Voyager pour changer : non, la vie n’est pas qu’immobilité, dureté ou sacrifice

Quel que soit le cursus, le nombre de bougies sur le gâteau, vous êtes prêt à  larguer les amarres. Quitte à changer de vie autant que ce soit pour une vie meilleure non ? Mais encore faut-il changer d’idée sur la vie !

 

On ne change pas de vie en prenant un billet d’avion, ni même en montant dedans. Souvent lorsque l’on décide de changer de vie c’est pour en finir avec des souffrances, des angoisses, prendre de la distance ou trouver l’espace pour s’épanouir. Retrouver le calme, la sérénité, recommencer du début. C’est souvent ce à quoi aspire les grands voyageurs. Mais pour changer de vie, il ne suffit pas de changer de décors, il faut d’abord changer de façon de voir la vie.  

Larguer les amarres c’est bien, lâcher prise c’est mieux mais l’un et l’autre ne sont pas nécessairement simultanés

 

Quand on quitte sa zone de confort vers l’inconnu, on s’aperçoit vite que l’on emmène avec soi son stress, ses automatismes, son mode de fonctionnement. Par exemple, au début on reste très actif, il faut toujours faire quelque-chose. On continue à devoir se justifier de ne rien faire. Les rencontres au fil du voyage nous apprennent qu’il existe d’autres schémas, d’autres façons de vivre sa vie et le temps se ralentit.

Sous d’autres cieux, être utile, productif et épanoui ne dépend pas d’un CDI, du PIB, d’un QI ou d’un BTS

 

Le voyage vous apprendra peut-être à marchander, marcher et explorer mais il y a fort à parier qu’il vous aidera à changer de perspectives sur la vie que vous voulez mener. 
Au bout d’un moment, vous réaliserez qu’il n’est ni honteux ni indigne de ne plus s’inscrire dans un modèle de productivité pure métro-boulot-dodo. Qu’une vie passée au travail, un plan-retraite tout au bout avec l’espoir d’être heureux avant de mourir sont des mirages. Ceux que vous allez rencontrer en chemin sont souvent complètement en dehors de ces rails. Sont-ils plus malheureux ? Rien n’est moins sûr. Ils sont utiles à leur famille, leur village, ils ont une place, ils sont importants, « fils ou fille de » sans conditions de revenu, diplômes ou salaire. 

Dans d’autre pays, on remarque vite que la vie là-bas c’est beaucoup d’efforts, moins de confort mais plus de joie qu’ici

 

Ces hommes et femmes du monde n’ont pas tous le même standard de vie. Il ne jouissent pas tous d’autant de confort mais sont souvent bien plus joyeux que nous ! 
Ils doivent s’entasser dans des baraques sans eau courante, porter, tirer, marcher, suer mais gardent le sourire. Ils ont ce qui nous manque peut-être : une capacité à s’enthousiasmer de plaisirs simples, jouir du moment présent et d’être intégré dans une communauté solidaire.
Laver son linge au lavoir public à coup de batte, demande bien plus d’efforts que de pousser le bouton de la machine à laver. Pourtant, c’est un moment important de retrouvailles, de solidarité et de partage avec les autres lavandières. Le confort, la sécurité n’est pas garant de bonheur.

Non, non et non, vivre ce n’est pas rester figé dans des contraintes, voir l’avenir à travers un salaire et penser qu’il faut se sacrifier, s’épuiser et renoncer à ce que l’on veut vraiment pour mériter sa place.

On apprend au fil du voyage à ne plus confondre difficile et complexe, réalité et ressenti, prix et valeur

 

Aller voir là-bas si on y est, c’est découvrir d’autres systèmes sociaux, relationnels qui peuvent aider le voyageur à renouer avec l’essentiel et cesser de se perdre dans des modèles toxiques et frustrants. 
On réapprend à faire des efforts avec plaisir et non plus chercher à les éviter. Choisir des activités, un travail épanouissants plutôt que rémunérateurs, jouir de ce qui n’a pas de prix mais beaucoup de valeur. On apprend aussi à refuser de s’angoisser pour des problèmes qui ne sont pas encore là et à regarder l’avenir avec vaillance et confiance. 
Alors, changer de vie en toute conscience devient vraiment possible.
Le voyage est un véritable éveilleur de conscience. Ces changements auraient bien du mal à se faire dans la routine du quotidien, le fait de changer de cadre aide beaucoup.

Voyager, c’est se remettre en chemin, sortir de la roue du hamster

 

Le voyage nous aide à lâcher prise sur cette mécanique de sacrifice, de mérite. Il nous expulse hors de la roue de hamster dans laquelle s’enferme le quotidien avec la sensation trompeuse d’avancer… alors que l’on fait du sur-place.
Reste maintenant à arpenter ce chemin avec bonheur et non pas comme un errant en quête, à nouveau, de sécurité. Car c’est bien connu, le naturel revient au galop ! Il faut un certain temps pour déprogrammer les automatismes, c’est une des raisons pour laquelle un long voyage sera plus propice au changement.

Vivre c’est savoir que chaque jour, il est possible de changer de route, revenir en arrière, recommencer, renaître et se réinventer

 

Vivre heureux c’est savoir que l’échec n’est qu’une leçon et la réussite éphémère.
Cette nouvelle vie aura toujours des hauts et des bas, des chauds et des froids mais, fort et confiant, vous les affronterez sans peur. Il arrivera toujours quelque-chose de bon et si ce n’est pas le cas, vous aurez la ressource intérieure nécessaire pour faire face.

Ahhh, ce fameux voyage qui « a changé ma vie »…  Il peut ouvrir l’esprit, mais encore ? Qu’est-ce qu’un voyage au long cours change-t’il en nous ? 

Il y a des choses à ramener de voyage bien plus extraordinaires que des photos ou des magnets

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