Coup de blues du voyageur : l’envers du décor

Le grand voyage, c’est le rêve ? bienvenue dans la réalité !

Un coup de blues ? Mais quelle idée ! L’image du voyage est idyllique, le voyageur ne peut qu’être heu-reux !
Les doigts de pied en éventail. Photo de trekeur-baroudeur au sommet de la montagne, promenade à dos d’éléphant, Machu Picchu à l’aube, soleil couchant sur la mer.
Oui, voyager c’est super. Voir des nouvelles têtes tout le temps, de nouveaux paysages, de nouvelles expériences culinaires, humaines.
Il arrive pourtant à certains moments, heureusement rares, que cette itinérance devienne pesante. Car comme toute chose en ce monde, il existe un revers de la médaille.
Voyager loin et longtemps n’est pas difficile mais ce n’est pas pareil que de partir en vacances.
Il y a différentes raisons qui renvoient les explorateurs dans les cordes et leur plombent le moral. Mais tout d’abord, que se cache t’il vraiment derrière « voyage au long cours » ?

Voyager, c’est formidable mais ça demande du travail. Il faut en faire des choses, ce n’est pas de tout repos !

Faire ses valises ou son sac tout le temps

Déballer, remballer, plier, compresser, trier et ranger. Ne pas s’étaler, ne rien perdre, compter ses chaussettes et ses slips. Batailler pour retrouver le polo gris perdu sous les pantalons, tout défaire, tout remettre en place et recommencer 3 minutes plus tard pour le foulard rose.

Continuellement chercher et trouver un nouveau logement

Passer du temps sur des applications mobiles, lire les critiques, trouver le bon quartier, calculer la distance jusqu’au centre ville ou jusqu’à la gare routière, demander aux autres voyageurs… Cela demande du temps et de l’organisation. C’est un exercice que l’on pratique beaucoup moins dans une vie sédentaire : on ne change pas d’appartement tous les jours !
 

S’habituer à une nouvelle maison : literie, douche, voisins de chambrée

Nouvelle auberge, nouveau matelas ! Dur, mou, en paille ou en laine, le corps doit s’habituer !
La douche capricieuse qui passait du brûlant au glacial et dont on venait juste de maîtriser le savant réglage, c’est fini, il faut maintenant savoir comment fonctionne la nouvelle.
Nouvelles ambiances, nouveaux voisins : tapageurs, ronfleurs, braillards, distants ou potes pour la vie ? A ça aussi il faut s’habituer, se présenter, toujours répéter les mêmes choses et réinvestir dans de nouvelles relations.
 

Faire attention à ses petites affaires, à chaque minute

Pas de routine pour la sécurité. Où sont les casiers pour y déposer l’appareil-photo et les objets de valeur ? Sont-ils solides, l’hostel est-il sûr ? Attention à ce que l’on emmène avec soi, attention aux plans glauques, attention au pickpockets.
A l’étranger, le danger n’est peut-être pas plus grand que chez soi mais les conséquences d’un passeport ou d’une carte bancaire volée sont bien plus importantes. Il faut redoubler de prudence.

Se repérer, s’orienter, demander son chemin à tous les carrefours

Les chemins, les rues, les villes n’ont rien de familier. On se perd souvent, on tourne, on vire et ça peut insupporter le plus aguerri des voyageurs. Il faut descendre du bus parfois fatigué par le trajet, porter son sac qui pèse sur les épaules, marcher, se perdre, chercher, monter et descendre des escaliers, se tromper encore, redemander.

Déployer des efforts parfois épuisants pour se faire comprendre et comprendre les autres

Une bonne maîtrise de l’anglais n’est pas systématiquement d’un grand secours mais ça aide beaucoup à condition de trouver des gens qui le parlent aussi. Un lexique de secours en langue locale ? Pourquoi pas, mais il se peut tout à fait que les locaux ne comprennent ni votre accent, ni de quoi vous parlez !

Transporter son sac ou sa valise

Les plages, les chemins, les escaliers, les zones inondées ou les rues transformées en décharges… Faire les 200 m pour arriver à l’arrêt de bus peut se transformer en véritable parcours du combattant.

Laver ou sécher son linge et les mauvaises surprises

Laver ses affaires soi-même c’est idéal mais rien ne vaut un tour en machine après un trek boueux ou un séjour dans la jungle. Chaussette solitaire, culotte disparue, sous-pull en laine et soie lavé à 90°, sari violet qui dégorge et teinte toute en en mauve… (soupir).

Trouver où acheter ce qui manque

Retrouver des chaussures de randonnées, du papier à dessin ou remplacer des lunettes de vue perdues, dans son propre pays, c’est facile. Mais à l’étranger, cette recherche peut se transformer en quête du Graal.

Et puis il y a ceux qui vous manquent et à qui vous manquez. Amis, enfants, famille, amoureux

Parfois, oui parfois, je me suis demandée ce que je faisais là, loin de ma famille alors qu’ils étaient tous autour de la table à fêter quelque chose sans moi à grand renfort de Champagne. Idem quand les proches traversent un moment délicat, un chagrin d’amour, une maladie ou une dépression.

Voyager demande donc beaucoup d’efforts. C’est cette adaptation permanente, cette obligation à composer avec un nouvel environnement qui peut plonger les voyageurs dans le brouillard. Cette fatigue n’est pas uniquement physique, elle est surtout psychologique.
Il arrive un moment où cette activité intense épuise le voyageur qui est bien tenté de jeter l’éponge. Retrouver un réseau internet qui fonctionne, pouvoir acheter un billet de train en 3 clics, consulter les horaires de bus en ligne, être sûr qu’il arrivera, presser le bouton « lavage délicat 30° », retrouver ses amis… Ces choses toutes simples ressemblent tout à tout à un paradis perdu.

Quelques conseils pour faire face à un coup de blues

Lors d’une attaque de blues il faut commencer par identifier ce que l’on ressent. Cela permet de trouver la solution pour passer ce moment difficile.

Tout d’abord : faire tomber la pression

Prenez un moment pour réfléchir et un peu de distance. Faites une pause pour effectuer une rapide analyse de ce que vous apporte le voyage, de ce que vous aimez dans cette nouvelle vie… et de ce qui vous insupporte. Ne cédez pas à l’exaspération, ce n’est pas le bon moment pour prendre une décision.

Se remettre en question

Il existe peu de choses dans la vie qui ne demandent pas de contrepartie. Si le grand voyage est épanouissant, il vous pousse hors de votre zone de confort. C’est ça aussi l’aventure et c’est peut-être ça qui vous rend à vous-même ! Ces luttes, ces quêtes, ces problèmes sont comme un entraînement intensif qui aboutira à une prise de conscience de la personne que vous êtes vraiment. Etes-vous trop exigeant, facilement insatisfait, fragile ?

Changer d’endroit pour mieux continuer

Revenez vers une grande ville où vous trouverez avec certitude ce dont vous avez besoin (des lunettes, un soutien-gorge, des semelles orthopédiques…). Vous y trouverez sûrement aussi plus de personnes parlant une langue étrangère susceptibles de vous comprendre.
Changez d’hostel. Vous y verrez de nouvelles têtes : d’autres voyageurs qui partageront expériences et bons conseils, des locaux mieux renseignés, un endroit plus confortable, etc.
Prenez le temps de la réflexion, un problème après l’autre. Tout finira par se régler. Vous repartirez requinqué vers de nouveaux horizons ou bien vous rentrerez à la maison car il serra temps pour vous de revenir.

Un petit coup de blues, ça arrive même au paradis

A lire aussi !

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

error

Vous aimez cet article ? Partagez-le ou réagissez !

error: Content is protected !!