Découvrir les rizières de Batad et Banaue aux Philippines

Pour un Philippin, les rizières de Batad et Banaue sont la huitième merveille du monde !

Ça se dispute la palme des plus belles rizières du monde, rien que ça ! Pour l’Unesco, les rizières de Batad et Banaue valent une distinction de taille : c’est un site classé au patrimoine mondial.
Et on y va pour voir quoi ? Des rizières en terrasses ! Ici on ne parle même pas d’agriculture mais de sculpture tant le spectacle est saisissant. Il parait, que les Dieux les utilisaient pour descendre sur terre, il y a plus de 2 000 ans.

Se rendre à Banaue et Batad en transport local est déjà une aventure !

 

Quand on doit se rendre par là-bas en transports locaux plutôt qu’en tour organisé, l’aventure se corse un peu mais elle en vaut la peine.
On se retrouve bringuebalée dans des Jeepneys pourvus de sièges en bois, qui s’arrêtent sans cesse un peu partout. Et quand le jeepney est plein, hé bien, on trouve de la place sur le toit !

Un voyage inconfortable et éprouvant qui vaut toutes les premières classes du monde

 

Les paysages traversés pour se rendre à Batad sont spectaculaires : vallées, montagnes, routes escarpées et à chaque virage des rizières fluorescentes ciselées comme des bijoux. On passe d’un versant à l’autre, secoués comme des salades et le film se déroule à travers la vitre embuée du Jeepney. 
Tour à tour, les vallons noyés de brume, la pluie fine, le ciel qui se gorge d’encre et enfin le soleil qui crève les nuages sombres à coups d’épée de lumière.
Il faut avoir le cœur bien accroché, les ravins vous tendent les bras et les routes sont étroites, chaotiques. Mais c’est le plus beau voyage du monde.

Bienvenue sur le territoire des Ifugaos

 

Partir à la découverte de cette région c’est plonger dans la culture Ifugao et faire un bond dans le temps de 2000 ans. Lorsque l’on se trouve là où le regard embrasse ce vertigineux panorama on ne peut qu’être touché par le savoir-faire et l’opiniâtreté de ces peuples à construire ces merveilles. Quelle délicatesse, quelle précision ! 
Car il ne s’agit pas que de produire du riz pour nourrir les hommes et femmes de cette contrée. C’est aussi de façonner quelque chose de beau, de pur, en harmonie avec le monde sauvage. 
C’est l’impression que nous transmettent ces escaliers célestes, les hommes sont juste invités à utiliser les flancs des montagnes et ils le font avec humilité et respect. Ne changer que le minimum, ne rien détruire, utiliser au mieux et préserver cette beauté divine.

La visite des rizières de Philippines est une immersion loin du monde civilisé

 
Le trek demande pas mal d’énergie et d’efforts mais qui oserait gémir ou réclamer une pause ? On croise les habitants dans la montée portant de lourds sacs de riz, des ferrailles à béton, des sacs de ciment… même les enfants portent quelque chose : une poule dans un panier, un sac de légumes. Alors, pas question de se plaindre. Les enfants font ça deux fois par jour pour se rendre à l’école.

L’accès difficile au village met le village l’écart du monde, les habitants sont très  isolés. Ici, les enfants se construisent leurs propres jouets, une toupie, une petite voiture et jouent dans la nature.
La nourriture est très traditionnelle, on mange du poulet Adobo avec du riz tout droit sorti du poulailler, parfois c’est un des cochons qui passe à la casserole mais la viande n’est pas toujours au menu, le riz ici c’est la base de l’alimentation.

Ici, les habitants montent et on descendent les escaliers tous les jours

 

De Banaue à Batad, la promenade à pied pour parvenir jusqu’aux rizières vaut tous les efforts. Attention à vos quadriceps, il faut descendre et monter sans fin des escaliers fait de blocs de pierre inégaux. Plus de 3km pour se rendre à Batad, au cœur des rizières et c’est juste le début !
La récompense attend les randonneurs fatigués aux chutes de Tappiya pour un bain rafraîchissant dans un cadre exceptionnel. 
Une fois le pique-nique avalé, il faut repartir à l’assaut des escaliers et trouver un endroit où dormir, souvent chez l’habitant, un lit tout simple au coeur du village. 

Le tourisme à la rescousse des escaliers célestes de Batad et Banaue ?

 

Hélas, ces merveilles d’architecture sont en péril. Les paysans entretiennent de moins en moins les rizières et partent travailler en ville. Les enfants tentent leur chance à Manille ou à l’international pour subvenir aux besoins de leur nombreuses familles.
Peut-être que, pour une fois, le tourisme sauvera ces admirables rizières, joyaux des Philippines ?

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