Coup de blues du voyageur : l’aventure aussi, ça sature !

Incroyable mais vrai, les voyageurs au long cours ont aussi leur phase de saturation !

 

Le train-train quotidien vous épuisait, vous n’étiez que l’ombre de vous-même et c’est pour cette raison que vous vous êtes jeté dans l’aventure du voyage. 
Ici pas de routine, pas de train-train, pas d’habitudes toxiques qui vous sclérosent les neurones.
Cela fait des mois que vous êtes en plein dedans (rappelons que vous êtes partis loin et longtemps) et c’est la fête chez Paulette !
Enfin jusqu’à il y a peu…
Voyager au long cours sur plusieurs mois, voire plusieurs années peut nous mettre face au plus inattendu des coups de blues : la saturation.
Comment faire face à cette situation sans tout envoyer balader et rentrer « à la maison » sur un constat d’échec ?

L’aventure peut devenir aussi répétitive que le fameux train-train que l’on fuit en prenant la poudre d’escampette. Le coup de blues nous guette quand on en prend conscience

 

Je croise sur mon chemin des voyageurs ayant perdu toute certitude dans ce qui jusque- là, les rendait profondément heureux. 
Après avoir traversé mers, rizières et frontières, sacrifié lave-linge, connexion internet haut-débit et baguette au levain, ces voyageurs solides comme des rocs ne savent plus où aller ni quoi faire de leur vie. 
Ils sont blasés. Ils n’ont plus envie de se lier, de faire de photos, de partager leurs expériences et encore moins de recevoir ou donner des conseils. Ils n’ont plus envie de visiter la cascade Truc ou le monument Machin. Ils pensent être dans une phase dépressive, que nenni : ils saturent.  

Ce qui rend la routine toxique, c’est sa répétition qui éteint nos sens. Comme un parfum que l’on ne sent plus à force de l’utiliser. On ne retrouve plus la satisfaction, la joie que nous procuraient ses choses que nous aimions tant. 
Désolée de vous l’apprendre, pour l’aventure c’est pareil !
 

A qui parler de ce blues du voyage ?

 

En quête de réconfort et de soutien, vous êtes face à 3 types d’interlocuteur auprès desquels vous tentez désespérément de vous épancher : 1- les autres voyageurs au long cours, 2- les vacanciers de passage, 3- les proches restés au pays.

1 – Les autres voyageurs : « Ben, nous aussi on voyage et on adore ! C’est quoi ton problème ?« 

 

Si les autres voyageurs au long cours n’ont pas encore atteint le stade « saturation », il y a peu de chance qu’ils vous prêtent une oreille attentive et compréhensive.
Comme vous êtes aussi médium, vous identifiez parfaitement ce « qu’est-ce qui cloche avec lui/elle ? » au fond de leur regard interrogateur. Ces voyageurs-là se feront un plaisir d’en rajouter une couche. Ils vous inonderont de récits d’aventures, de « génial, fantastique » et autres extases de voyage dont vous abreuviez il y a quelques semaines à peine, votre auditoire. 
Vous acquiescerez et partez vous coucher dans votre dortoir avec l’âme plombée. Ces échanges vont vous persuader qu’effectivement, quelque-chose cloche chez vous.

2 – Les vacanciers : « Ta vie en voyage, c’est le rêve ! Mais de quoi te plains-tu ?« 

 

les vacanciers de passage sont des voyageurs certes baroudeurs mais pour une courte période. Ils vont bientôt revenir chez eux, retrouver leurs habitudes, leur travail et leur baguette-camembert-au-lait-cru-vin-rouge.
Ces personnes-là n’ont aucun moyen de comprendre ce que vous ressentez. Elles s’imaginent que votre vie est extraordinaire, vous incarnez à leur yeux le rêve devenu réalité. Pour eux, vous vivez dans un film hollywoodien, travelling sur les canyons, survol des plaines sauvages, soirées entre nouveaux copains tous les soirs… photos sur Instagram.
Mais de quoi vous plaignez-vous !
Vous retournez encore une fois dans votre lit au bord des larmes et vous vous dites « bon sang mais qu’est-ce qu’il m’arrive ?« .

3 – Allo Papa-Maman ? Bobo !

 

Dans ces instants terribles, vous êtes à deux doigts d’appeler Maman ou Papa.
Attention, ils seront tentés de vous dire « mais reviens-donc ma chérie/mon lapin !« 
N’oubliez pas qu’ils vous aiment et que vous leur manquez certainement.
A ce stade, entre votre besoin de soutien et le risque de les alarmer, leur demander conseil est un choix cornélien !
Quant à vos proches restés dans leurs pénates, s’ils n’ont aucun désir de vivre la même aventure que vous, ils vous répondront « c’est pas une vie !« , « reviens dans la réalité !« . Et parfois même un petit mais méchant « je le savais« . Aïe aïe aïe. Vous êtes à nouveau dans votre lit et sanglotez à gros bouillons (messieurs aussi).
Votre grand projet ressemble au Titanic, vous n’avez plus goût au voyage ! Vous avez tant sacrifié pour concrétiser cette grande aventure ! Mais qu’allez-vous devenir ?

Relativisez, prenez du recul et suivez ces quelques conseils

Déculpabilisez. Tout ça, c’est NORMAL !

 

Malheureusement, peu de personnes autour de vous peuvent le concevoir. Qui comprend le désespoir de Marilyn Monroe, belle entre les belles, parfumée au Chanel et plus célèbre que le Père Noël ? La célébrité et la richesse n’offrent pas de garantie au bonheur. Pour le voyage, c’est pareil. Déculpabilisez et faites le point : vous êtes juste fatigué(e) !
Il est impossible pour un humain normal d’être à fond tout le temps. Nous avons tous besoin de repos. Même au paradis sur terre, les humeurs sont changeantes. Voyager c’est formidable, ça secoue, ça enrichit et ça fait avancer mais ce n’est pas un super-pouvoir !

Quand l’aventure vous sature, le quotidien, c’est bien !

 

Si vous êtes un voyageur pressé de boucler son tour du monde, ralentissez le rythme. L’important n’est pas de tout voir mais d’être heureux, E-R-E !
Le voyage n’est pas un marathon, c’est une découverte. Recentrez-vous et apprenez à apprécier pour quelques semaines, le voyage en slow-motion. En prenant plus de temps, vous allez vous reposer tout en ayant la possibilité de découvrir plus profondément le pays. Ce petit quotidien vous aidera à recharger les batteries pour repartir de plus belle.

Vous êtes en voyage, pas en vacances, vous avez aussi droit à une pause

 
Il est temps de s’octroyer une pause vacances.

Vous avez choisi de gérer le temps et l’espace selon votre choix. C’est à vous de décider où vous voulez être et combien de temps vous souhaitez y rester, alors accordez-vous un temps de repos bien mérité.
Partez vous caler dans un endroit calme où vous allez prendre de petites habitudes reposantes, sans bouger, sans courir, sans vos 15 heures de bus hebdomadaires.
Un peu de solitude, de luxe et beaucoup de farniente vous feront du bien. Prenez pour l’occasion une chambre pour vous tout seul, faites la cuisine, lisez un ou deux livres et restez le temps qu’il faudra pour rebooster votre curiosité et votre goût de la découverte et des rencontres.

Devenez sédentaire pour un ou deux mois

 

Il est peut-être temps de vous caler quelque part pour un temps plus long. Pourquoi ne pas louer un appartement au mois, rejoindre une communauté ou un organisme dans lequel vous pourrez faire du bénévolat.
Rester longtemps au même endroit n’enlèvera rien à l’expérience que vous retirerez du pays.

Si le blues ne passe pas, une petite analyse s’impose !

 

Prenez le temps de la réflexion. Pourquoi ce voyage devient-il ennuyeux, répétitif ? Mettez tout à plat et faites une petite analyse. Combien de pays, de villes avez-vous visité en combien de temps ? Vous forcez-vous à faire des choses qui ne vous intéressent pas vraiment comme visiter des monuments qui vous barbent ? Ou pire encore, vous obligez-vous à un voyage rapide par contrainte de temps, inconfortable pour coller au côté aventure ? Peut-être que vous avez mis la barre trop haut alors qu’il faudrait simplement être comblé par le simple fait d’être loin de chez vous.

Les média sociaux à la rescousse du blues du voyageur ?

 

Pour mettre de l’ordre dans vos idées, trouvez d’autres interlocuteurs avec lesquels papoter ça fait du bien. Cela vous évitera de réagir à chaud et de vous précipiter sur le premier billet d’avion qui passe.
Ces oreilles attentives ne sont pas toujours faciles à trouver mais la communauté du voyage est immense ! Les réseaux sociaux débordent de groupes FB où chacun s’épanche, en demande de conseil ou de soutien. Pourquoi ne pas les utiliser ?
Vous rencontrerez rapidement d’autres nomades qui pourront peut-être vous entendre et vous comprendre. 
Dernière piste à explorer, ce sont peut-être vos proches qui vous manquent ?

Il existe d'autres formes de blues quand on voyage longtemps...

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