Nous sommes d’accord, il faut quand même un peu de motivation pour entreprendre un grand voyage. Voici un florilège de toutes les raisons que j’ai eu le loisir d’entendre, et ce n’est pas exhaustif.

1 – Pour voir du pays, comment il est beau et grand le monde
Là, rien à dire, c’est vrai, le monde est magnifique et ça vaut la peine d’aller le voir de plus près, autrement qu’à travers un écran télé (même plasma).

2 – C’était sur ma liste
Ils ont vu et revu les publications sur le thème : les 100 lieux à voir, choses à faire avant de mourir.
Oui, il y a des voyageurs qui font une liste de tout ce qu’ils veulent voir. Ça n’a pas toujours la forme d’une To-Do-List avec les petites cases à cocher, ce peut être une carte à punaises colorées, un site web renseigné, un blog alimenté ou un Facebook animé.

3 – Dans 10 ans, il n’y en aura plus
(des pingouins, des masaïs, des arbres, des orangs-outangs). C’est une idée qui se défend ma foi, mais quand même, il y a quelque chose qui rend vraiment triste dans cette phrase-là.

4 – J’aurai des choses à raconter
A mes enfants quand j’en aurai, à mes potes quand je rentrerai…
Oui, bien sûr, à la condition de faire autre chose de son voyage que de se prendre en selfie. Un petit conseil en passant, si c’est vraiment le but, tenez un journal, un vrai, en papier. Qui sait ce que vont devenir vos données digitales ? Et puis attention, à force de publier sur FB ou Insta, vous n’aurez vraiment rien à raconter en rentrant, tout le monde sera déjà au courant !

5 – Pour ne pas être obligé de faire l’armée
N’oublions pas que dans de nombreux pays dont la Belgique, l’Autriche, etc., il est encore obligatoire de faire un petit tour au pas cadencé dans les casernes nationales.

6 – Pour les photos 
Voilà une réponse bien honnête et très claire. Au boulot !

7 – Devenir populaire sur FB, dans mon village, dans la famille
C’est une idée, il y en a même qui réussissent.

8 – Aller au bout de moi-même
Relever des défis, des challenges. Pas besoin d’aller au bout du monde pour aller au bout de soi-même, c’est une évidence mais si en plus, on peut profiter du paysage, pourquoi s’en priver ?

9 – Apprendre l’anglais
Ou l’espagnol, le russe, (beaucoup moins de candidats pour le chinois, le perse, l’arabe…)
A l’évidence, une phrase qui devrait donner à réfléchir sur notre bon vieux système scolaire. Education Nationale, lève-toi ! Tes enfants sont toujours obligés de partir un an ou plus à l’étranger pour apprendre la langue de Shakespeare ! Ce sont quand même nos voisins crénom de nom !

10 – Pour une bonne cause
Sauver les éléphants, construire une école, aider les handicapés, la liste est longue. J’applaudis des deux mains, j’ai croisé sur ma route beaucoup de justes causes : à vélo, à pied, en reportage, en stop. Joindre l’utile à l’agréable, avec en plus un petit (ou complet) soutien financier de la part des investisseurs, voilà de quoi séduire les plus voyageurs les plus intrépides. Si la cause est juste et que c’est vraiment pour les autres et pas pour partir en balade tous frais payés, alors hauts les cœurs !

11 – Prendre le temps de réfléchir à ce que je veux faire avec mon diplôme fraîchement décroché
Ce temps de césure, porte un nom, c’est fameux gap (de l’anglais : coupure, distance) vise surtout les étudiants en fin de cycle universitaire, mais pas que.
Oui, oui et re-oui, c’est une idée formidable. J’ai cru pendant longtemps que tout le monde devrait faire ça, surtout les jeunes. Je suis un peu plus modérée aujourd’hui. A l’heure de l’ultra-connexion, la donne a un peu changé.  Cette année de distance devait être dédiée à se retrouver face à soi-même, se débrouiller tout seul, faire face, avoir le temps de penser, de s’inspirer… tout ce qui nous apprendrait un peu sur nous-même pauvres âmes égarées. Mais ce concept est de moins en moins d’actualité.
Quand on peut papoter avec ses proches tous les soirs avec la vidéo en prime, parle-t-on vraiment de couper le cordon, se frotter à la vie et tout et tout ?

12 – Pour moi ! Moi, moi et re-moi…
Et ça veut dire ?
Se redécouvrir, prendre de la distance, prendre le temps de réfléchir à ce qui nous meut, se secouer les puces. Le grand voyage est propice à la remise en question.

13 – Pour faire des rencontres
Les hommes, les femmes, les enfants, les voyageurs, les gourous, les expats. Tous ceux qui sont ou ne sont pas comme nous et qui nous ouvrent les portes sur une autre façon de vivre, de manger, de croire et de penser. Le voyage est surtout le temps de l’échange, du contact, des rencontres.

14 – Après, quand j’aurai une famille, je ne pourrai plus (m’amuser, voyager…)
Ils y croient ferme : quand tu as une famille, tu ne peux plus partir en voyage. Etre responsable de ses progénitures demande certes du temps et des moyens, mais quand même de là à penser que l’on va se précipiter, pieds et poings liés dans un métro-boulot-dodo perpétuel, il y a une marge. J’ai parfois répondu, quand l’occasion m’en a été donnée, à cette phrase par : « Ma plus grande aventure à moi, a été celle de mes enfants« .

15 – Pour être libre au moins une fois dans sa vie
C’est une raison que l’on entend surtout chez les plus âgés. Après des années passées à s’occuper des autres, de sa famille, de son entreprise, l’envie d’aller voir ailleurs peut se faire sentir. Sans contraintes de temps ou de parcours, larguer les amarres permet de gérer le temps comme on l’entend. Finis les compromis, les passions laissées de côté faute de temps et les sacrifices de la vie en société « on ne peut pas dire non à ce dîner« , c’est le moment de reprendre le pouvoir !

16 – Pour se sentir vivant
Le voyage au long court peut réveiller les passions, les émotions. Au bout des paysages, des merveilles du monde et des surprises culturelles certains retrouveront l’enthousiasme qui leur font défaut lorsque la routine devient paralysante. Il se passe parfois des mois, des années passées où l’aventure, la spontanéité s’absentent du quotidien. Voyager c’est être ouvert à l’imprévu et retrouver l’exaltation, l’excitation… l’allégresse !

17 – Prendre la fuite
Quand la situation devient intenable (une tragédie, une rupture, un fracas…), le grand voyage peut être salutaire. Mettre de la distance lorsque les relations familiales ou amoureuses sont trop tendues permet aux parties prenantes de remettre les compteurs à zéro. Chacun prendra ainsi le temps de repenser les relations et de prendre conscience des problèmes.
La réponse idéale au malaise, à la dépression ou au désespoir n’existe pas. Certains boivent, d’autre voient des psys, divorcent, changent de travail quand ils peuvent…
Partir en voyage fait partie de ces solutions avec le dépaysement en prime. Il peut aider à prendre de la distance avec la souffrance et donner le temps aux relations de s’apaiser. Pourquoi pas, dans le voyage, il n’y a pas d’effet secondaire !

18 – C’était mon rêve
Aller voir les gorilles, marcher dans l’Himalaya, nager avec les otaries… Les rêves sont innombrables. Attention à ne pas trop fantasmer, la déception pourrait être aussi au rendez-vous !

19 – Pour guérir
Après un burn-out, un fracas. Le corps et l’esprit ont besoin de convalescence. Pour reprendre le dessus, le voyage peut aussi aider un individu brisé à recoller les morceaux loin de son environnement empoisonné et anxiogène.

20 – Pour changer de vie
Nous avons plusieurs vies. L’enfance, l’adolescence, élever des enfants, être investit dans un projet professionnel et plus encore. Ces périodes ont un début, un épanouissement et une fin. Le voyage au long cours est une vie à part entière qui elle-même mènera à une autre, qui sait ?