Albanie

L'Albanie et les albanais : un pays et des habitants largement au dessus de leurs réputations !

Il n’y a pas si longtemps, l’Albanie était encore un des pays le plus fermé au monde. Son nom évoque, aujourd’hui encore, la guerre, l’obscurantisme, une mafia violente et des vendettas poursuivies sur 10 générations 

 

Nier que le pays a des problèmes serait faux mais le voyageur va y trouver plus de bonnes surprises que de mauvaises.
Le développement en Albanie est difficile, voire poussif, c’est vrai. Ce pays n’attire pas les foules et c’est à la fois bien dommage et formidable. Epargnée (encore) du tourisme de masse, l’Albanie offre tout ce que souhaite un véritable voyageur : de l’authenticité.

Përhëndetje Shqipëri! Emri im është Christine, unë jam francez, bukur të takoj! Bonjour Albanie ! 

 

L’Albanie est un pays à découvrir avec patience 

 
Elle ne peut que surprendre par l’accueil chaleureux réservé aux visiteurs.

Elle est riche en culture, en histoire, en gastronomie et en paysages magnifiques. Mais pour faire moisson de tout cela, il ne faut pas exiger du tout cuit, l’Albanie s’explore à petits pas.
Il y a ici deux types d’hébergement possibles : le grand luxe ou l’auberge de jeunesse pas toujours au top. Les infrastructures dans les zones séduisantes sont bien faites mais dans les autres il y a encore des efforts à faire. Mais ce n’est pas le plus important, les albanais vous attendent dehors, curieux et affables.
L’Albanie est de ces pays qu’il faut apprivoiser petit à petit, qui se méritent. Il ne faut pas le juger à bâton rompu. Il est vrai que les albanais ne sont pas d’une approche aussi souriante et éclatante que dans les pays rodés à la fréquentation touristique. Mais une fois le contact établi, la glace brisée, les albanais font preuve d’une grande amabilité.

Sous la froideur superficielle des albanais se cache des trésors de gentillesse 

 

Les albanais sont marqués par l’histoire, la pauvreté, une dictature folle. Les femmes montrent des visages figés, fatigués, parfois méfiants. Mais si on se donne la peine de leur tendre un sourire, de leur dire quelques mots, quelle générosité !
Prenez quelques minutes pour admirer les chaussettes et bonnets tricotés main qu’elles vendent sur le marché. Posez quelques questions, faites un effort pour vous intéresser à elles et vous serez remercié au centuple.

Ben alors, pourquoi n’y va t’on pas en Albanie ? 

 
La réputation du pays est désastreuse. Il y a beaucoup de raisons à cela. L’Albanie a été pendant près de 40 ans cadenassée par le régime fou du dictateur Enver Hoxha. Les traces en sont encore visibles : « monuments » effondrés, bâtiments abandonnés et développement économique vacillant.

Le pays souffre de problème d’eau, d’approvisionnement en électricité. Les soins de santé sont encore très médiocres et les institutions publiques (éducation, santé, justice…) soumises à de grandes crises politiques.
Le pays étouffe sous les stéréotypes : la mafia albanaise, portée à l’écran de nombreuses fois, fait peur. Cette célébrité n’est pas galvaudée (hélas) mais ce sont les citoyens albanais qui en sont les victimes privilégiées.

Il faut faire le distinguo entre les albanais d’Albanie et les expatriés

Les albanais ont quitté leur pays en masse sous la dictature et ça continue. Ils sont parmi les premiers demandeurs d’asile en Europe en 2017. Les chiffres se disputent mais tous les spécialistes sont d’accord : il y a plus d’albanais en dehors du pays que dedans. Les minorités sont importantes en Grèce, Kosovo, Itaie, Serbie, Macédoine du Nord, Monténégro. C’est de ces minorités là que l’on entend parler le plus souvent au JT.

Une culture aux racines profondes et très conservatrice

La structure de l’identité et de la culture albanaise ne se prête pas toujours au changement. Le code d’honneur, le Kanun est encore présent dans les campagnes. On pourrait la comparer à d’autres pays aujourd’hui résolument modernes qui ont fait un long chemin pour se libérer de traditions rétrogrades et violentes. Un exemple ? En Sicile, jusqu’à récemment (1970), l‘enlèvement amoureux, cette charmante tradition, était largement pratiquée. Le prétendant n’avait pas beaucoup d’efforts à faire. Il suffisait d’enlever la belle, de la violer dans un coin tranquille et la demander en mariage ensuite. Une fois sa virginité perdue et donc son honneur (si, si), la demoiselle et surtout sa famille ne pouvait qu’accepter.
La Sicile a fait du chemin depuis, l’Albanie peut faire aussi bien.

En Albanie (comme ailleurs), ne faites rien de stupide ! 

 
Il faut être respectueux des traditions et faire attention aux relations entre hommes et femmes. Ici on ne badine pas avec l’honneur, l’insulte. Mais ce sont des cas qui touchent majoritairement les albanais. L’étranger à fort peu de chances d’avoir des démêlés de ce type. Attention cependant aux liaisons amoureuses ou sexuelles, la tradition veille !
 
En Albanie, il subsiste encore d’indéboulonnables traditions mais le visiteur n’est pas là pour les changer. Pour aimer l’Albanie il ne faut pas la juger. C’est parfait, le voyageur n’est pas un donneur de leçons. 
 

Pourquoi donc aller rendre visite à l’Albanie alors ? 

 

Les gens, la culture et l’aventure. L’Albanie invite le voyageur hors des sentiers battus !

L’Albanie n’est pas l’endroit où vous allez vous faire dépouiller ou découper en morceaux au coin d’une rue sombre. Bien sûr, il vaut toujours mieux ne rien faire de stupide, mais cette règle vaut pour le monde entier ! Le voyageur préparé au pire sera surpris par l’accueil qui lui sera réservé.

Le pays mise gros sur le tourisme, vecteur de changement et d’embellie économique

Les habitants feront tout leur possible pour que le séjour se passe bien. L’hospitalité est une tradition et en Albanie, vous l’avez compris, on ne rigole pas avec ça.
Le point fort de l’Albanie pour un coeur aventureux, c’est qu’elle n’est pas du tout touristique. La fréquentation du pays se développe, c’est donc le moment idéal pour aller y faire un tour.

Pour séduire les curieux, l’Albanie possède de sacrés atouts

Le littoral adriatique rivalise largement avec la Grèce ou la Croatie. On trouve ici des plages de sable fin, des eaux claires, des criques peu fréquentées, comme à Ksamil ou Drimades.
Il y a ici des villages pittoresques, authentiques. Des ruelles tortueuses, de vieilles églises et un bon climat.
Les parcs nationaux sont sauvages, boisés, traversés de rivières claires et de lacs prestigieux. C’est un vrai paradis pour la randonnée. Les fous de nature sauvage en auront pour leurs efforts, véritable réserve ornithologique, le lagon de Karavasta est un incontournable du pays.

A la découverte de l’histoire et de la culture albanaise

La culture mérite aussi d’être étudiée, le territoire regorge de sites archéologiques, de villes fortifiée, de villages anciens.
L’histoire contemporaine vaut bien sûr que l’on s’y attarde un peu. Le musée des Feuilles expose les années de répression terribles et il entraîne le visiteur dans une plongée incroyable sur l’obscurantisme. Si le coeur vous en dit et que vous n’êtes pas claustrophobe, le bunker 3 étoiles du dictateur fou se visite aussi.

Un désir fou de changement : les albanais rêvent d’une nouvelle Albanie

Bien que de confession majoritairement musulmane, en décembre l’Albanie célèbre Noël comme Berlin ou Strasbourg. Il faut voir les familles, les couples venir sur la place de Tirana le soir, prendre les enfants en photo à califourchon sur un renne illuminé.  Lorsque je papote avec eux, avec toute la diplomatie qui s’impose, je leur demande s’ils ont conscience du côté religieux de cette célébration.
La réponse me laisse toute chavirée : « Mais bien sûr ! Mais nous aussi nous voulons notre Noël ! C’est une si belle fête, la naissance d’un enfant, c’est magnifique ! C’est la paix, l’espoir !« .
Sapin de Noël géant, manège ancien, traîneaux clignotants et… véritable marché de Noël avec terrasse, vin chaud, musique et saucisse grillées… Ils y mettent tout leur coeur et je dois dire que le mien a battu un peu plus fort que d’habitude.
La religion importe peu. C’est quelque chose de les voir si enthousiastes. Les albanais veulent une autre Albanie, ils veulent un pays joyeux, stable et sûr. Ils veulent des fêtes et de la musique, de l’art, de la liberté et de l’espoir.
Le chemin est difficile mais pas impossible.
Guxoni Shqipërinë, zemra ime është me ju!

 

Que mange t’on en Albanie ? 

 
La cuisine locale est un grand mélange. Occupée successivement par les grecs, les italiens, les ottomans, chaque culture y a laissé des traces. On retrouvera donc des kebab, à grand renfort de viande de mouton, de la polenta, des feuilles de vignes farcies, des salades typiques des Balkans mais aussi du goulash !
C’est en général copieux, bon et pas très cher. Aucun doute sur la question n’est permis, en Albanie on mange bien ! La viande est bonne et bien cuisinée. On boit du vin local et du Raki. Fruits et légumes attendent le chaland sur les étals du marché mais surtout, il ne faut pas manquer le fromage.

Les desserts n’apporteront pas de grande surprise car le baklava est roi mais le riz au lait parfumé de cannelle vaut le détour. 

Dans les rues de Tirana, certains restaurants misent sur la tradition mais attention, très soignée. Le cadre est superbe mais typique, les belles tables avec nappes et jolie décoration attendent les gastronomes. Une palanquée de jeunes (et moins jeunes) chefs ont décidé de redorer les couleurs de la cuisine albanaise et c’est franchement réussi ! 

Mirupafshim, faleminderit Shqipëri, mirupafshim, të shohim së shpejti!

Et si on voyageait au Monténégro ?

Le Monténégro c’est petit mais c’est costaud. En plus de belles choses à voir, c’est un pays très accueillant !

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