Et si je vous parlais des choses pénibles en voyage ? Commençons par le harcèlement !
La vérité et rien que la vérité ? Alors il faut bien aborder ce que le voyage peut aussi avoir de contraignant : le harcèlement. En tête des arguments anti-voyage, le harcèlement caracole dans le trio des vainqueurs, après la sécurité (tous des voleurs !) et les risques sanitaires (tourista aïe aïe aïe !).
Bon nombre de personnes se refusent tout net à s’aventurer dans certains pays connus pour ce type de harcèlement. Hélas, il est vrai que le harcèlement est un désagrément que doit supporter tout voyageur arrivant en territoire étranger. Oui, il existe et ce serait bêtise de le nier. Mais que cela ne vous dissuade pas de partir à la découverte du monde. Car si vous allez traverser quelques situations gênantes, d’autres expériences décoiffantes, hilarantes, émouvantes et ébouriffantes vous attendent. Voici quelques conseils pour réagir au mieux et continuer sereinement son voyage.
Le harcèlement touristique : quand traverser le souk devient un calvaire
« Viens faire un tour dans mon magasin, juste pour voir, c’est gratuit ! ». Les rabatteurs de tous pays savent y faire : « plaisir des yeux !« , « thé gratuit !« , « échange culturel !« … Ou ils font le guet dans les rues et harponnent le premier touriste qui passe pour une visite dans le magasin ou bien… on vous aborde « par hasard ».
Comme vous êtes super sympa, on vous propose d’aller voir directement là où les touristes ne vont pas : la fabrique de tissu artisanal, une école d’art où il/elle est élève, une fête, un festival quelconque. Pas d’illusion, vous allez atterrir dans un magasin ! Taxis, rabatteurs de vente de tours, tapis, parfums, djellabas, balade en calèche, tour dans les sites touristiques… il est parfois impossible de faire un pas sans être interpellé.
Il est faux de croire que ce harcèlement ne vise que les nouveaux arrivants : peaux blanches, short Décathlon et appareil-photo en bandoulière. Backpackers élimés, babacools miteux, sportifs musclés ou retraités épris de culture et d’histoire… quel que soit le look, tout le monde y a droit.
Plus surprenant encore, les locaux eux-même font les frais de ce harcèlement. C’est culturel !
Mes amis égyptiens sont autant sollicités que moi lorsqu’ils s’aventurent sur les sites touristiques. Les rabatteurs essaient de les avoir à l’usure et ne lâchent rien jusqu’à ce qu’ils obtiennent de l’argent.
Les voyageurs sont excédés, exaspérés, épuisés d’être constamment pris pour cible
Ils se sentent considérés comme un portefeuille sur pattes et souffrent de ne recevoir qu’une attention vénale. Tout cela est vrai. Pourtant, ce n’est pas la norme partout et cela dépend beaucoup de votre attitude.
Je ne jette sincèrement pas la pierre à ceux qui envisagent de ne passer leurs vacances que dans un hôtel fermé à double tour. Ils ne sortent qu’accompagnés d’un guide homologué et grassement payé pour voir un peu du pays et c’est tout. Là au moins, ils sont tranquilles. Ils peuvent passer leur temps à barboter, manger, bronzer, lire ou papoter sans être importunés.
Passons en revue les comportements à adopter (et à fuir) pour que tout se passe dans le bonheur de la découverte et le véritable échange !
Que faire en cas de harcèlement commercial ?
- Faire la sourde oreille, garder le silence, un signe de la main négatif suffira.
- Mentir (ce qui est contre mes principes mais bon, parfois nécessité fait loi) : vous avez déjà réservé votre tour, vous avez déjà acheté vos souvenirs : votre bourse est vide, votre budget bouclé !
- Faites-leurs comprendre d’un regard ou d’un geste qu’ils vont perdre leur temps et donc leur argent.
- Gratifiez-les d’un trop tard ou plus tard ! souriant et replongez-vous ostentatoirement dans votre guide de voyage.
- Si vous ne voulez rien acheter, dites non-merci avec courtoisie mais fermeté et passez votre chemin sans autre forme de discussion.
- Ne rentrez dans le magasin que si vous le souhaitez vraiment et ne vous laissez pas forcer la main pour acheter un tapis, un chameau ou un plateau à couscous dont vous n’avez nul besoin.
- Si vous avez eu le malheur de rentrer pour jeter un œil et que le vendeur est vraiment gluant, dites que vous allez réfléchir et que vous reviendrez si besoin et sortez sans ménagement.
Commencez par ne pas mordre à l’hameçon
Lessivée par ces sollicitations permanentes, je me souviens un jour avoir littéralement médusé un rabatteur collant en lui répondant, hors de moi : « NON, je ne te dirais pas d’où je viens, de quel-pays-de-quelle-ville, où je vais, mon âge, mon statut ni mon nom ! ».
Quand le ton est impérieux, autoritaire, il convient de remettre le vendeur à sa place. Vous méritez autant de respect que vous en manifestez.
A quoi reconnaît-on un pigeon voyageur idéal ?
- Il répond aux questions « where do you come from ?, d’où viens-tu? ».
- Il obéit aux injonctions plus autoritaires « wait ! Attends ! », et effectivement le voyageur s’arrête. Quand on lui dit « Come ! – viens ici ! », il vient et quand on lui dit « give me – donne-moi ! », il donne !
- Il ne discute pas les prix multipliés par 10 et paye tout sans sourciller.
- Ces voyageurs se font plumer avec délectation et trouvent que c’est normal. Ils se disent que de toute façon leur niveau de vie est supérieur et qu’un ou deux euros, ce n’est rien.
Le harcèlement sexuel envers les voyageuses
Vous marchez tranquillement dans la rue, habillée de manière tout à fait décente mais les réflexions fusent sur votre passage. On vous demande si vous êtes mariée, un baiser (sur la bouche), on vous prend le bras et on vous couvre de compliments… si ce n’est pas tout simplement une demande directe de coucher avec vous (Sexouizzzzmi ?). Voilà le harcèlement sexuel dans toute sa bêtise ! La plupart du temps, s’il ne s’agit que de paroles dans la rue, il vaut mieux les ignorer mais parfois, une réponse pertinente s’impose.
C’était juste pour rigoler… Il y a des sujets avec lesquels il vaut mieux ne pas plaisanter avec des voyageuses solo
Si le chauffeur du taxi tout en rigolant se met à vous parler de sexe (french woman very good, very beautiful, good sex), remettez-le à sa place séance tenante. Expliquez que l’on ne parle pas comme ça, que c’est très insultant. Il y a des blagues auxquelles on ne rit pas non plus comme celle de cet employé d’hostel qui me montre ma chambre à 2 lits et lance « ça c’est ton lit, là c’est mon lit… » avec un petit sourire en coin. Très drôle.
Ne laissez rien passer. Informez-le qu’une femme voyageant seule à besoin de se sentir en sécurité. Sa réflexion est déplacée et vous n’appréciez pas du tout que l’on vous parle direct de ce sujet. Faites remonter l’info au big boss si c’est un salarié.
Dans la plupart des cas, on vous fera des excuses et tout rentrera dans l’ordre.
Si tout le monde, patron compris, continue à trouver ça hilarant, changez d’hostel et mettez un commentaire sur les sites de réservation, Google, trip Advisor, etc.
Interdiction de toucher sans permission : ne laissez rien passer
Les hommes de certains pays ne manquent pas d’audace et ont de sérieuses lacunes en matière de drague. Sifflement vulgaire, regard salace, on vous apostrophe sans ménagement comme si vous étiez une péripatéticienne.
Il arrive parfois qu’on vous touche carrément, les seins, les fesses sans y être invité.
Sachez que dans la plupart des cas, ces hommes-là ne se permettraient jamais de parler ainsi à une femme de leur pays. Ils s’autorisent à vous incommoder de la sorte parce qu’ils ont une représentation des femmes « blanches » totalement erronée. Pour eux, une femme seule (non accompagnée par un homme), est une femme ouverte à toute proposition. Une femme respectable ne sortirait jamais seule, sans chaperon.
Les occidentales sont en majorité des femmes libérées de tout carcan moral en ce qui concerne le corps et la sexualité. Certains hommes estiment qu’elles sont de ce fait très ouvertes à la chose, toujours d’accord pour les galipettes.
Dans certains pays, l’éducation sexuelle est inexistante. Les premiers rapports n’interviennent qu’après le mariage (souvent arrangé donc sans attirance ni amour mutuels). Obtenir les faveurs d’une voyageuse pour qui la virginité n’est pas un souci est une aubaine pour ces personnes. Ils ne vont pas se priver de tout tenter, même violemment, pour en apprendre davantage sur la question.
Que faire en cas de harcèlement sexuel ?
- Mettez les choses au clair dès le départ : ce n’est pas parce que vous acceptez un verre de thé qu’il va conclure.
- Ne répondez pas, observez une attitude distante et froide et passez votre chemin.
- Attention au rire et au sourire. Dans beaucoup de pays les femmes ne sourient jamais à des inconnus. Cette amabilité est réservé aux proches. Votre allégresse peut passer pour de la drague (si vous lui souriez c’est qu’il vous plait) ou carrément une invitation.
- Faites marcher votre intuition, votre instinct et si vous sentez l’embrouille, soyez froide, refusez tout contact, ne les laissez pas s’approcher trop près et déguerpissez.
- Adaptez vos tenues vestimentaires. Décolleté profond et jupe courte peuvent aiguiser l’appétit de bien des garçons peu habitués à voir des femme légèrement vêtues.
- Les fanfarons ont horreur des râteaux en public. Haussez la voix, sans être insultante (ce qui pourrait le rendre violent), expliquez que vous n’êtes pas disponible pour faire plus ample connaissance (no chance !).
Que faire si le harcèlement dégénère dans un lieu public ?
- Si on vous touche dans les zones sensibles : la baffe. Aucune hésitation.
N’encaissez rien mais rendez la monnaie. - On vous manque de respect, faites-le savoir autour de vous. (Et donnez un coup de pied dans quelque-chose en criant, ça impressionne).
- Si sur le siège d’à côté un homme se masturbe en vous lorgnant : montrez-le du doigt, ameutez les autres passagers du bus si c’est un bus, les voisins, les passants si c’est dans la rue.
- Si on vous moleste ou qu’on vous pousse, qu’on vous saisit le bras avec force, plaquage contre un mur, brutalité, autorité, etc. : appelez à l’aide, faites scandale. Tous les hommes ne sont pas des agresseurs en puissance. Les personnes autour de vous peuvent intervenir pour vous défendre et il n’est pas rare qu’ils viennent s’excuser pour l’agresseur.
Le harcèlement amoureux (pour les hommes comme pour les femmes)
Vous êtes merveilleux-se, beautiful, extraordinaire. Vous ne faites pas votre âge, vous êtes en forme, superbe, éclatant-e, vous n’êtes que grâce et raffinement. Vous n’avez d’ailleurs même pas besoin de dire quoi que ce soit, vous êtes l’intelligence même. Et quel courage ! Quelle personnalité ! (Soupir).
Bien sûr, il naît chaque jour de magnifiques idylles, des histoires dignes d’un roman mais attention qu’elles ne poursuivent pas que l’appât du gain. Qu’on se le dise, même les plus sympas sauteront sur l’occasion. Ils sont déjà conquis par votre sourire, votre culture, votre compte en banque (qu’ils croient) bien garni, un rêve de visa pour l’Europe…
Le fait d’être marié-e ou en couple mais seul-e en voyage ne les découragera pas. Alors imaginez un peu, si vous êtes célibataire, ils ou elles vont sortir l’artillerie lourde.
N’empaquetez aucune illusion dans votre sac. L’espoir d’une vie qu’ils croient meilleure vont les rendre fous d’amour. Ils ou elles ne reculeront devant rien pour vous séduire.
Je suis profondément, irrévocablement pour le métissage humain et culturel, mais il convient tout de même de savoir à quoi s’en tenir…
Il est tout à fait normal dans certains pays d’utiliser les enfants comme monnaie d’échange, même entre autochtones pour obtenir de l’argent.
Certaines femmes ne reculeront devant rien pour tomber enceinte et vivre d’une pension : préservatif percé, fausse pilule, drogue (il n’y a pas que les femmes qui sont visées).
Les relations sincères et profonde existent. Hélas, beaucoup d’histoires se finissent sur un ton bien différent du début. Chantage à l’enfant, poursuites judiciaires, harcèlement de la famille, menace…
Que faire en cas de harcèlement amoureux ?
- Tout est dans l’attitude. Montrez ou dites d’une manière ou d’une autre que vous n’êtes pas ouvert-e à l’engagement.
- Si vous êtes femme célibataire…mentez, mentez, mentez ! Votre mari (oui, mari, si ça n’a rien d’officiel cela ne les découragera pas) vous attend, à l’hôtel, dans la voiture, à 100m et portez une fausse alliance.
- Messieurs, si ce n’est pas votre souhait de vous retrouver père de famille nombreuse en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire : sortez couverts et n’utilisez que vos préservatifs neufs et achetés à la pharmacie !
Soyez confiant-e mais prudent-e ! On apprend vite à s'adapter !
Pas toujours facile de faire face à la mendicité quand on voyage ! Comment réagir au mieux ?
