Georgie

Si la Géorgie était une femme, elle tiendrait un verre de vin à la main, porterait sous ses cheveux dénoués une toison d’or sur les épaules. Elle serait à la fois mer et montagne et chanterait dans une église de pierres dorées

 

La Géorgie est un petit pays logé entre la grande Russie, l’Asie centrale et l’Asie tout court. Sa mer est noire, ses villages haut perchés et ses églises séculaires. La Géorgie est assez peu connue du monde, on la confond d’ailleurs souvent avec l’état américain mais le pays lui, a un accent. Comme souvent en voyage (et ailleurs aussi), ce n’est pas la taille qui compte. Ce pays réunit toutes les qualités possibles : une belle nature, des habitants hospitaliers, une culture forte et une gastronomie savoureuse.

გამარჯობა, მე მქვია ქრისტინე, მე ვარ ფრანგი, მოხარული ვარ, რომ გაგიცანით!
Bonjour Géorgie !

Gamarjoba, me mkvia krist’ine, me var prangi, mokharuli var, rom gagitsanit!

Il y a des pays comme ça qui vous prennent par la main et par je ne sais quel miracle, le voyageur ne la lâche plus

 

Ce pays à longtemps fait partie de l’empire soviétique. Depuis son indépendance en 1991, le pays tente de retrouver son âme et son identité. Si le chemin est encore long, il a toutes les chances d’y arriver : la Géorgie est terriblement attachante.

La Géorgie malgré ses difficultés ne fait pas pitié, elle fait envie

 

C’est peut-être ça la vraie beauté. Les maisons tordues, effondrées, bancales sont magnifiques. Il subsiste ici la marque indélébile de l’ouvrage méticuleux, de l’amour de l’architecture soignée, délicate. Les balcons sont faits de dentelle de bois, chaque porte a son cadre de pierre sculptée, la ferronnerie est ciselée. Il faut être aveugle pour ne pas voir la noblesse des traits de la ville.
Tbilisi est si jolie que le voyage pourrait s’arrêter là. Le voyageur passerait ses journées à se promener dans les vieilles rues, les collines et il reviendrait tous les jours avec des photos incroyables : des enfants jouant dans la rue, des balcons animés par les familles, un arbre qui semble tenir une maison…

Tbilissi, une ville tordue ? Voilà un portrait qui ne plairait pas aux géorgiens. Depuis bientôt 30 ans, ils travaillent dur pour redorer le blason de leur capitale

 

Aujourd’hui, la partie de la ville entre les deux collines, l’une guerrière, l’autre religieuse est dotée de belles rues piétonnes dont la plus célèbre, Agmashenebeli offre tout ce qu’aiment les visiteurs : des bars, des restaurants, des artistes de rue et un pont romantique sur la Koura.
Les géorgiens prennent soin de leurs monuments : le canyon, la colline qui monte à Kartlis Deda où trône Mère Géorgie, les bains turcs aux sources sulfurées et les très très vieilles églises aussi. Si d’un coup de baguette magique on pouvait restaurer Tbilissi, elle serait sans aucun doute la plus belle ville du monde.

Voyage en Géorgie est très facile, on trouve toujours de quoi se transporter dans une autre ville

 

Le pays n’est pas immense et une belle partie du pays peut se visiter en revenant chaque soir dans la capitale

 

C’est facile, il suffit de se rendre à la station Didube et d’attraper un minibus. C’est beaucoup mieux qu’en voiture, même si ça secoue et que ça pousse un peu, on rencontre les géorgiens et on admire le paysage pendant le voyage.
Les transports en Géorgie sont très peu chers et plutôt bien organisés alors pourquoi se priver de l’immersion ?
Pour les destinations plus spécifiques comme le monastère David Gareji, les tours organisés ne sont pas chers et c’est la solution de facilité. Ils sont légion dans la rue Kote Afkhasi où il est difficile de faire un pas sans qu’un rabatteur vous les propose.

Le bus c’est bien, mais en Géorgie, le train c’est super

 

Il va lentement, mais vraiment très lentement. Alors dans le train on a tout le temps d’admirer le paysage et de faire connaissance avec les voisins. Ils ne sont pas made in Géorgie mais à ma connaissance, italiens des années 70. Les lignes sont peu nombreuses. Une seule ligne rallie Tiblissi à Batoumi, une autre Khashouri à Akhaltsikhé. Mais on peut aller de Batoumi à Erevan en Arménie par le fabuleux train de nuit avec chaussons, serviette et repas compris. On se croirait dans un vieux film ! 

La Géorgie a aussi son Roméo et sa Juliette

A Batoumi se dresse une très belle oeuvre d’art. Il s’agit d’un homme et d’une femme qui par un génie mécanique difficile à expliquer se rapprochent, s’embrassent et se traversent pour inexorablement s’éloigner l’un de l’autre. Cette sculpture raconte l’histoire apparemment vraie de l’amour impossible entre Ali, un jeune aristocrate musulman et une princesse géorgienne et chrétienne, Nino. De religions différentes, leur amour va braver toutes les difficultés et ils se marieront. Mais hélas, les aléas de l’histoire séparent le couple. Au moment de l’invasion russe, Ali partira se battre pour son pays et ne reviendra pas. Les versions diffèrent et les historiens ne sont pas tous d’accord mais qu’importe, c’est une belle histoire d’amour ! Si belle, qu’elle a récemment été adaptée au cinéma

Difficile de faire des choix, en Géorgie tout vaut la peine d’être visité

 

Les monastères et les églises, évidement mais aussi les châteaux, les forteresses, les montagnes et pourquoi pas, le bord de mer Noire dans la belle station balnéaire de Batoumi. Un peu sophistiquée et assez chère, il vaut mieux louer un vélo pour l’explorer. Les parcs sont magnifiques, la ville très animée et les couchers de soleil y sont fabuleux.

Impossible de faire l’esquisse d la Géorgie sans y ajouter la gastronomie, elle est fameuse

 

Que les choses soient bien claires, les géorgiens font du vin depuis bien plus longtemps que les français. Les frontières ont certes beaucoup bougé depuis mais il a été trouvé en Géorgie des pépins de raisins et des jarres datant de l’an 6000 avant notre ère. Autant dire qu’ils en sont plutôt fiers et il est difficile d’échapper à une dégustation : dans un taxi, dans un bus ou dans la rue.
Avec ça, comme tout humain éclairé, ils ont bien sûr inventé le fromage qui va avec. Ils en fabriquent ici depuis 7000 ans. Il ne manquait plus que le pain pour le bonheur absolu du gastronome. Le pain en Géorgie est vraiment spécial. Déjà, les boulangeries se trouvent souvent au sous-sol et on achète son pain par le soupirail. Ensuite la forme du lavachi est surprenante, on dirait une outre aplatie.
La gastronomie ne s’arrête pas là, le fameux Khatchapouri est à tomber par terre. Un couple de voyageurs du Nord de la France en est resté baba « ouh p*, c’est un welsh !« .  Les khinkalis sont incontournables, ils ressemblent à s’y méprendre aux raviolis chinois. Le pays fournit à l’explorateur affamé une ribambelle de saucisses savoureuses, de la charcuterie, des ragoûts qui tiennent au ventre, mijotés à grand renfort de pommes de terre.

Et les géorgiens, valent-ils qu’on leur rende visite ?

 

Bien sûr ! Premièrement, ils sont toujours contents de recevoir des visiteurs et rien que ça, ça fait plaisir. Ensuite, les géorgiens sont très attachés à leur culture, elle leur a assez souvent échappé pour qu’ils la chérissent. Il se font donc une joie de la partager avec les voyageurs. 
Question hospitalité, le message est clair dès que l’on arrive à Tbilissi. Mère Géorgie, tient dans ses deux mains un glaive impressionnant et une coupe. Comprenez : nous accueillons nos amis avec du vin, nous accueillons nos ennemis avec l’épée. En Géorgie, ça picole, mais ça ne rigole pas !
Pas de soucis Géorgie, mon coeur bat pour toi ! 

გმადლობთ, მშვიდობით, გნახავთ მალე!
Gmadlobt, mshvidobit, gnakhavt male!

Et si on visitait l'Arménie ?

Pays très attachant et peu touristique, c’est le moment d’aller faire un tour en Arménie !

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