Pourquoi les jeunes voyageurs sont-ils si nombreux en Nouvelle-Zélande et Australie ?
La Nouvelle-Zélande-Australie, c’est la Mecque du Backpacker, l’Eldorado du jeune diplômé en quête d’avenir et le Graal de l’aventure
Les jeunes s’y bousculent : Australie ou Nouvelle-Zélande c’est le pèlerinage obligatoire si l’on veut faire ses preuves dans la vie.
Achète ton sac-à-dos et ton billet pour Sydney ou Auckland. Tu reviendras auréolé, illuminé de la grande aventure de ta vie. Avec un peu de chance, tu seras même adoubé et mériteras ta place dans la grande confrérie des Backpackers.
Mais pourquoi cet engouement pour ces deux pays ?
La Nouvelle-Zélande fait rêver les jeunes voyageurs. Le désir des grands espaces vierges, tellement photogéniques, peu d’habitants, des paysages filmés en cinémascope et la réputation de pays de cocagne. Ajoutons une pincée de kiwis, les habitants, pas les oiseaux, à la réputation légendaire : très hospitaliers et tellement cools…
Les jeunes veulent y faire leur pèlerinage, la Nouvelle-Zélande c’est tout simplement la Mecque du voyageur en sac-à-dos.
Rien d’étonnant à cela : le pays est stable, facile à explorer, la criminalité y est exceptionnellement basse, on y trouve facilement du travail. Voilà une esquisse bien séduisante pour les jeunes épris d’aventures avec en bonus, des cours d’anglais gratuits.
On ne peut que les comprendre. Ce n’est pas en France qu’ils peuvent se pointer dans une exploitation paysanne, y être reçu avec le sourire welcome et y faire une saison dans une ambiance conviviale et chaleureuse. La France, c’est compliqué et rigide, la Nouvelle-Zélande, c’est cool et simple. Enfin, c’est ce qu’on croit.
Pour les jeunes voyageurs le pays est avant tout loin, très très loin du giron familial : c’est l’aventure, la vraie
La quantité de backpackers au m² garantit aux parents inquiets que leur petit ne se retrouvera pas seul, qu’il s’y fera des copains. Un voyage pas si sauvage que ça au final et qui ressemble de plus en plus à une colonie de vacances pour adulescents.
L’envers du décor est tout autre, mais c’est l’omerta : tout le monde vous dira que c’était ammmmaaaaazing !
Je ne connais que quelques voyageurs sincères, suffisamment affranchis du qu’en dira t’on pour en parler librement.
Personne ne parle de cette main d’oeuvre providentielle, souvent sur-qualifiée qui se presse devant les fermes et les exploitations agricoles pour quémander des emplois sous-payés. Au final, ils gagnent moins que le smic français, payent le paquet de pâtes 4 fois plus cher et dorment dans des dortoirs pourris. Si ce n’était la NZ ou l’Australie, cette main d’oeuvre passerait au JT avec un titre racoleur : les nouveaux esclaves au pays des Kiwis.
Le PVT est un coup de génie économique et social
Australie et Nouvelle Zélande ont trouvé la solution miracle pour faire face à la demande de travailleurs saisonniers. Ca pourrait presque être une blague mais c’est très sérieux : ces travailleurs ne demandent qu’à être exploités pour pouvoir rester 6 mois ou 1 an à travailler 12 heures par jour et jubiler par dessus le marché de dormir dans une maison poubelle.
Les jeunes voyageurs veulent revenir en faisant étalage d’une expérience enrichissante
Et comment leur en vouloir ? Ils reviennent de si loin et pourquoi le nier, cette expérience les a sans doute enrichis, changés, galvanisés. Leur récit en convertira d’autres qui à leur tour, n’auront pas le courage ou l’honnêteté de raconter froidement l’histoire. Tout le monde préfère revenir vainqueur… Pendant ce temps là, les exploitants se frottent les mains et l’économie du pays aussi.
La loi à la rescousse des européens en mal d’aventures
Toujours confidentiel mais vrai : en Australie, une nouvelle loi a vu le jour en 2018 pour établir un minima horaire : 18.93$ de l’heure, soit 719.20$ la semaine.
Jusqu’alors, les salaires pouvaient atteindre 8$ de l’heure, sans logement ni nourriture, ni transport. Quand on connait le coût de la vie de ce côté du Pacifique, on demande un mouchoir pour pleurer. Mais le nombre de candidat prêts à tout pour un job donne l’avantage aux employeurs qui ne respectent pas toujours les règles.
Pour finir sur une note positive et objective
Et si on allait plutôt en Inde ?
D’accord, les parents vont se faire du soucis mais l’Inde, c’est une véritable aventure !