Inde du Nord

L’Inde fait partie des voyages qui vous changent. Elle n’est pas facile à aimer, mais quand on tombe sous le charme, l’Inde s’aime à la folie !

 

Il y a des pays faciles à aimer. Le climat est doux, la nourriture divine et saine, plaines et plages s’offrent à vous sans résistance. Les draps sont propres, l’eau de la douche est chaude, les feux de circulation régissent le trafic. Tout est simple, facile.
L’Inde ne fait pas partie de ces destinations là, vous êtes prévenus.

नमस्ते भारत, मेरा नाम क्रिस्टीन है, मैं फ्रांसीसी हूं, आपसे मिलकर अच्छा लगा Namasté India !

Namaste bhaarat, mera naam kristeen hai, main phraanseesee hoon, aapase milakar achchha laga!

L’inde est le pays de tous les extrêmes

 
Pour aimer l’Inde, il faut se donner un peu de peine. Ici tout est différent. Le climat, le dress-code, la nourriture, la mentalité, les dieux, l’architecture, les odeurs, la façon de voir la vie et de ne pas craindre la mort…
Voilà un pays qui désarçonne le voyageur aussi curieux et ouvert soit-il.
 

L’Inde c’est 1 milliard de petits indiens et mille dieux

 

L’Inde est une anarchie qui fonctionne parait-il. Eh bien, je crois que c’est vrai.
L’inde c’est le bazar absolu. L’inde est polluée, surpeuplée comme on sait de plus d’un milliard d’indiens pas tous Hindous. Elle est aussi le royaume de milliers de Dieux regroupés en équipe, comme au football (ou plutôt au cricket).
La religion est partout. Dans la pierre, les vêtements, les mains jointes, la musique. La religion est si compliquée que la plupart des fidèles ne la comprennent pas toujours. Bon nombre de mes interlocuteurs ont été incapables de répondre à mes questions concernant telle statue ou telle tradition.
Le Gange est un égout géant, pourtant, les indiens s’y lavent.
L’Inde est parfois plus traditionaliste que spirituelle. On répète des gestes, on respecte des codes de conduite mais on ne sait pas toujours pourquoi. Et surtout, on ne remet rien en question.
Attention, comprise ou pas, la religion est la clé de voûte de ce monde : interdiction d’y toucher. Il faut prendre de la distance et faire preuve de la plus totale neutralité à son égard.

L’inde est déroutante, illogique, complètement irrationnelle. Incohérente au possible, c’est un concentré d’ambivalences

 

Ici on meurt quasiment de faim mais le portable à la main. Ce grand pays abrite les meilleurs codeurs en informatique du monde mais il est impossible d’acheter un billet de train en ligne.
Dans une grande partie du pays, trouver un steak à point est une quête du graal alors que le bœuf indien représente un quart des exportations mondiale de viande.
L’inde c’est à la fois l’opulence dans les vêtements et les bijoux, les bras couverts de bracelets, des bagues jusque sur les orteils… et une misère noire, épaisse et collante qui vous laisse désarmé, incapable à entreprendre quoi que ce soit pour la combattre.
La quatrième économie mondiale (quand même !), puissance nucléaire et spatiale ne nourrit pas correctement 500 millions de ses citoyens. La moitié de la population ne possède même pas de wc. Pourtant, la richesse existe à son paroxysme et les milliardaires sont nombreux.
La femme est une déesse, incarnation de la force, de la puissance ou de la mort. Il n’empêche qu’ici-bas, 2 millions de femmes sont assassinées chaque année.

Un pays dur, violent et conservateur. En Inde, il faut connaître les codes, les règles 

 

L’Inde incarne la non-violence, le respect de la vie par-dessus tout, car ici on ne tue pas même un rat ou un singe. Pourtant ce pays est tout sauf pacifique. Les problèmes se règlent à coup de couteaux ou de flingues… ou de viol quand on n’est pas d’accord avec une femme.
Voilà un constat bien terrifiant ! Pourtant j’ai trouvé en inde des personnes, tous âges et religions confondus, d’une grande intégrité. Prévenant, respectueux, ces gens dont j’ai croisé la route étaient de belles âmes, étonnamment pures.
A mon sens, l’Inde n’est pas aussi dangereuse qu’on la décrit. Preuve en est que je suis toujours vivante malgré toutes ces aventures. Aux dires de mes amis indiens, j’ai eu beaucoup de chance. Je n’en suis pas si sûre. 
Je crois que l’Inde demande un peu plus d’adaptation que les autres pays. Il est important de connaitre ses rouages, ses codes.

Découvrir l’Inde en pullman, c’est boire de l’eau dans une coupe à champagne 

 

Le pays a fait des concessions, il est devenu touristique grâce aux circuits Dehli-Agra-taj-Mahal-Udaïpur-Jaiselmer en hôtel étoilé. Les touristes s’y pressent. En 14 jours la boucle est bouclée. J’ai pourtant le sentiment que ces visiteurs passent à côté de l’essentiel de ce pays. Car, ici plus qu’ailleurs, il faut aller lentement pour le découvrir et le comprendre. Si on y consacre un peu de temps, il est possible de rapporter de ce voyage autre chose que des photos. Une fois que la porte de l’Inde vous est ouverte, c’est là que commence le vrai voyage.

Magnétique, surprenante, intense : l’Inde s’aime à la folie

 

L’inde est lumineuse, chamarrée de couleurs vives, vibrantes et fière de sa culture ancestrale. Elle est héritière d’impressionnantes citadelles abandonnées, envahies par des singes voleurs, de palais sur des lacs clairs et de déserts dorés.
Une fois le choc passé, l’Inde devient hypnotique. Comment résister au désir de ne rien faire d’autre que s’asseoir quelque part et contempler le spectacle de cette vie colorée, grouillante, pleine de surprises.

Ce pays impose humilité et respect. Ne jugez pas l’Inde, elle est bien trop complexe pour ça

 

Il ne faut pas juger l’Inde. Il faut la prendre telle qu’elle est.
Être attentif, observateur, oui mais surtout se garder de faire des comparaisons … et des commentaires. S’exclamer face au spectacle des ablutions matinales dans le Gange (où aucun microbe digne de ce nom ne pourrait survivre selon Mark Twain) : « put*, mais c’est dég* ! », est à éviter. Ce fleuve est, aux yeux des indiens plus sacré que pollué : ils en boivent l’eau pour ces vertus purificatrices.
Il existe bien d’autres exemples où la raison et la cohérence se perdent dans des traditions anciennes ou tout simplement dans le fatalisme.
Alors l’Inde risque de donner au visiteur cette magistrale leçon : prenez ce pays comme il est ou laissez-le comme il est. Ne venez pas ici si vous cherchez de « l’authenticité » formatée pour le tourisme de masse.

VARANASI, BENARES, INDE (10)

L’inde est un séisme sur nos certitudes occidentales

 

Hygiène nulle, familles endormies sur le trottoir et enfants en haillons : l’Inde ne perd quand même pas le sourire

 

Plus d’une fois, mon sang n’a fait qu’un tour à la vue de ces enfants si jeunes proprement mi-sé-ra-bles. Cheveux hirsutes, crasseux, pieds nus, collectant les bouteilles en plastique dans les rues, cirant des chaussures. Ce sont des images qui vous touchent… comme des balles de mitrailleuse.
Ce voyage peut bousculer nos certitudes. Ces petits démunis avaient une énergie incroyable, ils étaient bien plus solides que les enfants nantis et tellement souriants. Leur excitation et leur plaisir à shooter dans une balle en carton était sincère et intense. Alors, de quoi a-t-on vraiment besoin pour être confiant et heureux ?   

L’Inde est un Voyage majuscule : il nous change 

 

Ce pays peut vous convaincre que le monde n’est pas mauvais, vous remplir d’espoir ou vous frapper d’un incurable fatalisme. L’inde vous rend complètement paranoïaque ou au contraire, incroyablement sûr de vous.
Il faut être solide (ou le devenir) pour supporter en permanence les regards appuyés de cette société masculine, d’accepter un matelas de paille moisi pour lit, les odeurs terribles, les singes secouant les volets de la chambre à l’aube.

L’Inde rassemble toute la beauté et la laideur du monde

 

Si on persiste, si on dépasse tout ça, on découvre une beauté sans pareille. Les plus belles femmes du monde drapées dans des saris éblouissants, la vivacité des enfants, l’intact optimisme du jour qui vient, la foi profonde qui les anime, le son des cloches têtues dans le crépuscule qui descend.
J’ai beaucoup marché dans ces villes, ces campagnes. Je ne garde que cela en mémoire : le sourire éclatant sur un visage marqué par l’invincible misère et des mains tendues, décharnées par la pauvreté, m’offrant un tchaï brûlant, fumant dans le petit matin glacé.
L’Inde, c’est la vie à l’état brut.

शुक्रिया, अलविदा, जल्द ही मिलते हैं!

shukriya, alavida, jald hee milate hain

Et si on faisait un vrai voyage au Népal ?

Il faudrait le rendre obligatoire, remboursé par la sécu : le Népal, ça vous change la vie. On en revient gonflé à bloc, serein, sûr de soi, prêt à relever tous les défis !

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