Dubaï, Émirats Arabes Unis

La plus haute tour du monde, des îles en forme de palmier, une station de ski au milieu du désert avec pingouin : bienvenue à Dubaï !

Bien avant de poser le pied sur ce minuscule bout du Moyen-Orient, on sait déjà à quoi s’attendre : une mégapole à la pointe de la technologie et du design. On en a pour son argent, Dubaï est une ville à l’esthétique saisissante mais elle est bien plus que ça : Dubaï est une planète à elle toute seule.

مرحباً دبي ، اسمي كريستين ، أنا فرنسية ، يسعدني أن ألتقي بكم. Bonjour Dubaï !

mrhbaan dubay , aismi krisatin , ‘ana faransiat , yuseaduni ‘an ‘altaqi bikum

Ce type de destination ne séduit pas tout le monde. Les aventuriers l’évitent : trop artificielle, trop moderne, un scandale environnemental. Quoi qu’il en soit, même si tout cela est vrai, Dubaï possède un potentiel séduction qu’il faut lui reconnaître et des excentricités entre folie des grandeurs et vision futuriste.

L’architecture moderne à Dubaï, c’est beau

Même si on lui préfère des villes avec une âme, un passé, un vrai patrimoine, Dubaï est éblouissante. La lumière, les tours étincelantes, le design pur, élancé forment un tableau futuriste des plus réussi. L’architecture de verre et d’acier, il y en a partout dans les pays voisins, d’accord mais ce n’est pas pareil : à Riyad c’est moche, à Dubaï, c’est magnifique.

Dubaï, c’est propre comme dans une pub

Tous les 20 m, à Dubaï se trouve un technicien de surface. Le moindre papier tomé à terre à une chance de survie de quelques minutes. Tout est nettoyé en permanence, c’est étincelant, lisse, huilé, débarrassé de tout déchet. Rien ne heurte le regard. Dubaï, c’est la planète de Monsieur Propre, du Génie sans bouillir et de Mini Mir.

Dubaï, c’est grand, c’est long et c’est interdit aux piétons

Visiter Dubaï ne peut pas se faire à pied. Il existe certes, quelques quartiers où il est possible d’user ses baskets sur quelques kilomètres comme la Marina mais guère plus. Il est impossible de se rendre à pied sur la Palm Jumeira, l’île artificielle en forme de palmier. Il faut prendre le monorail et éventuellement un taxi pour aller du côté gauche. J’ai voulu y aller en marchant mais les forces en présence me l’on clairement expliqué : c’est interdit de marcher. Ici, on fait tout en taxi, en métro ou en voiture. Point.

A Dubaï on ne marche pas mais on court

Jumeira, pour ne citer qu’elle, est un monde à part, planté de palmiers, d’immeubles de luxe dans lesquels des gardiens accueillent le visiteur avec cérémonie. On ne peut s’y rendre qu’en voiture mais à l’arrière de ce temple de verre et de béton se trouve une grande allée  arborée alternant des cafés à l’esprit Starbucks et de fabuleuses pistes en caoutchouc moelleux réservées aux coureurs  bronzés et épilés en Nike éclatantes.
Ici le sport c’est comme le resto, le métro ou le shopping. A chaque coin de rue, un centre de gym futuriste fait transpirer de sportives jeunes filles et des playboys plein de testostérone.

Dubaï est grande et bétonnée, d’accord mais elle est incroyablement joyeuse

C’est assez inattendu pour le dire : Dubaï grouille de vie. C’est the place to be et le monde entier veut y travailler. La qualité de vie comme on dit y est extraordinaire, tout est beau, neuf, organisé et la vie nocturne est incomparable. Chaque soir les fêtards n’ont que l’embarras du choix des sorties.
Comme toutes les villes modernes, Dubaï est hyper-connectée et il est très facile de trouver une fête à laquelle se joindre en quelques clics. Les gens sont étrangement joyeux, prêts à sortir, contents de se joindre à un repas. On ne ressent pas comme dans mon triste pays natal cet épuisement, cet essoufflement à arriver au sacro-saint weekend pour enfin se reposer ou jouir de la présence de ses proches et amis. Ici, l’impression dominante, c’est l’énergie positive. Il semble que les habitants sont heureux de vivre ici et que tout se passe bien.
La main d’œuvre venue des pays voisins ou plus lointains ne semble pas plier sous un joug d’exploitateur sadique. Les conditions de travail, de visa ne sont bien sûr pas toujours telles qu’elles devraient, Dubaï n’est pas le pays des bisounours mais ils sont bien peu à se plaindre de travailler ici.

Dubaï est belle jusque dans les moindres recoins (et même en faisant un noeud au torchon)

Ce qui étonnerait le plus dans cette ville interstellaire, c’est qu’il n’y existe pas d’arrondissement miteux, dégradé et moche. Bien sûr il existe de plus jolis quartiers que d’autres mais en général les habitations sont de bonne facture.
Il faut savoir que la modernisation et la construction de Dubaï sont récentes, à partir des années 50 et surtout 1990, date à laquelle les émirs ont pensé la ville comme une destination touristique de luxe.
Je suis restée quelques jours en périphérie de la ville dans une banlieue tout à fait agréable. Des immeubles propres, de bon standing, pas trop hauts avec des jardins partout. Cette partie était habitée par des travailleurs immigrés avec lesquels j’ai pu discuter de ce qu’ils pensaient de cet Eldorado sorti d’un film de George Lukas. Les seules chose dont je les ai entendu se plaindre, c’est de cette crainte de devoir quitter le pays et de la difficulté à économiser de l’argent pour les familles restées au pays.
Je pense que la sécurité que l’on ressent ici est aussi liée à cela. Quelque soit le métier exercé, de l’ingénieur au serveur, chacun sait qu’en cas de dérapage il devra quitter le pays. Alors la grande majorité s’astreint à se comporter convenablement et respecte les règles.

La ville de Dubaï est belle mais elle est aussi très sûre

La criminalité est proche de zéro et si la violence doit certainement exister derrière les portes closes, ce record de sécurité n’est ni un mythe, ni un mensonge. La police est efficace, disponible et toute dévouée au service des citoyens. La notion de service à Dubaï est tout juste renversante. Où qu’ils travaillent et quel que soient leur niveau de responsabilité, on a toujours l’impression qu’ils ont le temps de s’occuper de répondre à une question qui ne leur paraîtra jamais stupide.

On peut boire à Dubaï mais on ne retrouve pas ici le côté beuverie de la fête. Consommer de l’alcool plus que de raison dans ce pays à 97% musulman c’est possible mais il est fortement déconseillé de déambuler ivres dans les rues comme à Londres ou Bangkok. Le ou la dépravée n’irai pas bien loin avant d’être ramassé-e par la gente en uniforme. Et c’est peut-être ça qui rend cette planète si attachante, il y a quelque chose dans le mode de vie aussi pur et dur que le design de Burj Khalifa.

Dubaï est une planète qui réunit le monde entier

La mixité est impressionnante. Dans le métro toutes les langues, tous les styles et toutes les ethnies se côtoient. C’est un melting-pot unique au monde, même Genève ou Singapour ne lui arrive pas à la cheville. Ajoutez à cela que tout ce monde habite les mêmes immeubles et célèbre la fin de’une journée de travail autour d’une même table avec le sourire, alors Dubaï pourrait être la plus belle ville du monde.

Quels sont les points faibles de Dubaï ?

Il en existe quelques-uns bien sûr mais à la réflexion ils ne sont pas si nombreux.

  • La vie à Dubaï est chère. On s’en serait douté mais c’est mieux de le rappeler. Il existe cependant des hostels avec des dortoirs superbes pour 30€ la nuit. Le moindre café dans un bar chic, l’alcool, les restos et le shopping en général ne sont pas donnés, vous êtes prévenus.

  • Dubaï cultive une excentricité qui frise l’indécence. Une piste de ski dans ce pays désertique avec des pingouins à câliner en prime, un aquarium gigantesque avec requins et plongeurs au milieu d’un centre commercial ? Sérieux ?

  • Le pays tout entier est une catastrophe environnementale et il est souvent difficile de jouir de tous ses charmes sans se sentir coupable d’assassiner la planète.

  • La ville est passionnante à découvrir mais pour une courte durée. Sauf si on dispose d’un budget de ministre, et encore, Dubaï devient vite lassante.
 

شكرا دبي وداعا أراك قريبا!

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