Ratata-ta-ta-ta, voici une belle aventure animale entre forêt, rizières et rivière : une semaine avec des éléphants !
Il existe dans le nord de la Thaïlande beaucoup de fermes abritant ces magnifiques pachydermes. Les thaïs ont vite compris quelle manne financière ils pouvaient tirer des visiteurs prêts à débourser l’équivalent de quelques mois de salaire pour passer du temps avec eux. Est-ce mal pour autant ? Difficile de répondre car beaucoup de ses éléphants destinés à travailler dans d’affreuses conditions ou à être abattus y trouvent refuge. Cet argent issu du tourisme leur garanti une vie tranquille, en sécurité. Evidemment, il convient de s’informer au préalable de la réputation de ces refuges, tous ne sont pas dignes de confiance.
Dans une case en feuille de palme entourée d’éléphants : qui dit mieux ?
Pour ma part, j’ai une la chance de rester dans un de ces refuges pendant quelques jours. Je dois avouer que cette aventure est un de mes plus beaux souvenirs. J’étais toute seule ! J’ai passé mes soirées à jouer aux cartes à la lueur des flambeaux avec les mahouts et la totalité de mes journées, du lever au coucher du soleil, avec une quinzaine d’imposants pensionnaires.
Manger, baigner, frotter, promener mais aussi apprendre à les dresser (avec douceur et sans violence bien entendu) m’a occupée à plein temps. Vêtue de guenilles odorantes (un éléphant, ça sent énormément), j’ai arpenté les chemins, barboté dans les rivières, préparé la nourriture pour ces majestueuses créatures.
Les fermes à éléphants : c’est bien ou c’est mal ?
Oui, c’est du tourisme pur et je fais pénitence mais c’est aussi de l’aventure. Car c’est quelque chose de s’approcher si près, de découvrir cette incroyable puissance dominée par une infinie délicatesse. Non, ils ne sont pas à l’état sauvage et c’est super fastoche de les trouver trop mignons alors qu’ils sont chassés, exploités, battus et exterminés sur cette planète. C’est facile, il est vrai de gentiment batailler dans la rivière à grand coup de seaux d’eau alors qu’en liberté, ils me tueraient d’un coup de trompe.
Malgré toutes les critiques, je persiste et signe. Il y avait parmi les résidents des éléphants cruellement blessés qui n’auraient pas survécus sans le refuge
D’autres auraient été voués à la mort pour avoir détruit les cultures ou attaqué des paysans.
Je préférerai travailler à préserver leurs territoires mais voilà un épineux problème politique et environnemental que je ne peux résoudre, armée de ma seule bonne volonté.
Le tourisme au secours des éléphants ?
Pour ajouter ma contribution certes modeste mais sincère à la préservation de ces nobles créatures, j’ai passé une semaine, entre case en palme spartiate et platée de riz-nouilles matin et soir. Au programme : préparation des repas aux pachydermes, bains dans la rivière, dressage et promenade quotidienne pour leur dégourdir les pattes.
La visite des touristes pour une balade à dos d’éléphant dans ce refuge ne se faisait alors qu’une seule fois par semaine. Les éléphants n’étaient pas sur-exploités et passaient le plus clair de leur temps au repos. Certains d’entre eux, les mieux dressés étaient aussi parfois « loués » aux paysans pour des travaux dans la forêt.
Vous trouvez ça choquant ? Hélas, il faut de l’argent pour que subsistent ces refuges. Les promenades à dos d’éléphant représentent l’essentiel des revenus. Il y a bien sûr les spectacles, les visites payantes mais elles demandent une organisation que toutes les fermes ne peuvent pas supporter. Sans cette manne financière, les éléphants blessés, chassés seraient purement et simplement abattus.
Miser sur la réputation de la ferme à éléphants avant de s’engager
En conclusion, une visite ou un séjour aidera les organisations à offrir aux éléphants une vie en sécurité, sans violence. Cet argent servira à les soigner, à les protéger. Imaginez le prix d’une opération chirurgicale sur le pied d’un pachyderme pris dans un piège ou blessé par une mine antipersonnelle alors que tous les habitants de ce pays n’ont pas accès aux soins.
il faut cependant impérativement veiller à ce que ces organisations soient sérieuses et traitent correctement les éléphants.
