Iran

Je ne connais pas de voyageur rapportant autre chose d’un voyage persan que de belles expériences : l’ Iran c’est fascinant, inspirant et terriblement attachant 

 

Difficile de ne pas aimer l’Iran. Tout d’abord, c’est un très beau pays. On y trouve des déserts, des villages traditionnels en terre crue et des mosquées si grandioses qu’elles sont tout bonnement impossibles à photographier. Des montagnes dans lesquelles se dressent des ruines de châteaux, des habitations troglodytes, des palais, des jardins, en bref, l’Iran a tout pour plaire. Et c’est sans compter sur les habitants et leur culture, leur hospitalité.

Salam Iran ! Esmam Christine ast, faransavi astam, khoshbakhtam ! سلام ، اسم من کریستین است ، من فرانسوی هستم  از دیدار شما خوشحالم! Bonjour Iran ! 

 

L’Iran plonge ses racines dans une histoire millénaire et des traditions anciennes 

 

L’Iran est riche d’une histoire millénaire. Ce beau pays ne possède pas moins de 20 sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco. Les empires se succèdent depuis l’antiquité : des achéménides, des parthes, des sassanides, une kyrielle de dynasties arabo-musulmanes, une domination mongole et des montagnes russes, afghanes, britanniques ou américaines. Quant aux célébrités historiques, on connait bien leur nom mais peu savent qu’ils sont originaires d’Iran : Darius, l’empire perse, Persépolis, au moins 550 avant notre ère.

Lorsqu’on voyage, c’est aux habitants que l’on rend visite, pas aux gouvernements, un voyage en Iran fait tout oublier de sa très médiatique désastreuse réputation 

 

Il vaut mieux ne pas oublier la leçon lorsqu’on a la chance d’aller poser son sac en terre perse. Car si le pays est magnifique, les gens le sont davantage encore. Tout ce que l’on peut aimer de l’Iran passe aussi par les iraniens et iraniennes rencontrés sur la route. L’Iran est un voyage comme aucun autre.

L’Iran ne rime pas qu’avec tyran

  

L’Iran tient souvent une place particulière dans les voyages. C’est un pays très attachant. On ne parle pas sur cette page de gouvernement, de politique, mais du pays. On peut aimer les Etats-Unis et détester son président. Pour l’Iran, c’est la même chose. En Iran, ceux que l’on rencontre sont ces gens comme vous et moi qui travaillent, étudient, font des enfants, mangent, prient, aiment, pleurent, luttent et tentent d’être heureux.
Si je ne devais me rendre que dans des pays aux gouvernements « politiquement corrects », je n’en aurais pas visité un seul. Je ne fais pas partie de ceux qui refusent de visiter un pays pour en boycotter la politique.
Refuser de rendre visite aux iraniens pour cause de politique revient à appliquer la double peine à ses citoyens.
Tout comme l’Afghanistan, la partie de l’histoire de l’Iran la plus connue du monde occidental remonte à 1979. On oublie qu’en 1935, sous le règne de Reza Sha, le port du voile était interdit par la loi et que les hommes devaient s’habiller « à l’occidentale ».

Il est impossible d’ignorer le contexte politique, en Iran, il faut s’adapter et ne rien faire de stupide 

 

Les femmes sont obligées de se couvrir, dans les institutions, elles doivent porter le tchador noir qui les font ressembler à des fantômes, toutes identiques, comme des marionnettes.
En Iran on exécute par pendaison, des femmes, des mineurs et des ennemis de Dieu. Ici, le combat contre le port du voile est équivalent à une « invitation à la débauche et à la prostitution« . C’est sûr, l’Iran ne brille pas pour ses vignobles ou sa fashion week. Pourtant, tout cela ne doit pas vous empêcher d’aller à la rencontre de ces hommes et femmes, d’aller découvrir leurs traditions, leur langue, leur quotidien et leur  culture.

Pourquoi aller faire un tour en Iran ?

Pour l’histoire Iranienne, ancienne et contemporaine

Persépolis, ce n’est pas qu’un film (magnifique). C’est une cité datant de l’an 520 avant notre ère. On y voit les fameux chevaux ailés, l’écriture cunéiforme et on comprend mieux l’immense héritage culturel de ce pays. Voyageur, sachez que du haut de ces colonnes, 2500 ans vous contemplent !
Je crois bien que quelques unes des plus belles mosquée du monde se trouvent ici. Elles sont si grandes, si finement décorées que je n’ai pas réussi à en faire un seul cliché convenable.
Encore préservés de tout, le voyageur trouvera sur sa route des villages pétris de terre crue à la belle couleur de pain doré. Quand on se promène dans ses ruelles, on se dit qu’il y a encore des endroits sur terre qui ont gardé leur âme. Tout est extrêmement soigné, délicat et brut à la fois. Il y a bien des raisons d’aller visiter l’Iran. La culture, les palais et jardins sortis d’un conte des mille et une nuits en est une.
On peut faire preuve d’un peu de curiosité et aller visiter l’ancienne ambassade des Etats-Unis transformée en musée. Tout est encore en place : les salles de tractations secrètes, des ancêtres d’ordinateur à bandes magnétiques, des salles de traitement des données. On se croirait dans un antique film d’espionnage.

Pour les paysages : du nord au sud, de la mer Caspienne au golf Arabique

Les contrées hors des sentiers battus ne sont pas facilement accessibles. Il faut passer par une agence et le coût est parfois élevé. Il y a tant à voir qu’il faudra sans doute plusieurs voyages pour découvrir ce pays. Ce que l’on pourra admirer en suivant les sentiers battus vaut bien les 30 jours de visa, il sera difficile d’être déçu.

Et la gastronomie perse alors ? Que mange t’on en Iran ?

Les souks regorgent d’épices, de fruits secs, de thés, de graines et de Kebabs.
La gastronomie n’est pas renversante en Iran. Pour la nourriture de rue le choix est réduit, le menu répétitif, du kebab et encore du kebab.
Il y a bien des restaurants qui proposent des menus plus variés mais il faudra y mettre le prix. Tentez cette expérience au moins une fois, le service, les plats, les rituels et l’ambiance sont du tonnerre.
Pour apprécier la cuisine d’Iran, il faut avoir la chance de vivre un peu avec une famille. On aura alors le bonheur de goûter au khoresht (une daube de viande), l’ash-e-reshteh (une soupe traditionnelle) et le curieux pain iranien, le lavash, épais comme une feuille de papier et large comme une taie d’oreiller. Une des spécialités dont on ne se lasse pas reste le doogh, cette boisson rafraîchissante à base de yaourt salé et fortement dilué, agrémenté de menthe et autres aromates.

La plus grande richesse de l’Iran, c’est les habirants !

Difficile à décrire sans tomber dans le superlatif : les iraniens sont des personnes d’une grande, d’une immense gentillesse

 

Ils font preuve d’une grande politesse, ils ont des bonnes manières et sont toujours prêts à aider les étrangers en vadrouille.
L’hospitalité n’est pas une légende, elle est bien réelle et c’est parfois presque gênant de les voir s’occuper de leurs visiteurs avec autant de coeur et de générosité. Il y a des pays comme ça qui me rappellent douloureusement qu’en Europe, la générosité n’est pas toujours au rendez-vous. Les iraniens adorent les touristes, ils saisissent toutes les occasions pour discuter avec eux, les conseiller, les guider.

Ce qui surprend le plus en Iran, c’est cette bienveillance renversante et désintéressée

 
Lorsque je suis arrivée à Téhéran par le bus de nuit venant de Tabriz, je me suis retrouvée dans le métro, à l’heure de pointe, au petit matin, harnachée comme une mule et sévèrement fatiguée. J’étais accompagnée par un jeune hollandais qui connaissait Téhéran. Il ne fallait donc surtout pas que je le perde de vue. Mais voilà, en Iran, les wagons du métro ne sont pas mixtes.

Aucun problème ! Toutes ces dames voilées de noir m’ont entourée comme un enfant perdu et se sont occupées de moi jusqu’à ce que je retrouve mon guide. Elles m’ont attrapée et poussée dans la rame réservée aux hommes. C’est autorisé par la loi, en cas de période de rush, par contre les hommes n’ont absolument pas le droit d’aller rendre visite aux femmes, sous aucun prétexte.
Ces dames étaient enchantées. Que de sourires ! On aurait dit des oiseaux autour d’un festin. Les hommes dans leur wagon n’étaient pas en reste. Ils se sont beaucoup amusés à me voir faire de grands signes à mon compagnon de voyage par la vitre et à faire passer les messages façon téléphone arabe : « on descend où, combien de stations ? » 

J’ai tellement d’histoires de partage, d’accueil et de sourires en Iran que je pourrai écrire un livre

 

Comme partout sur cette terre, il existe de bonnes et de moins bonnes personnes. Je ne peux affirmer qu’il n’existe pas d’escrocs ou de menteurs en Iran mais j’ai majoritairement rencontré des personnes à l’honnêteté déconcertante

 
Les expériences positives, commerciales se font partout. Mais en Iran, la spontanéité est étonnante. Les gens ne demandent pas d’argent en échange d’un service et leur générosité est rarement à but lucratif. Ils sont juste contents d’avoir un invité d’ailleurs. Je souhaite prendre une photo de la boutique ? Voilà monsieur le vendeur qui se précipite pour m’offrir de pistaches. Je passe le nez à travers la porte pour admirer les gâteaux ? « Je vous en prie ! Venez vous asseoir, laissez-nous vous offrir un thé, des biscuits !« .
 

99% des habirants sont gentils et honnêtes

 

Il faut continuellement changer des dollars ou des euros (pas de distributeurs automatiques de billets fonctionnant pour les étrangers).
Alors que je change quelques dollars à l’hôtel. Je reste ébahie de la réponse de l’employé : « tu te trompes, c’est beaucoup plus que ce que tu demandes !« . Souvent, ils ont recompté le change, vérifié le prix pour moi, toujours au plus juste.

Nazee, mon amie, ma soeur d’Iran

 
J’ai eu la très grande chance de rester dans une famille pendant presque une semaine. Rencontrée par hasard dans un bus, nous avons fini par nous rejoindre à Téhéran pendant la dernière semaine de mon séjour en Iran.
Je ne saurai dire si les étoiles étaient parfaitement alignées dans le ciel ou si c’était seulement de la chance mais ces moments partagés sont de véritables pierres précieuses dans ma mémoire.
Comment décrire cela ? Lorsque tout est simple, facile, drôle, sans gêne. Des gens ouverts, tolérants, heureux de partager ce qu’ils ont. Heureux d’accueillir une étrangère, de la chouchouter. Nous faisions la cuisine, les courses, des balades, des explorations, des marches en montagne, des tours au parc, à la piscine, nous allions voir les amis de la famille. Rien de compliqué, rien de chronométré, des journées rythmées par la spontanéité et l’échange.

Je ne sais pas comment le monde se représente les iraniens en général. Je crains qu’il ne s’imagine des fous fanatiques, pleins de haine, bornés et obtus. Ils sont bien loin de la vérité.

Je n’ai pas rencontré tous les iraniens, mais je peux affirmer une chose : la gentillesse a été omniprésente durant tout mon voyage en Iran

 

Je n’ai jamais eu peur, je ne me suis jamais sentie menacée. Le jour, la nuit, dans les souks, les ruelles, les avenues. C’est un pays incroyablement sûr. Pour que tout se passe bien, il faudra juste veiller à bien respecter les règles du pays et apprendre à dire oui le plus souvent possible.
Je soutiens de tout mon coeur ceux qui souffrent du système politique. Parents, enfants, jeunes ou anciens. J’espère que les choses changeront, qu’ils pourront voyager, étudier dans d’autres pays. Par-dessus tout, j’espère qu’ils rencontreront la même hospitalité, la même attention qui m’a été offerte ici. J’espère que le temps viendra où la jeunesse ne se sentira plus « tuée de l’intérieur » et que des jours meilleurs viendront très bientôt.

Khoda hafez, merci ! با تشکر از شما ایران ، خداحافظ ، به زودی می بینم !

!آرزو می کنم بهترین ایران باشم ، قلب من برای تو می تپد

Et si on visitait la Turquie ?

On connait de la Turquie la Cappadoce et Istanbul la magnifique. Allez-y, ça vaut le détour. Mais sachez que s’il existe bien des pays où il faut absolument sortir des sentiers battus, la Turquie en fait partie !

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