages offshores sur la mer Caspienne. Mon arrivée à Bakou est mémorable. Le seul vol depuis Aktau, Khazakhstan est à 3h00 du matin, avec le décalage horaire, je pose le pied en territoire azéri … à 3h00 du matin.

Azərbaycanı salamlayıram! Mənim adım Kristina, mən fransızam. Sizinlə görüşmək üçün gözəl!

 

La première impression d’Azerbaïdjan est un vrai choc : j’ai l’impression d’être à Paris

 

Le contraste avec Aktau est saisissant. Depuis l’aéroport, il faut traverser la ville endormie pour se rendre en centre-ville où m’attend un de mes hostels préférés, niché dans un vieil immeuble au style haussmannien.
Je suis époustouflée par l’architecture de la ville : des bâtiments modernes au design le plus fou. Dans le crépuscule se dessinent les flame-tower, trois imposantes flammes de métal et de verre qui se dressent sur la colline. Plus loin, un musée du tapis… en forme de tapis. Le plus impressionnant reste tout de même le centre culturel Heydar-Aliyef : il s’inspire de la signature de son défunt président.

Le tout est intimement mélangé avec la vieille ville historique datant du 12ème siècle, des quartiers « russes », « parisiens » et typiquement azéris.
Ce mélange est remarquable car il est très harmonieux. Il y a peu de pays qui savent céder à la tentation du moderne sans défigurer les villes, l’Azerbaïdjan fait ça avec maestria.

L’Azerbaïdjan que j’entrevois à Bakou a du style et de l’élégance

 

Lorsque j’arrive à Bakou, j’ai derrière moi la Chine, la Mongolie et le Kazakhstan.
Ces pays ne se visitent pas en tailleur et talons aiguilles. Après quelques heures de sommeil, je me jette dans la ville, à la découverte de ses rues piétonnes, ses boulevards, sa promenade de bord de mer. Le choc est de taille. Les femmes de Bakou sont non seulement d’une grande beauté mais surtout d’une grande élégance. Elles marchent comme des danseuses, le pied léger, le dos bien droit. Mais surtout, elles sont vêtues de jolies robes de bonne coupe, voiles, soies, dentelles. Rien à voir avec mon pantalon de grosse toile spécial désert, mes tee-shirts fatigués et mes chaussures de trek.

On ne se promène pas à Bakou habillé comme un vagabond : opération dressing !

 
Ce que je visite en premier alors, est un grand magasin de prêt-à-porter afin de rafraîchir ma garde-robe de voyageuse. Je rase les murs et me précipite dans une de ces enseignes que je désaffectionne en temps normal mais bon, la fin justifie les moyens. C’est ça ou bien passer pour une SDF.
Deux robes, une paire de tennis légères, un bermuda tout simple et quelques tee-shirts aux couleurs fraîches plus tard, me voilà transformée, enfin prête à conquérir Bakou.
 

Bakou, c’est Paris en bord de mer et beaucoup plus petit

 
C’est une ville qui possède tous les atouts pour séduire ses visiteurs. La mer, le soleil, de jolis restaurants, des terrasses ombragées, des rues piétonnes vivantes, des musées, des parcs. Oui, je parle toujours de Bakou, en Azerbaïdjan.

La seule chose qui lui manque c’est la baignade. La mer Caspienne ne permet pas ici de faire trempette.
Dans le cœur de son centre historique, cette ville est propre, lumineuse et riche. Il faut se perdre davantage dans les petits quartiers plus éloignés du centre pour découvrir une autre architecture : le style caucasien. Le contraste avec le côté riche du bord de mer n’est pas si violent que ça car ces quartiers sont tranquilles, pleins de charme et d’azéris très avenants.

L’Azerbaïdjan a des sites classés au patrimoine mondial

 

Le palais des shirvanshas, la tour de  la Vierge, la grande mosquée Juma, le Hammam Mehellesi sont classés au patrimoine mondial. En dehors des titres officiels, le théâtre, la vieille ville, l’université et bien d’autres vieilles bâtisses méritent toute l’attention du voyageur.

L’Azerbaïdjan est un pays musulman

 

L’islam est la religion de référence. Mais c’est un état laïc qui demande peu de renoncement au voyageur

 

L’Azerbaïdjan est laïc et il se définit comme l’un des états les moins religieux qui soit car les habitants sont peu pratiquants.
Les azéris en sont assez fiers. Lorsque je demande à l’un d’eux si je peux porter des vêtements légers ici à la vue de groupes de femmes en burqa, sa réaction me laisse pantoise : « ça, ce n’est pas l’Azerbaïdjan, ces femmes sont des touristes d’Arabie saoudite ! Pas de burqa chez nous !« .
Chaque soir, sur le bord de mer, des installations sont mises à disposition de tous pour chanter, danser, faire de la musique. Tout le monde a le droit de s’y produire. Les azéris s’y retrouvent en famille ou en couple et dansent ensemble, femmes en jupe, hommes en pantalon. Les échanges sont cordiaux, fraternels et très respectueux. 

Bien manger et bien boire à Bakou c’est possible : l’alcool est disponible partout mais pas de saucisson en vue !

 

Autre surprise, l’Azerbaïdjan est elle-même productrice de vin dont elle est très fière : ce pays fait partie de l’organisation internationale de la vigne et du vin depuis 2013. Le pays souhaite bien regagner ses titres de noblesse, mis à mal par l’arrachage massif de tous ses pieds de vigne sous l’occupation communiste (1985, par Gorbatchev). 
Les historiens sont formels, la viticulture est présente dans ce pays depuis au moins 7000 ans. L’Azerbaïdjan travaille à produire des vins de qualité dans lesquels elle met tout son cœur… et son argent. On lui souhaite de réussir dans cette nouvelle aventure !

A Bakou, les restaurants sont chics, la nourriture est fine et les tables bien dressées

 

La gastronomie sonne familière à nos oreilles. On retrouve une forte similitude avec la Turquie présente dans tous les menus : kebab, kyuftas (boulettes de viande) et baklavas mais aussi avec la Grèce avec ses dolmas et le yaourt. On retrouve comme partout ailleurs dans le monde des raviolis fourrés à la viande de boeuf et de mouton servis dans un bouillon : dyushbara et gyurza.
La modernité du pays fait qu’à Bakou, on peut manger tout ce que l’on veut. Les restaurants internationaux proposent des plats venus du monde entier.

Et en dehors de Bakou, qu’y a t’il à découvrir en Azerbaïdjan ?

 

Rien de moins que le magnifique Caucase

 

Quels paysages, quelles montagnes ! Il ne faut pas plus de quelques heures de bus pour s’y rendre et découvrir un autre visage de l’Azerbaïdjan. Nichés dans les monts du Caucase, le pays est riche de petits villages perchés. Ici les traditions dominent, les troupeaux de moutons sont gardés par les bergers et les villages semblent figés dans le temps. Un calme incroyable, juste la montagne, quelques bêlements et le vent.
La belle aventure est de se rentre à Xinaliq, sacré plus haut village d’Europe à bord d’une minuscule Lada. La voiture est une véritable antiquité mais elle se faufile à vive allure sur les routes de montagnes poussiéreuses. Arriver là-bas, c’est un peu arriver au bout du monde. Une épicerie, un café, des poules en liberté, quelques ânes placides et tout autour l’imposant Caucase, tel un bonze en méditation.

Shaki, Quba, Khinalug : à la découverte des beaux villages azéris

 
Les villages du Caucase valent tous les détours. Il est facile de s’y rendre et difficile de les quitter. Les voyageurs à la recherche de sensationnel seront mal servis. Ici c’est plutôt temps calme, découverte d’un caravansérail, d’une église albanaise ou une balade à cheval dans la montagne. C’est justement cette authenticité qui rend l’Azerbaïdjan aussi attachant. C’est dans ces villes de taille modeste, loin de l’élégance de Bakou que l’on fera les plus belles rencontres. Les azéris sont très accueillants et l’hospitalité est une valeur importante dans la culture.
 

Təşəkkür edirəm, vida, tezliklə görəcəksən!

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