La plus vieille jungle du monde se trouve en Malaisie ! On peut aller y faire un tour, rencontrer des tribus, se faire dévorer par les sangsues et boire un café innommable sur des restaurants flottants
Au Taman Negara, on peut arriver par la route, mais c’est mieux en bateau. C’est long, très inconfortable mais on se sent un peu comme Indiana Jones, à glisser sur cette rivière boueuse…
On arrive donc à Kuala Tahan : minuscule village, quelques Guesthouse et des restaurants flottants. On y mange mal, mais la gastronomique est rarement le but du voyage.
De l’autre côté de la rivière se trouve le fameux parc qui lui, renferme un hôtel magnifique mais tout à fait hors budget.
La jungle n’est pas toujours telle qu’on l’imagine !
Je me suis rendue dans un village d’Orang Asli, les hommes (orang) de la forêt et non les hommes singes. Cette visite guidée (mais quel autre moyen pour aller à leur rencontre ?) m’a à jamais convaincue de ne plus jamais refaire ce genre de choses.
Si nous avons été accueillis par le chef qui était très aimable, les villageois nous ont superbement ignorés, nous n’étions pas du tout à notre place, voire dérangeants.
J’ai tout de même appris à faire du feu sans briquet et à tirer à la sarbacane (longue de 2 mètres quand même) sur une cible.
Histoire de détendre l’atmosphère, j’ai visé le chef en lui disant que j’étais plus efficace sur les cibles mouvantes, effectivement, ils ont tous bien rit.
Je suis partie toute seule dans la jungle le lendemain et je vous raconte tout ça en détails dans Rêve de jungle.
Mais la jungle n’est nullement semblable à l’image technicolor, grouillante d’animaux splendides, largement diffusée par Tarzan et Rambo. Elle se découvre petit à petit avec beaucoup de patience et de sueur, et surtout un bon guide, sinon, on ne voit rien des bêbêtes, à part des sangsues bien sûr.
Il m’a fallu un peu de temps pour faire la part des choses. Ce que l’on voit de la jungle sur Discovery Chanel ou Nat Geo n’a rien à voir avec la réalité.
Ces merveilleux reportages nous sont rapportés après de longs mois d’investigations, de planque, de cameras pièges, tout ça orchestré par des spécialistes, des locaux.
Pour nous, pauvres profanes civilisés, ce n’est pas la même aventure
On marche et on respire avec peine, il faut faire constamment attention où l’on pose ses pieds, ses mains, et surveiller ses Pataugas de près.
Avec beaucoup, beaucoup de chance on apercevra la silhouette floue d’un singe, un écureuil furtif… quant au tigre, le seul que vous pourrez voir, c’est la peluche géante qui trône a l’entrée du parc.
Ceci dit, respirer profondément la forêt, ses bruits diffus, son parfum, son obscurité, sa moiteur, ça cloue proprement le bec.
On se sent tout petit, impuissant, humble, comme un manant dans un palais, et ça, c’est fort.
