Réflexion et constat sur les îles Galápagos, Equateur

Sanctuaire ou pas, les îles Galapagos sont envahies par le tourisme de masse, la colonisation humaine et ses déviances

 

Paradis de la biodiversité et de la vie sauvage, les îles Galapagos sont un sanctuaire, oui, mais elles restent fragiles, assaillies de touristes et de locaux qui les surexploitent

 

Classées au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1978, les Galapagos sont officiellement protégées. Pourtant, il ne faut pas longtemps pour s’apercevoir que peu de mesures cohérentes sont mises en place pour protéger cette merveille naturelle. 
Perte de l’habitat, zones de pêche surexploitées ou non respectées, pollution et espèces invasives ne sont plus des menaces, ce sont des désastres bien réels. Certaines espèces endémiques sont en danger critique, 23% des espèces dont les otaries à fourrure, lions de mer et iguanes terrestres, si nombreux là-bas sont classés espèces vulnérables.   

Pourtant les Galapagos sont souvent citées en exemple : des sanctuaires marins, terrestres et des reportages à foison qui célèbrent sa bonne santé !


Classé parc national en 1979, les chiffres sont convaincants : 98% des îles sont officiellement protégées. Pourtant, on est loin du compte. Les bateaux de croisière pollueurs au possible sillonnent inlassablement la mer. Les comportements respectueux de l’environnement des équipages se comptent sur les doigts d’une seule main : tout est jeté par-dessus bord, aucun recyclage des déchets, graisses, détergents, eau de vaisselle, tout finit dans la mer. 
Les îles sont minuscules mais les taxis sont partout, ce qui est totalement inutile. 
Pas ou peu de moteurs hybrides ou électriques sont utilisés. alors que les îles doivent être ravitaillées en essence par bateaux. Ces ravitaillements ont déjà causé une marée noire en 2001. Cette tragédie n’a apparemment pas servi de leçon. 
La population est en augmentation exponentielle : 4 000 habitants en 1980, 30 900 en 2020 et il ne s’agit là que d’estimations.
Aucun contrôle sérieux n’est mis en place pour contrôler l’afflux de nouveaux arrivants, tout comme la pollution qui semble être le cadet des soucis des locaux. 
Ici on se tartine crème solaire à outrance (ce qui est très mauvais pour les poissons), on jette ses mégots à la mer et on ne trie pas les déchets. 
Le plastique, qui devrait être banni dans le monde entier et encore plus fermement ici est omniprésent.
Que dire de la surpêche et de la pêche illégale ? Le WWF est très clair sur ce point, la presque totalité des espèces commercialisées sont surexploitées aux Galápagos.

Encore la faute des touristes ?

 
Le tourisme entraîne des conséquences désastreuses lorsqu’il n’est pas correctement géré. Plus de contrôles, une présence en uniforme serait plus efficace que le petit dépliant « à ne pas faire » remis aux voyageurs à leur arrivée. 
Mais certains touristes se contrefichent de ces recommandations !
Je ne suis pas une grande fan de l’omniprésence de forces de l’ordre à tous les coins de rues, mais franchement si c’est le seul moyen pour protéger ce paradis, je vote pour. 
Cependant, la maladie des Galápagos ce n’est pas que le tourisme mais une gestion générale calamiteuse politique certes, mais aussi citoyenne.
 

Des menaces sur l’écosystème totalement ignorées des autorités et de la population locale

 

« Les Galápagos, c’est un paradis, on fait beaucoup d’enfants et tout le monde vient s’y installer ! » m’explique mon guide en souriant.
A ma réflexion sur le devenir d’une telle politique, il balaye tout ça d’un geste désinvolte « ce sont des bêtises, ici tout va bien et nous continuerons à vivre comme ça« .
Les habitants des Galápagos ne se sentent pas du tout concernés par les problèmes environnementaux causé par la surpopulation et la surexploitation des ressources. Si le gouvernement ne dit rien, c’est que tout va bien. 
Cela reflète parfaitement le problème planétaire et le pourquoi de cette grave crise environnementale mondiale, les habitants ne se prennent pas en charge et attendent des gouvernements que des mesures soient prises (ce qui évidement n’arrive pas, préservation vs argent, qui gagne ? ).

Tourisme et protection de l’environnement

 

Difficile de se trouver en plein milieu d’un paradoxe : moi qui vous écris ces lignes sur la gestion calamiteuse du tourisme de masse sur cette archipel fragile, j’ai effectivement été bien heureuse de pouvoir m’y rendre et de m’esbaudir devant la richesse sauvage de ce paradis. 
Ce que je dénonce est non pas le désir que chacun a de visiter ce monde magnifique mais la façon dont on nous permet de le faire. 
Visiter les Galápagos se fait en bateau. Ceux-ci sont équipés de vieux moteurs polluants, les équipages jettent les déchets en pleine mer et utilisent détergents, peintures et toute une ribambelle de produits toxiques pour la faune et la flore. 

Lorsque je voyage dans les Galápagos sur ce type de bateau je soutiens malgré moi ces agissements. 
Il est grand temps que l’Equateur et les équatoriens prennent des mesures concrètes pour protéger ce joyau que sont les îles Galapagos.

Préparez votre cocktail de voyage : culture-nature-aventure-nourriture !

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

error

Vous aimez cet article ? Partagez-le ou réagissez !

error: Content is protected !!