Palestine, Israël

Voilà un voyage difficile à raconter. Et puis d’abord, quel nom utiliser pour ce pays ? Israël, Palestine, territoires palestiniens, Cisjordanie ? 

 

Je ne fais pas cas de politique ici. Comme pour beaucoup d’autres pays, je rends visite aux hommes et aux femmes de cette planète, pas à leurs gouvernements. Je ne suis pas qualifiée pour juger ou même débattre des situations géopolitiques du monde. Ni religieuse, ni engagée dans un quelconque parti, je ne raconte que ce que je vois.
Les lignes qui suivent racontent un voyage, ce n’est pas un discours politique dédié à rendre justice à tel ou tel camp. Même si j’ai des opinions, je n’en parlerai pas ici. 

Pour des questions pratiques, j’emploie Israël et Palestine. C’est ce que je vois. Le pays est découpé en zones arabes et juives plus la zone internationale de Jérusalem. Alors rien n’est simple. 

שלום, שמי כריסטין, אני צרפתי, אני שמחה לפגוש אותך
!مرحباً ، اسمي كريستين ، أنا فرنسي ، يسعدني مقابلتك!Bonjour Israël, Bonjour Palestine !

 

Berceau de religions monothéistes, Jérusalem est une planète à part entière

 

Chrétiens, musulmans, juifs et orthodoxes, les hiérosolymites, les habitants de Jérusalem, sont constitués d’un incroyable mélange. On s’en aperçoit très vite, la diversité n’est pas uniquement relative à la croyance. Il s’agit aussi d’origine géographique et de différentes façons de vivre sa foi. Autant dire qu’il faut être calé en culture religieuse pour comprendre cette ville. Les arabes peuvent être chrétiens, les arméniens catholiques, les africains juifs. Là-dessus se greffent différentes branches, ashkénase, séfarades, catholiques, protestants, maronites, druzes, chiites et sunnites, ismaëliens… Donc si un de vos interlocuteurs se déclare israélien et musulman mais ni juif ni arabe, c’est normal. 
D’ailleurs ce pays tumultueux n’en est pas à un paradoxe près, il y a bien d’autres choses étonnantes à découvrir ici !

On peut visiter ce pays uniquement pour l’histoire. Le voyageur n’est pas obligé d’avoir des convictions religieuses pour se rendre ici

 

Si le voyageur se rend ici pour étudier la théologie ou prier, se recueillir, il est à la bonne adresse. Jérusalem est une ville capitale des trois plus importantes religions monothéistes du monde, elle est dominée par la foi. En revanche pour ceux qui comme moi ne font pas cas de religion mais de terre, d’hommes et de femmes, il vaut mieux laisser cela de côté.
Israël et Palestine sont des destinations de voyages, pas uniquement de pèlerinage. Visiter le tombeau d’Abraham ou de David est très intéressant pour un agnostique. Car il s’agit d’histoire avant tout.

On peut rester à Jérusalem un mois entier et découvrir chaque jour une nouvelle facette de la ville

 

Bien sûr, Jérusalem a ses incontournables. La mosquée du Rocher, le Mur des Lamentations, l’église du Saint Sépulcre, le jardin des oliviers âgés de plus de 2000 ans…
La vieille ville est fortifiée, on y rentre par de grandes portes souvent (mais pas toujours) nommées en raison de la direction vers lesquelles elles pointent. Par exemple, le Jaffa ou le Damas Gate. La vieille ville est semblable à toutes les vieilles villes du monde, des ruelles grouillantes, un souk, des marchés, des magasins, des artisans. Mais on arpente comme nulle part ailleurs, la Via Dolorosa, le chemin de croix du Christ, la citadelle de David… 

A Jérusalem et Tel Aviv, la gastronomie est incomparable avec aucun autre pays

 
La diversité est exceptionnelle. Les villes concentre un mélange gastronomique fou. Il existe bien entendu des spécialités typiquement israéliennes mais la cuisine juive vient des quatre coins du monde ! Ce sont donc des villes placées sous le signe de l’exploration culinaire et on est rarement déçu. Entre mille autres choses, le labneh entre fromage et yaourt, les falafels, chawarmas, halva, knafeh (douceur de fromage et de pâte sucrée), babaganousch et la délicieuse Schakshuka.
 

Jérusalem se visite facilement, pour Bethléem, c’est une autre histoire

 
On déambule dans Jérusalem librement dans tous les quartiers, sauf le quartier ultra-orthodoxe. Lorsque l’on est en mode visite, on ne ressent pas de forte tension, aucun sentiment de danger. Pour se rendre à Bethléem, en revanche, donc en territoire palestinien c’est un peu plus compliqué. Beaucoup de contrôles sérieux et un mur impressionnant. Mais la ville de Bethléem est très touristique, elle est donc très animée. C’est à Hébron que l’on commence à sentir le poids de l’histoire récente et les tensions sont palpables. Plus ou moins 600 colons israéliens protégés comme un champ de mine en plein milieu de 200 000 palestiniens, ça donne à méditer. Une précision importante, malgré l’atmosphère électrique, les palestiniens rencontrés sur le chemin se sont montrés très chaleureux et affables.

 

Peu de pays présentent autant de contrastes qu’Israël et Palestine

 

La mode vestimentaire se situe entre habits religieux et treillis militaires

Dans les rues, les juifs portent beaucoup les habits traditionnels : kippa, longue barbe, papillotes, schtraïmel, Talit. Dans certaines parties de la ville, on verra aussi les déroutantes frumka, le voile intégral féminin des harédims, lultra-orthodoxes (surtout à Méa Shéarim). Pêle mêle, les robes et calottes de prière musulmans, des voiles de toutes dimensions. Mais le défilé ne s’arrête pas là, l’imprimé camouflage désert est plus que tendance ici. Le service militaire est obligatoire pour les jeunes israéliens (32 mois pour les garçons, 24 mois pour les filles). CQFD.

L’omniprésence des uniformes militaires et des véhicules armés donnent au pays une dimension surréaliste

 

En fin de week-end, les bus débordent de jeunes recrues regagnant leurs bases dans le Negev. Intégrer Tsahal, l’armée de défense d’Israël est une chose très sérieuse ici. Les conscrits prêtent serment sur les ruines de Massada. Il y a 1945 ans de cela, le juifs se sont battus jusqu’au dernier contre les légions romaines. La bataille fut perdue, c’est pour cela que les jeunes recrues jurent de ne pas laisser Massada tomber à nouveau entre des mains ennemies. Il faut intégrer le principe rapidement, ici on ne plaisante pas avec le conflit ou l’identité religieuse et culturelle.

Tel Aviv est un haut lieu de l’homosexualité mondial

 

A Tel Aviv, le paysage culturel est totalement différent. Cette ville est très moderne et d’une grande gaieté. Les plages sont belles et douces, la ville récente. On y voit davantage de jeans-baskets que de manteaux noirs. Tel Aviv est réputée pour la fête, la vie nocturne et de façon très surprenante pour un pays dominé par la religion, pour l’homosexualité. Tel Aviv est même un des capitales mondiales LGTB. Mais question contraste, Israël et Palestine sont champions en la matière.

En Israël et Palestine, il vaut mieux faire attention à ce que l’on fait et à ce que l’on dit

 

C’est un précepte qui prévaut partout où l’on va me direz vous. Mais ici, il faut être encore plus vigilant. Le pays est en conflit et pas un petit. Il ne faut pas l’oublier. Dans le sud du pays, l’ambiance est plus détendue même si la région est truffée de bases militaires. Le désert de Negev est magnifique et Eilat est une station balnéaire de la mer rouge très en vogue. On se croirait un peu à Cannes mais avec moins de charme tout de même.

شكرا لك ، وداعا ، أراك قريبا !תודה שלום להתראות בקרוב2

Et si on visitait le Liban ?

Mais il ne faut pas se préoccuper de la décrépitude qui se mélange aux nouveaux buildings, il faut aller à la rencontre des libanais, ils en valent la peine !

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