Seule et perdue dans le labyrinthe de Vârânasî en pleine nuit…

Débarquer à Vârânasî en pleine nuit sans réservation ni plan, n'est pas une bonne idée

J’arrive à Vârânasî (c’est en Inde pour les ignares) après une quinzaine d’heures passées dans un bus sursautant et grinçant, complètement fourbue.
Il est 3h du matin. Je suis lourdement chargée, en plus de mes sac-à-dos habituels, le petit et le grand, je porte avec moi un énorme cabas contenant tous mes achats de Noël. Je compte les envoyer à ma famille par la poste indienne.

Voilà donc Vârânasî. Ville sacrée. Son Gange, ses crémations, ses temples…

 

Un tuk-tuk nous dépose au centre-ville et me voilà partie à la recherche d’un endroit où dormir. Pas de plan, pas de réservation d’hostel.
Cette ville est un vrai labyrinthe. Les ruelles sont juste assez étroites pour laisser passer une vache ou un scooter mais pas plus.
Tout se ressemble. Les mêmes écriteaux, les mêmes pubs, les mêmes passages. Je me lance dans le quartier et quand elles se présentent, Je frappe désespérément aux portes des Guesthouse trouvées au hasard des enseignes suspendues. Mais personne ne daigne se lever pour ouvrir. Il y a bien des habitants encore debout qui m’indiquent tel hôtel ou telle auberge mais les prix qu’ils me donnent défient l’entendement : 50$ la nuit. Je me perds, je reviens sans-cesse sur mes pas. Je ne tarde pas à me rendre compte que je tourne en rond. 

Première rencontre avec les locaux : impressionnante

 

Je vois alors passer un groupe d’homme en civil armés de vielles pétoire, de fusils mitrailleurs, de matraques et de quelques fourches.
Ça fait tout drôle. Je suis française, alors je n’ai pas trop l’habitude de voir se promener un bataillon pareil en plein milieu de la ville. Ils marchent nonchalamment comme s’ils étaient en train de promener le chien.

Fourches, pétoires, mitrailleuse : je suis face à une troupe d’élite

 

Un homme à l’imposante stature qui semble être le chef me demande ce que je fais ici, à cette heure tardive si loin de mon pays. Je lui explique mon problème.
Tous s’esclaffent. « C’est trop dangereux ici pour toi ! Il ne faut pas rester là ! ». Je leur demande au demeurant pourquoi ils sont dehors à cette heure et équipés de la sorte.
« Nous protégeons notre temple ! ».
Ah bon… 
Temple et mosquée sont collés dos à dos et il y a des tensions. Monsieur Chef me raconte que les musulmans vandalisent les temples hindous. 
Donc, ni une ni deux, se forme ainsi tous les soirs une petite troupe qui patrouille autour dudit temple afin de veiller sur Shiva et ses huit bras.
Je m’interroge au passage si nous ferions de même…

Fourches, pétoires, mitrailleuse : je suis face à une troupe d’élite

 

Un homme à l’imposante stature qui semble être le chef me demande ce que je fais ici, à cette heure tardive si loin de mon pays. Je lui explique mon problème.
Tous s’esclaffent. « C’est trop dangereux ici pour toi ! Il ne faut pas rester là ! ». Je leur demande au demeurant pourquoi ils sont dehors à cette heure et équipés de la sorte.
« Nous protégeons notre temple ! ».
Ah bon… 
Temple et mosquée sont collés dos à dos et il y a des tensions. Monsieur Chef me raconte que les musulmans vandalisent les temples hindous. 
Donc, ni une ni deux, se forme ainsi tous les soirs une petite troupe qui patrouille autour dudit temple afin de veiller sur Shiva et ses huit bras.
Je m’interroge au passage si nous ferions de même…

Fourches, pétoires, mitrailleuse : je suis face à une troupe d’élite

 

Un homme à l’imposante stature qui semble être le chef me demande ce que je fais ici, à cette heure tardive si loin de mon pays. Je lui explique mon problème.
Tous s’esclaffent. « C’est trop dangereux ici pour toi ! Il ne faut pas rester là ! ». Je leur demande au demeurant pourquoi ils sont dehors à cette heure et équipés de la sorte.
« Nous protégeons notre temple ! ».
Ah bon… 
Temple et mosquée sont collés dos à dos et il y a des tensions. Monsieur Chef me raconte que les musulmans vandalisent les temples hindous. 
Donc, ni une ni deux, se forme ainsi tous les soirs une petite troupe qui patrouille autour dudit temple afin de veiller sur Shiva et ses huit bras.
Je m’interroge au passage si nous ferions de même…

Bodygards et distributeur automatique de billets

 
 Très inquiets de me laisser là, toute seule avec mon barda, proie idéale de décapiteurs de Ganesh fanatiques, ils me proposent de venir avec eux. 

« On fera attention à toi ».
(Puisque je vous dit que le monde est moins dangereux qu’on le croit !)
Offre que je m’empresse de décliner, faire des tours de garde en bonne compagnie dans ces ruelles jusqu’à l’aube, non merci.
Mais, ils n’en démordent pas, ils ne veulent pas me laisser sans protection. Investis de la sécurité de ma petite personne et de ma hotte bien remplie, ils me poussent gentiment dans le distributeur automatique de billets.
C’est éclairé au néon grésillant et fermé par lecteur de carte bancaire (les assassins n’ont pas de CB, c’est bien connu). Je n’ai qu’à attendre là pour que y finir ma nuit.
Demain matin, je trouverai un lit, on m’ouvrira la porte.
Je dis merci, je m’assoie sur mon sac et attends une dizaine de minutes.
Je trouve finalement la situation déprimante et tout à fait ridicule. Je repars aussi sec.

Suivre un parfait inconnu dans ce dédale qui promet un lit douillet à bon prix : qu’attendons-nous ? 

 
Si je ne trouve rien, au moins j’irai sur les bords du Gange où brûle l’éternel feu sacré de Shiva depuis trois mille ans.

Je croise sur mon chemin un indien d’une soixantaine d’année, bien habillé, aux manières élégantes et qui parle bien anglais.
« Vous cherchez un endroit où dormir ? »
J’acquiesce.
« Je peux vous emmener à mon hôtel si vous le souhaitez ».
Je demande combien, je négocie un peu, nous tombons d’accord et je lui emboîte le pas.

Non, je ne suis pas folle. J’écoute mon instinct…

 
A ce moment de l’histoire, la plupart de mes proches tombent de leurs chaises et j’ai droit à un concert de « T’es foooooolllle ! ».

Oui c’est un peu vrai, il vaut mieux prévoir avant, mais j’ai croisé plus tard un voyageur qui avait réservé et personne ne lui a ouvert. Il s’est même pris un seau d’eau sur la tête par les voisins à force de sonner à la porte.
Ce très bien élevé sexagénaire n’avait vraiment rien de louche et vu sa corpulence et son âge. Armée de mes cadeaux de Noël et de mes chaussures de trek, je me sentais de taille à me défendre. Je n’ai pas senti que j’avais quelque chose à craindre de cet homme.
Certes, il aurait pu m’emmener dans un traquenard mais les chances étaient faibles.

Un hôtel, un vrai, ouvert et à prix raisonnable ? Je crains le pire…

 
Ce charmant monsieur m’entraîne donc dans le dédale de rue et nous arrivons bientôt dans son hôtel de trois étages avec une fontaine au milieu et des balcons aux fenêtres…quelle surprise !
La chambre la moins chère est vraiment miteuse, le matelas est une paillasse (oui en paille quoi) et ça sent le moisi.
Qu’à cela ne tienne, haut les cœurs ! Je dégaine mon sac à viande en soie rouge, arrange un nid douillet, arrose la pièce d’anti-moustique. Pyjama, brosse à temps, petite toilette rapide et hop au lit !
Ce n’est pas si grave au fond, pas de quoi avoir peur… Je n’ai finalement rencontré que des gens bienveillants.
La trouille de ma vie, ce fut la main monstrueuse, tout droit sortie d’un film d’horreur, qui se glissât par la fente du volet au petit matin en faisant un raffut du diable : un singe voleur en maraude. Ça, ça fait vraiment peur !

A lire aussi si vous persistez à croire que voyager seul est dangereux

Et je vous le dit clairement : je préfère dormir sur le bord de la route, en pleine nuit et attendre que le jour se lève ! Tout cela est ridicule, inacceptable, je refuse de monter à bord, non merci!

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