Pour conduire en Asie (ici au Vietnam), il faut oublier le code de la route !
Dans les villes, la circulation ressemble à la jungle. Des troupeaux innombrables de véhicules sortent des rues les plus étroites, s’amalgament autour des feux rouges, rugissent et s’élancent à nouveau dans un désordre indescriptible.
Le moyen de transport le plus commun ici, c’est le scooter, parfois le vélo, plus rarement les voitures. Sur les grandes nationales et les autoroutes, le trafic est dense, anarchique, extrêmement bruyant.
Si je compare le flot de véhicule en Asie à des mammifères, je trouve que l’image du banc de poissons est très parlante, car enfin, malgré la totale anarchie qui règne ici, personne (ou presque) ne se touche. Tout le monde se faufile. A part les touristes bien sûr.
Tout le monde klaxonne, personne n’utilise de clignotant. Les scooters n’ont pas de rétroviseurs ni de feux stop, personne ne démarre au vert, mais avant, personne ne s’arrête au rouge mais après
Il faut s’adapter mais surtout être vraiment zen.
On ne respecte pas davantage les passages piétons ni les priorités à droite (je me demande d’ailleurs si elle existe). Les scooters traversent tranquillement sur les grandes voies tout en téléphonant ou en envoyant des textos, tout étonnés de se faire klaxonner. Pourtant, personne ne se fâche, à part les touristes bien sûr.
Les voitures poussent les scooters, les camions poussent les voitures et les bus poussent tout le monde. Ils dépassent sur la voie opposée, envoyant les deux roues dans le fossé en klaxonnant furieusement un « pousse-toi de là ! ».
J’ai vu bien des choses hallucinantes sur la Ho Chi Min Trail Road comme trois véhicules de front se dépasser sur deux voies, des troupeaux de vaches épars, des chiens, des cochons, des vélos chargés aussi larges qu’une voiture.
Autre pays, autres règles du code de la route
Si j’ai vu quelques accidents graves, si je sais maintenant que cinquante pour cent des conducteurs n’ont pas le permis ici et que les cinquante autres l’ont acheté, je me dis que ça pourrait être encore bien pire que ça.
En tant qu’étranger, ce qui est vraiment difficile, c’est de s’orienter dans une ville comme Hanoï ou Da Nang tout en faisant attention à la circulation. Il faut faire un choix : ou on se perd, ou on s’emplafonne le voisin.
Donc, je me perds tout le temps.
Au bout de deux jours, j’ai pris le pli. Puis j’ai pris la route du sud.
J’ai fait mes expériences avec l’autoroute, la nationale, les chemins, les files de camions ou de bus.
Il faut savoir qu’ici c’est le plus gros qui s’impose. Donc le bus va doubler en face, en klaxonnant gentiment pour que je me pousse dans le fossé quand il y en a un
Les bus sont les plus dangereux car ils roulent vraiment vite.
Et puis il y a l’état des routes. Elles sont souvent complètement défoncées, pleine de nids de poules de la taille d’un nid de dinosaure.
Enfin, il y a la pollution. Les « gros » envoient des gaz d’échappement dignes d’un camp de concentration dans le nez des motards en permanence. La poussière des routes est si dense que tout baigne dans un nuage opaque.
Le plus difficile finalement c’est le bruit. Tout le monde klaxonne, les bus ne font que ça. Ils nous étourdissent de décibels tonitruants à assommer un buffle.
Je vous laisse imaginer la merveilleuse sensation d’être dépassée par un truck à la vitesse d’un train de marchandise qui m’envoie dans le bas-côté… en klaxonnant.
Restez donc prudents, roulez doucement et restez sur e qui-vive et tout se passera bien !
