Coup de blues du voyageur : le News blues (les mauvaises nouvelles)

On les attend avec joie ces nouvelles des proches mais il se peut aussi qu’on les redoute avec angoisse : elles sont parfois mauvaises et c’est le coup de blues

 
Les mécaniques des familles sont complexes et obscures. Parfois, il arrive que peu de temps après le départ les nouvelles des parents, des enfants ou des proches deviennent alarmantes.
Il peut s’agir d’un événement inattendu et dans ce cas, le voyageur devra agir selon son coeur : rentrer chez lui, près de sa famille ou rester en voyage.

Lorsqu’il s’agit d’un accident, d’une maladie, la décision, partir ou rester est plus facile à prendre, plus évidente. Tout devient plus compliqué lorsque les proches, consciemment ou inconsciemment jouent sur la corde sensible pour faire revenir le voyageur.

Quand donner et prendre des nouvelles tourne à la tyrannie

 
Ce chantage affectif n’est pas rare. Cela commence souvent dès le départ avec des impératifs de rendez-vous téléphoniques. Ils prennent une place énorme dans le quotidien et le pauvre voyageur n’est pas plus libre de ses mouvements que lorsqu’il était au pays.
Au début du voyage, c’est assez normal, les proches sont inquiets, ils ont besoin d’être rassurés.

La situation devient plus aliénante encore lorsque les rendez-vous restent fréquents et que les nouvelles deviennent mauvaises.
Le chantage qui s’instaure n’est pas toujours facile à décrypter, il s’installe petit à petit. Un des proches sombre doucement mais sûrement dans la dépression, le chagrin, la déprime, il songe au suicide. Tous les moyens sont bons, des maladies imaginaires ou une maladie réelle mais décrite comme bien plus grave qu’elle ne l’est en réalité.
Les échanges sont lourds de menaces : je ne sais plus quoi faire avec ton père/ta mère, depuis que tu es parti ça ne va plus, sans toi c’est trop difficile, untel est en train de mal tourner, on ne peut compter que sur toi, etc. 
Cette étape intervient généralement lorsque l’entourage réalise que tout va bien, pour le mieux même pour le voyageur.

Comment le voyageur ose t’il être heureux et libre si loin de nous ?

 

Une famille à ses fonctionnements secrets, intimes, compliqués. Ce que les proches ne supportent pas, ce n’est pas le bonheur du voyageur. C’est qu’il soit heureux sans eux. Il casse les codes, les accords tacites du cercle. Il ne doit s’épanouir qu’avec eux, qu’à travers, que près d’eux.

La jalousie est un détestable défaut, le voyageur va vite s’en rendre compte

 
 Il s’agit parfois simplement de jalousie : pourquoi lui et pas moi/nous ? Si par malheur les proches traversent une période difficile, que le couple par exemple est en péril ou la vie professionnelle pénible ils deviennent envieux d’oser concrétiser ce qu’ils ne s’autorisent pas à faire : larguer les amarres et se lancer dans un voyage fort en changements.
Le sentiment d’injustice ne tarde pas à s’installer et les deux parties vont rentrer dans un bras de fer, conscient ou inconscient. Les proches se transforment en manipulateurs pervers. Ils n’auront de cesse de jouer sur la corde sentimentale et tenter de culpabiliser le fuyard de manquer à l’appel quand la famille est en crise. Les rendez-vous sont de plus en plus tendus, négatifs, dramatiques.

Il faut du cran au voyageur pour faire front. Culpabilisé d’être absent, culpabilisé d’être sensible au chantage, il est face à un choix cornélien

On les voit souvent dans les auberges, les voyageurs désemparés par les nouvelles de la famille. Ils errent, déchirés entre deux choix et fondent en larmes quand le sujet est abordé. C’est un des coups de blues les plus difficiles gérer.

C’est une situation à prendre très au sérieux. L’issue du combat amorcera une crise bien plus grave encore : le ressentiment 

Le proche gagnera peut-être la partie à savoir le retour du déserteur. Le voyageur qui revient avec loyauté finira tôt ou tard par prendre conscience du stratagème. L’étape suivante sera certainement la fracture, la séparation.

Que faire en cas de news blues ? 

En parler à quelqu’un d’objectif qui connait la famille ou les proches

Il faut tenter de savoir de quoi il en retourne vraiment. La situation est-elle si grave que ça ? Un retour en catastrophe, un renoncement à ce voyage est-ce la seule solution ? A partir de ces informations, l’analyse de la situation sera plus facile.

Discuter avec les autres voyageurs

S’en ouvrir aux autres voyageurs peut-être une aide précieuse. Leur distance avec la crise, leur détachement peut éclairer le voyageur perdu dans les affres de son blues. Ils sont peut-être eux-aussi dans la même situation et la façon dont il gèrent la crise peut aider à y voir plus clair.
Dans le cas contraire, à savoir que les compagnons de route ne sont absolument pas dans la même situation, peut servir d’agent révélateur pour comprendre, prendre conscience de la perversité des proches et y mettre fin.

Une confrontation franche et directe est incontournable

Ce voyage est l’occasion de mettre les choses à plat. Une bonne préparation s’impose ainsi que de bonnes conditions (du temps, un endroit calme, une bonne connexion internet). Peut-être faudra t’il du courage pour bien exprimer le malaise qui s’est installé. Expliquer que grandir, c’est parfois partir et aussi revenir. Le voyageur devra s’affirmer et expliquer ses doutes sur l’urgence, la crise. Ce sera sans doute une véritable prise de conscience pour les deux parties, l’aliénation, la soumission à la loi familiale pourra alors cesser. 
Cette crise est inconfortable, douloureuse mais elle fait partie des étapes qui changent profondément une vie !

Quand on voyage, il y a des hauts et des bas mais ils nous font grandir !

Préparez-vous au grand voyage !

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