Nouvelle-Zélande

La Nouvelle-Zélande fait rêver, c’est un voyage quasi mythique. Mais justement, entre rêve et réalité, qu’en est-il exactement ?

 

Petit rappel : j’ai choisi de dire toute la vérité, uniquement la vérité. Si la Nouvelle-Zélande est votre prochaine étape et que vous tenez à vos rêves, ne lisez pas cet article

 
La Nouvelle-Zélande ! Ce pays me semblait valoir tous les pays du monde. La Nouvelle-Zélande c’était mon Graal, la dernière marche du podium. Mais la vie est pleine de surprises. Je pense être arrivée là-bas 30 ans trop tard pour bien des raisons. La première est que le pays n’est pas plus ni libre, ni beau, ni sauvage que ça et que tout y est réglementé. Ensuite, le raz de marée des voyageurs de 20/30 ans est continu… et moi, j’en ai 50 !

Kia ora, ko Christine toku ingoa, ahau he French, he pai ki te whakatau ki a koe! Bonjour Nouvelle Zélande !

 
Bienvenue au pays du Dollar : la Nouvelle-Zélande n’est pas chère, elle est hors de prix

On est jamais assez préparé à la Nouvelle-Zélande. On vous aura prévenu à l’avance et vous pensez avoir bien compris, mais la Nouvelle-Zélande n surprend pas que par ses paysages. Ce pays est tout simplement hors de prix. Il ne s’agit pas que de tarif à proprement parler car il est imprudent de comparer les pouvoirs d’achat, le salaire moyen. Pour la Nouvelle-Zélande nous parlons d’autre chose. Les prix demandés sont simplement délirants pour une prestation en dessous du niveau de la mer.

La population de Nouvelle-Zélande se divise en 3 parties : les kiwis, les maoris, les backpackers et les moutons

 

Beaucoup d’Europe, un zeste de Maori et une pincée de kiwi

 

La Nouvelle-Zélande est une terre d’immigration s’il en faut. Dernier territoire découvert dans l’histoire du monde, l’île du Nord fut colonisée par les maoris originaires de Polynésie vers 1250. L’empire britannique a réellement pris le relais vers 1840 et l’afflux de colons ira crescendo. Citoyens britanniques, européens et asiatiques sont depuis venus s’installer sur cette terre bénie au détriment des maoris. Mais cette partie de l’histoire reste très controversée et assez taboue. Ils sont aujourd’hui 740 000 sur grosso modo 5 millions d’habitants.

La Nouvelle-Zélande compte les moutons mais pas les vaches, il y en a trop

 

Le pays compte parmi ses résidents beaucoup d’ovins : un mouton pour 10 personnes. Mais le pompon ce n’est pas le mouton, c’est la vache laitière : plus d’une par habitant. La NZ s’illustre comme premier producteur mondial de lait. Un paradis pour les détenteurs de visas vacances-travail (PVT ou Work and Hollyday Visa). Les fermes embauchent à tour de bras. Traite, vêlage, fourrage, parcage, la demande en main d’oeuvre est importante.
Le gigot et la laine ont toujours bonne réputation et s’exportent bien : du Seigneur des Anneaux au saigneurs des agneaux, il n’y a plus qu’un fil.

Les esprits sagaces auront compris le titre : les backpackers et les moutons se trouvent dans la même catégorie. Je voulais aussi y mettre les bovins car justement, les PVtistes sont les vaches à lait du pays mais le titre aurait été trop long…

La Nouvelle-Zélande c’est l’Europe mais loin de chez toi…

 

Dans ce beau pays on ne trouvera donc rien de très différent de la culture européenne : des PV sur les pare-brises, des compagnies de bus climatisés, des horodateurs, des bars et des fast-food.

Mais alors… où sont les paysages fabuleux, les animaux extraordinaires, les symboles néo-zélandais ? 

 

Bien sûr ! On ne viendra pas se plaindre de la beauté des paysages

 

Au nord on retrouve un mélange d’Irlande et de Normandie avec des plages à l’aura tropicale. Au Sud, de la montagne, des volcans et quelques fjords. Attention, il y pleut comme en Bretagne. La flore est très endémique. Il pousse ici 80% de plantes qui n’existent nulle part ailleurs. Côté diversité de la faune : kaka, kea, kakapo, kiwi sont bien endémiques de l’île mais ils y sont extrêmement rares. Il parait même que seul 5% des habitants ont vu leur emblème national.

Pour entrer en communion avec la nature néozélandaise, il va falloir y mettre le prix

 
Beaucoup de parcs voient dans l’engouement des randonneurs pour leur pays une vraie mine d’or. Les accès aux merveilles de la nature sont parfois facturés à coup de massue : 50$ pour aller voir les pingouins (en minivan, 1 heure), 50$ pour accéder à la colline des albatros (heureusement qu’ils volent), 32$ pour aller voir le geyser de Wai-O-Tapu. Ne rêvez pas, il ne suffit pas de chausser ses godillots, vous ne pourrez pas approcher du site.
Le mythique Milford Sound requière une réservation obligatoire dans les refuges (de 18$ à 55$ la nuit et un billet d’entrée au parc).
Enfin, la Nouvelle Zélande évoque la randonnée sauvage. Attention cependant, le camping sauvage est strictement réglementé, attention à ne pas se faire attraper à planter sa tente n’importe où sinon, gare à l’amende.
 

La Nouvelle-Zélande à une façon bien à elle de préserver sa biodiversité

 

Les espèces endémiques telles que le kiwi sont extrêmement menacées par des prédateurs introduits par les humains : belettes, fouines, chiens, chats, opossums, furets, rats… Le sport national est donc d’en écraser le plus possible dès que l’occasion se présente. Résultat : les routes sont semées de cadavres de bestioles.

Le logement en Nouvelle-Zélande : un roman noir

 

Les hostels sont meublés par la déchetterie locale et le service est certes sympathique mais pas professionnel. En saison le prix d’un lit en dortoir peut s’envoler à 50$ alors je vous laisse imaginer le prix d’une chambre correcte.
A part le très haut de gamme, l’hôtellerie emploie des PVT (work and hollyday) ou bien des bénévoles qui travaillent gratuitement en échange du gîte et du couvert. On leur a dit « t’inquiète, tu as juste à être sympa et c’est cool« .
Ils sont globalement avenants, encore heureux qu’ils ne mordent pas, mais rarement compétents.

Take it easy :  c’est tellement fun… et tellement cher !

 

Ils sont tous vraiment mignons ces jeunes à faire leurs débuts dans la vie mais non, non et non, ce n’est ni cool, ni relax, ni amaziiing de payer un lit 30$ et de trouver une salle de bains pleine de crasse et de cheveux. Quand ce n’est pas une cuisine sale aux frigos débordants de nourriture périmée. C’est trop cher pour un service et des équipements au ras du sol. Payer le prix oui, mais il ne faut pas prendre les visiteurs pour des pigeons… même voyageurs.

Attention au mirage des camping gratuits. C’est gratuit, oui, mais n’attendez rien d’extraordinaire

 

Un tuyau d’eau, un Toi-Toi et basta. Les moins chers facturent pour la voiture et par personne. Au final on payera franchement cher pour une table en rondin de bois et aucun abris ou se tenir au sec.

Mon avis sur le fantasme Nouvelle-Zélande

 

J’ai trouvé les îles fort belles mais sans âme. Il faut venir ici avec beaucoup d’argent pour mal manger et pas toujours bien dormir. Le but du voyage pour ne pas être déçu, sera de ramener des photos car côté souvenirs, rencontres ou enrichissement culturel, la Nouvelle Zélande peu se révéler décevante.
La culture est proche de zéro, la gastronomie est une tragédie, l’architecture inexistante. Les kiwis sont aimables mais superficiels : loin des yeux, loin du coeur.
C’est une destination de voyage surfaite, surfacturée parfaitement marketée.
Pour exemple, le kayak dans le Milford Sound, annoncé à coup de 4×3 comme une immersion dans le monde du silence réserve son lot de surprises. Toutes les 5 mn, c’est un gros bateau touristique qui traverse la baie ou alors des hélicoptères qui amènent vivres et bagages dans les refuges.

Pour vivre la Nouvelle Zélande telle qu’on l’imagine sur papier glacé, il faut sortir des sentiers battus surexploités

 

Les visiteurs ont tendance à se ruer sur les mêmes endroits. La Nouvelle-Zélande est une destination de choix pour la randonnée, les moins pratiquées apporteront certainement au coeurs braves l’aventure recherchée. 
Le travail d’entretien des chemins est exemplaire et beaucoup de huttes sont mises à disposition du randonneur.

On trouvera en Europe des paysages et des aventures aussi extraordinaires qu’au pays des kiwis. La culture y est mille fois plus riche, la gastronomie extraordinaire et l’architecture sans pareille et tout cela pour 3 fois moins cher.
Mais voilà, on y a pas vu Aragorn ou Gandalf dans les Pyrénées ou les Alpes et les européens sont des orques et des Gollums en puissance, c’est bien connu. 

Tēnā koe, tēnā koutou, tēnā ka kite koe i muri tata!

C’est le rush, le pèlerinage obligatoire. Ils sont légion après avoir fini leurs études et commencé un nouveau job à se dire : il faut que je me réalise, en route pour le bout du monde !

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